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L'hétérogénéité domine la récolte eurélienne

Les machines sont sorties des parcelles d'orge, de colza et de blé, c'est le moment de dresser un premier bilan avec les responsables de collecte de la Cabbep, de NatUp et de la Scael.

Un peu d'eau entre les orges et les blés puis le retour des averses une fois que tout a été rentré : la météo a été du côté des moissonneurs pour cette récolte 2023. Une façon peut être de compenser ses caprices sur la fin de cycle des céréales…

Gradient nord-sud

Maintenant que tout est rentré, à quelques parcelles près, le travail des coopératives du secteur peut commencer. Et celui-ci sera plus ou moins compliqué selon les secteurs, comme en témoignent leurs responsables de collecte.

Le plus déçu d'entre eux est celui de NatUp, Frédéric Chopart, le groupe coopératif est surtout présent au nord du département : « À part sur nos silos de Digny et Clévilliers, où rendements et qualité sont corrects, pour le reste, c'est l'une des plus mauvaises récoltes depuis que nous sommes là (2019, NDLR). Nous sommes sur des rendements par hectare très faibles, note-t-il, avec des taux de protéines très élevés, des grains maigres et un poids spécifique (PS) très bas ».

Pourtant, et sur ce point tous s'accordent, la moisson avait bien débuté : « Les orges d'hiver sont bonnes avec quelques parcelles à plus de 110 quintaux. En moyenne, nous serons autour de 90 quintaux », témoigne ainsi le directeur de la Coopérative agricole Bonneval Beauce et Perche (Cabbep), Guillaume Rivet, qui relève un taux d'orgettes plus important pour les orges semées de printemps.

Blés : du bon et du moins bon

« En orges, c'est très bien chez nous, comme l'an dernier », confirme le responsable de NatUp. Même son de cloche pour celui du pôle agronomique du groupe Scael, Olivier Charasse, qui vivait sa première récolte à ce poste : « Les orges semblent avoir moins souffert en fin de cycle, les rendements sont satisfaisants. L'orge de printemps semée d'hiver, c'est plutôt bon aussi. En revanche, pour l'orge brassicole, il y a 15 à 50 % d'orgettes, ce n'est pas terrible ».

Le gros de la récolte, et la céréale que tout le monde scrute, c'est le blé. « Les blés tendres ont démarré avec de faibles rendements en petites terres, relève Guillaume Rivet. Ensuite, sans trop savoir pourquoi, c'est très hétérogène. Mais la qualité est bonne avec 11,9 de taux de protéines et des PS plutôt bons. En revanche, c'est assez décevant en blé dur, il aurait mérité d'être arrosé, mais la protéine est là (14,4) ».

De son côté, Olivier Charasse souligne également la forte hétérogénéité des rendements en blé : « La partie sud du département a souffert de la sécheresse, ce n'est pas bon. Ce n'est pas satisfaisant dans le Drouais non plus. C'est mieux autour de Chartres. C'est une année moyenne pour la ­coopérative, autour de 80 quintaux en moyenne, et c'est juste en protéines et pour le PS ».

Colza décevant

La grosse déception de cette collecte, c'est le colza : « C'est presque la catastrophe, résume Frédéric Chopart. C'est sévère et on ne l'a pas vu venir. Le poids de mille grains (PMG) est faible, le grain chétif, tous types de colzas confondus. La zone Eure-et-Loir est l'une des pires de notre territoire avec le sud de l'Eure. Nous serons à moins de 30 quintaux, tout le monde est déçu ».

Pas mieux pour le directeur de la Cabbep : « Là, c'est une généralité, c'est une petite petite année. Avec environ 32 quintaux en moyenne, beaucoup d'hétérogénéité, de 20 à 40 sur la coop, ce n'est pas bon ». Olivier Charasse est sur la même longueur d'onde : « C'est la déception de l'année, la moyenne est autour de 35 quintaux, peu dépassent les 40. Nous avons observé une forte différence entre les rotations courtes et longues, c'est curieux ».

Outre cette remarque concernant la longueur de la rotation, Olivier Charasse et Frédéric Chopart avancent un problème de luminosité au moment de la floraison doublé d'un vent plutôt frais.

Enfin, tous soulignent que la récolte s'est déroulée dans de très bonnes conditions. « La moisson s'est déroulée dans des conditions favorables, rembobine Olivier Charasse. Les orges ont été rentrées rapidement, puis c'est reparti sur les chapeaux de roues avec les blés et le colza. En deux semaines tout était fait ».

« Vivement 2024 ! »

Le plus satisfait au final, c'est Guillaume Rivet : « Nous avons fait une bonne collecte, supérieure à celle de l'an dernier. Nous n'avons jamais rentré autant d'orges… ». À l'inverse, pour Frédéric Chopart : « La déception est grande, vivement 2024 ! ».

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