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Incendies
L'innovation pour prévenir les départs de feu en Sologne

À Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher), mardi 24 juin, une conférence de presse a officialisé le lancement d’un dispositif innovant de détection et de suivi des feux de forêt en Sologne.

Fruit d'une coopération inédite entre les trois départements sur lesquels la Sologne s’étend, c’est-à-dire le Loir-et-Cher, le Loiret et le Cher, un système de détection de départ de feu alliant intelligence artificielle, mutualisation des moyens humains et volonté politique forte est en train de voir le jour afin de préserver la Sologne, un patrimoine naturel essentiel pour la région Centre-Val de Loire. C’est au cœur de la Sologne, au centre de secours de Nouan-le-Fuzelier (Loir-et-Cher), que s’est tenue mardi 24 juin une conférence de presse marquant le lancement opérationnel de ce projet ambitieux : la mise en place d’un dispositif de surveillance automatisée des incendies de forêt, porté conjointement par les préfectures des trois départements ainsi que les conseils départementaux et les Sdis (Services départementaux d’incendie et de secours). « L’objectif de ce dispositif est avant tout de pouvoir préserver la Sologne, le cœur vert de notre région », a déclaré le préfet de Loir-et-Cher et coordinateur du projet, Xavier Pelletier. L’initiative a été amorcée depuis début 2024.

14 caméras de surveillance

Le cœur du dispositif repose sur un réseau de 14 caméras installées sur des points hauts stratégiques, essentiellement des châteaux d’eau répartis dans le massif solognot. Ces caméras intelligentes sont capables de balayer un rayon de 20 kilomètres à la ronde et de détecter en temps réel tout départ de feu, grâce à un algorithme de reconnaissance visuelle développé par la société française Midgard. À ce jour, neuf caméras sont déjà opérationnelles et en phase de test. Les cinq dernières seront installées d'ici à la fin juillet. L’un des défis majeurs de ce système est la réduction des fausses alertes. « Nous sommes actuellement en phase d’apprentissage de l’IA, qui doit apprendre à distinguer une fumée d’incendie d’un panache de vapeur agricole ou industrielle », explique Michel Moukari, directeur des opérations chez Midgard. L’entreprise travaille notamment à faire la différence entre les fumées sans danger (centrale nucléaire de Saint-Laurent, arrosages agricoles…) et les véritables départs de feu.

L’objectif est clair : faire baisser le taux de fausses alertes à moins de 3 %, contre environ 10 % aujourd’hui. Pour y parvenir, les algorithmes sont quotidiennement affinés et les opérateurs humains formés à gérer et interpréter les alertes transmises par le système.

Tous les Sdis concernés

Pour ce dispositif, 35 centres SDIS sont impliqués dans le traitement des alertes. Chaque opérateur reçoit une formation spécifique pour identifier rapidement la nature du signal et déclencher, si nécessaire, une intervention immédiate. « C’est un moyen de pouvoir avoir une réponse rapide et organisée pour agir le plus rapidement possible », a souligné Xavier Pelletier.

Avec un massif forestier composé à 92 % de propriétés privées, la mise en œuvre de ce dispositif implique aussi un dialogue soutenu avec les propriétaires. Des réunions d’information sont prévues pour sensibiliser ces derniers à l’importance d’autoriser l’accès aux pompiers, d’entretenir leurs parcelles et de collaborer en cas d’alerte.

Un investissement de 1,5 million d’euros

Le coût global du dispositif s’élève à 1,5 million d’euros, hors études préalables et frais de raccordement technique. 80 % de ce budget ont été subventionnés par des financements publics, tandis que les 20 % restants ont été pris en charge par les conseils départementaux. Un investissement conséquent, mais jugé indispensable par les élus locaux. « La Sologne est un trésor pour notre territoire, et un trésor se protège. Il était impératif de mettre en œuvre ce projet », a affirmé Philippe Gouet, président du conseil départemental de Loir-et-Cher, en rappelant les récents épisodes d’incendies qui ont ravagé plusieurs hectares dans la région ces dernières années.

Opérationnel en 2026

La phase de tests se poursuivra jusqu’à la fin de l’été, avec des ajustements progressifs selon les retours des SDIS. Le dispositif complet devrait être pleinement opérationnel à l’horizon 2026. Un projet pilote qui pourrait faire école dans d’autres régions françaises confrontées à des risques similaires.

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