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Loi Entraves : motion de rejet votée avec 200 agriculteurs devant l'Assemblée nationale 📹

Lundi 26 mai, les agriculteurs ont manifesté devant l'Assemblée nationale alors que le débat sur la loi Entraves s'ouvrait.

Trop c'est trop. À l'Assemblée nationale ce lundi 26 mai au petit matin, c'est l'effervescence. Sur le parvis, on installe une estrade, une sono, des barbecues… Rapidement, les agriculteurs affluent et des tracteurs, venus de l'Ouest parisien, s'alignent devant le palais Bourbon. « On nous prend pour des cons, ça suffit, on est de retour et on ne lâchera rien », lancent quelques manifestants.

Alors que l'examen de la loi Entraves, destinée à lever les contraintes à l'exercice du métier d'agriculteur, — largement détricotée par la commission développement durable — débute l'après-midi même en séance plénière avec pas moins de 3 500 amendements déposés par les députés, FNSEA et JA ont appelé à une grande mobilisation pour dénoncer l'obstruction parlementaire dont fait l'objet le texte et rappeler combien l'agriculture française a besoin de cette loi pour produire, entreprendre et rester compétitif. Les agriculteurs franciliens sont largement présents, épaulés par la région Paca et le Grand-Est.

« Dépasser les clivages politiques »

Au cœur des débats, la question du stockage de l'eau ou encore la réhomologation de l'acétamipride, une molécule indispensable à ce jour à la pérennité des filières betteraves et noisettes par exemple.

 

La mobilisation se poursuit avec les premières interventions d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA et Quentin Le Guillous, secrétaire général de Jeunes agriculteurs.
Interventions d’Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, de Quentin Le Guillous, secrétaire général de Jeunes agriculteurs, et d'Hervé Lapie, secrétaire général de la FNSEA. // CLIQUER POUR VOIR LA VIDÉO //

 

« Le sujet, c'est de ne pas nous mettre dans des impasses qui amènent l'agriculture française dans le mur pour importer chaque jour un peu plus des productions étrangères qui sont moins disantes que les nôtres », a lancé à la tribune le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, avant de poursuivre : « Il n'y a pas d'agriculture sans eau. Il ne s'agit pas de la privatiser mais de stocker avec bon sens pour l'utiliser quand elle manque. On importe aujourd'hui 40 % de nos légumes et 60 % de nos fruits. Notre souveraineté alimentaire dépend en grande partie de l'avenir de ce texte et c'est un sujet qui devrait nous concerner tous et dépasser les clivages politiques ».

Motion de rejet votée

Tout au long de la journée, alors que l'inquiétude grandit dans les rangs à l'approche de l'ouverture de séance, quelques députés viennent au contact des agriculteurs pour leur signifier leur soutien et leur position. La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, accompagnée du nouveau président des Républicains, Bruno Retailleau, suivis de près par le chef de file du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale, Gabriel Attal, gagnent eux aussi les rangs pour dire tout leur soutien à l'agriculture et au projet de loi porté par les sénateurs Laurent Duplomb et Franck Menonville.

 

Les ministres Annie Genevard et Bruno Retailleau sont venus à la rencontre des agriculteurs devant l’Assemblée nationale.
Les ministres Annie Genevard et Bruno Retailleau sont venus à la rencontre des agriculteurs devant l’Assemblée nationale. // CLIQUER POUR VOIR LA VIDÉO //

 

Vers 16 h 30, alors que les travaux débutent à l'intérieur, les tracteurs à l'extérieur démarrent et klaxonnent pour signifier la colère et l'impatience du monde agricole.

À l’Assemblée nationale, les tracteurs démarrent et klaxonnent alors que les débats autour du projet de loi Entraves débutent dans l’hémicycle.
À l’Assemblée nationale, les tracteurs démarrent et klaxonnent alors que les débats autour du projet de loi Entraves débutent dans l’hémicycle. // CLIQUER POUR VOIR LA VIDÉO //

 

Très vite, la rumeur qui courait depuis quelques jours d'une possible motion de rejet se confirme. Il est alors près de 19 heures quand la nouvelle tombe : les députés l'ont votée « à 274 pour et 121 contre ». Le texte est rejeté et part directement en commission mixte paritaire où sept sénateurs et sept députés retravailleront dessus avant un réexamen par les deux chambres. « Les députés ont reconnu l'obstruction parlementaire et ont voté cette motion pour permettre au texte de poursuivre sa vie. C'est une première victoire et même si le combat n'est pas terminé, l'obstacle franchi ce soir est satisfaisant pour le monde agricole », a jugé Arnaud Rousseau en fin de journée.

En séance plénière dans l’hémicycle, les députés ont voté une motion de rejet du projet de loi Entraves à 274 pour contre 121. En direct de l’Assemblée nationale, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau réagit
En séance plénière dans l’hémicycle, les députés ont voté une motion de rejet du projet de loi Entraves à 274 pour contre 121. En direct de l’Assemblée nationale, le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau réagit. // CLIQUER POUR VOIR LA VIDÉO //

 

Le mouvement, qui devait durer plusieurs jours et voir d'autres régions se mobiliser devant l'hémicycle — la région Centre-Val de Loire devait prendre le relais mardi 27 mai —, prend finalement fin à l'issue de cette première journée. 

À l'heure où nous bouclons ces lignes, la date de la commission mixte paritaire n'est pas encore connue mais devrait intervenir dans les quinze prochains jours.

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