Art contemporain
L'univers de Niki de Saint Phalle au Grand Palais
Le Grand Palais, à Paris, consacre une vaste exposition à l'artiste Niki de Saint Phalle (1930-2002). L'occasion de percer l'univers haut en couleur de cette artiste hors norme.
Le Grand Palais, à Paris, consacre une vaste exposition à l'artiste Niki de Saint Phalle (1930-2002). L'occasion de percer l'univers haut en couleur de cette artiste hors norme.
L'exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten se tient jusqu’au 4 janvier prochain au Grand Palais, à Paris (8e). Elle offre l'occasion de (re)découvrir la singularité de l'artiste Niki de Saint Phalle à travers les liens créatifs avec son mari, le sculpteur Jean Tinguely, et avec Pontus Hulten, passionné d'art et premier directeur du centre Pompidou.
Tirs et Nanas
Dès l'entrée, le visiteur est plongé dans un tourbillon de couleurs, de formes généreuses et d'expérimentations audacieuses. Le parcours revient d'abord sur les débuts de Niki de Saint Phalle avec les célèbres Tirs, ces œuvres-performances qui l'ont rendue célèbre au début des années 1960. Le principe est simple, mais spectaculaire : la surface de l'œuvre, recouverte de plâtre, renfermait des poches de peinture. L'artiste épaulait alors une carabine et tirait dessus. À chaque impact, la matière explosait en éclaboussures colorées. Le Grand Palais expose plusieurs de ces Tirs, accompagnés de films d'archives qui restituent l'intensité de ces séances. À travers ces Tirs, on perçoit la révolte, le besoin de rompre les codes, l'idée que créer peut être un acte libérateur.
L'exposition dévoile ensuite un versant plus joyeux et populaire de son œuvre : les fameuses Nanas. Ces sculptures de femmes aux formes rondes, peintes dans des couleurs éclatantes, incarnent la liberté, la vitalité et la puissance féminine. Certaines sont petites, d'autres monumentales. Elles dansent, sautent, se pavanent… Avec elles, on sent que l'artiste voulait rendre hommage à toutes les femmes, loin des représentations figées. Les Nanas ont rencontré un succès planétaire, devenant des icônes de l'art contemporain.
Œuvres monumentales
Pour comprendre ces œuvres, l’exposition revient aussi sur le parcours de Niki de Saint Phalle. Née dans une famille bourgeoise, mannequin dans sa jeunesse, elle traverse une période de crise qui la conduit vers la création. Autodidacte, elle invente un style personnel mêlant humour, engagement et imagination débordante. Dans les années 60, elle rejoint le mouvement du Nouveau réalisme, aux côtés de Jean Tinguely, sculpteur suisse qui deviendra son mari en 1971. Le parcours au Grand Palais met en lumière leur collaboration à travers la présentation de machines grinçantes et poétiques, comme la Machine à dessiner, créées par Jean Tinguely, qui dialoguent avec l'univers de Niki.
Que ce soit à travers ses installations, ses sculptures, ses peintures ou ses œuvres monumentales, Niki de Saint Phalle abordait des thèmes parfois graves mais toujours avec une inventivité qui rendait son message accessible et universel.
La visite de l’exposition donne envie de poursuivre la découverte des œuvres du couple d'artistes disséminées dans le monde, comme le spectaculaire Jardin des Tarots en Toscane, en Italie, un parc de sculptures monumentales aux airs de parc Güell, ou encore Le Cyclop, sauvegardé dans la forêt de Milly-la-Forêt (Essonne).
+ d'infos sur l'exposition Niki de Saint Phalle, Jean Tinguely, Pontus Hulten