Aller au contenu principal

Malgré de nombreux obstacles, la France reste compétitive en blé

En dépit de nombreux handicaps, la France parvient à être compétitive sur le marché mondial en blé tendre, a indiqué FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé céréales, le 11 juillet. La campagne 2017-2018 s’est terminée le 30 juin avec un volume exporté équivalent à celui de la campagne précédente.

© Patrick Cronenberger

«Le blé tendre français est compétitif sur les marchés mondiaux » en cette campagne 2018-2019, a indiqué Marc Zribi, chef de l’unité « grains et sucre » de FranceAgriMer, à l’issue du conseil spécialisé céréales de l’établissement, le 11 juillet. Cette compétitivité se maintient en dépit d’obstacles de taille. Les défis sont grands. Le géant russe a exporté 10 Mt de blé en plus en 2017-2018 par rapport à la campagne précédente, tandis que plusieurs pays exportateurs majeurs ont fortement dévalué leurs monnaies en un an (Ukraine -1,6 %, Russie - 5,3 %, Brésil - 17,7 %, Argentine - 39 %). Tous ces handicaps s’ajoutent à une situation de fond française marquée par des charges fiscales, salariales et foncières plus élevées que dans de nombre de pays concurrents. À cela s’ajoutent des surcoûts logistiques élevés, du fait du manque de camions et des grèves des trains, surcoûts que le conseil spécialisé céréales compte quantifier prochainement, a promis Rémi Haquin, son président.


Le Fob Rouen à 210 $/t contre 242 $/t dans les ports américains
Malgré ces freins, en 2017-2018, la filière française a exporté 8,2 Mt de blé tendre vers les pays tiers, presque autant qu’en 2016-2017 (8,4 Mt) ; et 9,3 Mt vers l’UE, davantage qu’au cours de la campagne précédente (9 Mt). Ainsi, les exportations vers l’Algérie ont doublé par rapport à 2016-2017. La stratégie de vente française a consisté à laisser passer les Russes et les Ukrainiens en début de campagne, puis à lancer des offres une fois que la Russie et l’Ukraine avaient écoulé leurs cargaisons, le plus souvent dans la seconde moitié de la campagne, au printemps. En juin, le prix moyen à l’exportation du blé meunier français (Fob Rouen) se situait à 210 $/t, certes plus cher que le blé de la mer Noire (203 $/t) mais moins cher que le blé américain (242 $/t) et autralien (253 $/t).Quels sont les ressorts de la relative compétitivité française ? Tout d’abord la filière française tire parti de la flambée des cours mondiaux du fret maritime actuelle, a précisé Marc Zribi. L’indice de fret « Baltic dry index » a progressé de 57 % en un an, selon FranceAgriMer. Résultat : les longues distances entre un pays exportateur et un pays importateur deviennent chères. Cela signifie que les blés argentins ne sont pas compétitifs vers l’Afrique du Nord. La France en revanche y trouve un avantage comparatif.


Le coût de mise à Fob inférieur de moitié à celui des ports russes et ukrainiens
Autre élément : le rendement élevé du blé de la récolte 2017 (73,6 q/ha). « Le diviseur, autrement dit le rendement, est un facteur de compétitivité », a expliqué Ludovic Pâris, délégué de la filière céréalière à FranceAgriMer. La bonne qualité du millésime 2017 est aussi un facteur d’attractivité, a renchéri Rémi Haquin. En effet, la céréaliculture française a accru la qualité variétale de ses blés : 97 % des surfaces de blé tendre sont en variétés panifiables en 2018, contre 96 % en 2017. Et la diversité variétale s’accroît : parmi les 10 premières variétés, aucune ne dépasse les 8 % de la sole nationale, a signalé Marion Philippe, chargée d’études à la direction des marchés de FranceAgriMer. « Depuis 20 ans les producteurs français ont abandonné les blés de type anglais, à haut rendement et destinés essentiellement à l’alimentation animale, pour se tourner vers des blés meuniers, plus riches en protéines et avec un poids spécifique (PS) plus élevé », a résumé Rémi Haquin.
Enfin, last but not least, la filière céréalière française bénéficie d’un avantage avec sa logistique portuaire : le coût de la mise à Fob (chargement sur cargos) est inférieur de près de moitié à celui des ports russes et ukrainiens, a souligné Marc Zribi : 25 à 30 EUR la tonne, contre 50 EUR dans les ports de la mer Noire.
Rémi Haquin a toutefois fait remarquer que la compétitivité française se fait aussi aux dépens du revenu des producteurs, et que le nombre de ces derniers « continue et continuera à régresser ». Mais sans déprise, car « en grandes cultures, il y a toujours un voisin pour reprendre » !

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
La Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher a mis en place un comptage par drone au sein de la forêt de Marchenoir pour compter les grands gibiers, un dispositif inédit au sein du département.
Premier comptage de cerfs par drone sur le massif de Marchenoir
Il y a peu de temps a eu lieu un comptage de cerfs élaphes par drone à Marchenoir au sein du département de Loir-et-Cher. Cette…
Vendredi 18 juillet, à Cernay. Les établissements Duret ont organisé une démonstration de l'Axial Flow 10, dernière-née des moissonneuses-batteuses Case IH.
L'Axial Flow 10, star du Démo tour de Case IH 📹
Dans le cadre du Démo tour Case IH, les établissements Duret ont présenté plusieurs moissonneuses-batteuses vendredi 18 …
Jeudi 17 juillet, à Chevilly. Lors d’une visite dans une exploitation, la préfète Sophie Brocas et les représentants de la gendarmerie ont échangé avec les agriculteurs sur la recrudescence des vols en milieu rural.
La préfète de la région Centre-Val de Loire à la rencontre des agriculteurs
En Beauce loirétaine jeudi 17 juillet, la préfète du Loiret et de la région Centre-Val de Loire, Sophie Brocas, a rencontré…
Publicité