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Marché céréalier mondial : Encore des promesses d’abondance

Les céréaliers français sont malheureusement bien placés pour savoir la fragilité des prévisions de récolte hâtives ou simplement précoces, avec la cruelle déception, l’an dernier, de passer en quelques semaines, d’un état des cultures prometteur à une moisson catastrophique.

© Jean-Charles Gutner

On considérera donc avec précaution les plus récents rapports parus ces derniers jours et qui annoncent une prochaine campagne céréalière mondiale encore abondante. Le dernier rapport du CIC (Conseil International des Céréales) paru le 30 mars débute par un réajustement en hausse de 4 Mt de la production mondiale toutes céréales 2016/2017, portée à 2 018 Mt dont 754 Mt de blé contre 752 Mt annoncé en février, 1 053 Mt de maïs, soit + 4 Mt, les autres céréales secondaires étant en retrait. Malgré un fort niveau d’utilisation, les stocks finaux de report s’en trouvent alourdis, pour atteindre le record de 239 Mt pour le blé et 225 Mt pour le maïs. Ils viendront s’ajouter à une production 2017 prévue à 735 Mt pour le blé, en recul de 3 % sur l’an dernier, mais néanmoins l’une des plus importantes connues, et 1 024 Mt pour le maïs. Avec la hausse des utilisations et la baisse de production, la campagne 2017/2018 s’achèverait sur des stocks moins lourds que l’actuelle, - 2,4 % pour le blé, à 234 Mt ce qui resterait quand même le 2ème plus gros stock connu, alors que la baisse du stock de maïs atteindrait près de 9 %, à 205 Mt, un niveau proche des campagnes 2014/2015 et 2015/2016.Reprise de la production européenne S’agissant de l’U.E. à 28, le récent bilan prévisionnel de la Commission prévoit une prochaine récolte de blé tendre de 142,2 Mt, tandis que le COCERAL (organisme représentatif du commerce des grains de l’U.E) prévoit 144,8 Mt, 6,7 Mt de mieux que l’an dernier, hausse étant à mettre, entre autres, au crédit de la France, censée retrouver des rendements normaux. La Commission table sur une récolte européenne de blé dur de 8,9 Mt et le COCERAL sur 8,4 Mt, contre 9,7 l’an dernier, la reprise de la production française, passant de 1,65 à 1,85 Mt ne compensant pas un recul italien de 1,1 Mt, avec 4 Mt. Bruxelles prévoit une récolte U.E d’orge de 62,1 Mt alors que le COCERAL s’en tient à 59,5 Mt, chiffre équivalent à celui de 2016.

La production de maïs 2017 est prévue par la Commission à 66,6 Mt, soit quelque 6 Mt de plus qu’en 2016 ; pour la France on s’attend généralement à une reprise de l’ordre de 2 Mt, pour atteindre 13,5 Mt, après la décevante moisson de 2016. Si les grands organismes d’analyse de la conjoncture céréalière internationale émettent, sans complexe, des projections de récolte plusieurs mois avant les moissons, les experts français se montrent beaucoup plus réservés et le prochain conseil céréales de FranceAgriMer ne se départira pas de cette réserve. Le déficit hydrique menace déjà certaines régions, mais l’état des cultures céréalières dans l’hexagone est pour l’instant satisfaisant et l’on n’ose envisager que la calamiteuse récolte 2016 se renouvelle. Les perspectives de production chez les grands producteurs mondiaux sont donc à l’optimisme avec pour rançon, une pression sur les prix mondiaux (y compris français). D’ici aux récoltes, les fluctuations climatiques seront parmi les principaux arbitres du marché, c’est le fameux « Weather market ».

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