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Michel Gendrier, viticulteur biodynamique

Viticulteur à Cour-Cheverny, Michel Gendrier est en biodynamie depuis plus de vingt ans.

« Je n’ai jamais beaucoup utilisé les produits phytosanitaires, déclare Michel Gendrier, viticulteur à Cour-Cheverny. Cependant, j’avais recours aux engrais minéraux et aux désherbants  : soufre et bouillie bordelaise. En 1998, je suis passé à la biodynamie. À l’époque, s’engager dans cette voie nécessitait d’être rebelle  ! Les enjeux  : la qualité du vin et la préservation de l’environnement ».

La biodynamie repose sur un cahier des charges  : ni engrais chimique, ni produit de synthèse (insecticide, désherbant, etc.). En outre, le sol et la plante sont considérés comme un être vivant global influencé par la lumière et la lune. Le professionnel courchois explique  : « Nous utilisons le calendrier des semis biodynamiques. Dans l’agriculture classique, on ne considère que le sol. Or la lumière est nécessaire pour la chlorophylle et les astres influencent les plantes ».

Le calendrier des semis biodynamiques se compose de quatre parties  : les jours feuilles, les jours fruits, les jours racines et les jours fleurs.

Ceux-ci correspondent respectivement à des périodes d’humidité, de chaleur, de faible intensité lumineuse et d’air sec. « Cela n’est pas une vérité absolue mais donne une tendance, indique Michel ­Gendrier. Dans le sol, on a tous les éléments nécessaires. Il faut juste les libérer. C’est une forme d’homéopathie appliquée à l’agriculture ».

Le viticulteur utilise du compost et de la silice. Pour le premier, la dose est de 240 g/ha. Le produit est dynamisé dans l’eau et celle-ci est épandue. Le compost utilisé au printemps est constitué de bouse de corne. En été, silice, ortie et camomille permettent de lutter contre le mildiou.

« Les observations valident les résultats, explique notre interlocuteur. Trois essais ont été menés en Suisse en céréales, en fruits et en légumes. Les effets ont été positifs sur le goût et la conservation. (…) Dans l’agriculture classique, on compense les besoins de la plante par des apports. En biodynamie, on favorise la vie microbienne du sol. En vigne, on recherche plus la qualité que la quantité ».

Deux structures veillent au respect du cahier des charges  : Demeter et Biodyvin. Le premier intervient pour toutes les cultures. Quant au second, il se limite à la vigne.

« On recherche l’identité du terroir, sans artifice, commente Michel ­Gendrier. Nous n’avons aucun problème pour produire les volumes nécessaires. Ainsi, en 2018, nous avons enregistré une excellente récolte malgré les grosses pertes causées par le mildiou dans les productions conventionnelles et biologiques. Je suis convaincu que la biodynamie renforce les défenses naturelles des plantes. Ce n’est pas un retour en arrière. C’est au contraire un pas en avant. On prend le meilleur du moderne sans les inconvénients du chimique ».

Olivier Joly

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