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L'apiculteur Miguel Vercruyce travaille main dans la main avec les agriculteurs

Miguel Vercruyce, 41 ans, est apiculteur à Rozoy-le-Vieil (Loiret), au Rucher des 4 vallées. Avec sa femme Nancy, ils élèvent des abeilles dans 700 ruches et possèdent une boutique ainsi qu’un atelier de transformation de friandises au miel.

L’apiculture en France attire de plus en plus de passionnés. Avec plus de 70 000 apiculteurs déclarés, seul un petit nombre exerce cette activité à titre professionnel. Environ 2 000 apiculteurs, soit seulement 2,6 % du total, détiennent à eux seuls 50 % du cheptel apicole français. Miguel Vercruyce, apiculteur professionnel dans l’est du Loiret, à Rozoy-le-Vieil, fait partie de ces rares exploitants agricoles dont le métier repose sur un savoir-faire rigoureux et une gestion à grande échelle. Avec 700 ruches, il se consacre à la production de miel tout en faisant face à de nombreux défis. Avec sa femme Nancy, ils possèdent un atelier de transformation pour fabriquer des friandises à base de miel, et vendent leurs produits dans leur boutique.

Une cohabitation harmonieuse

Un des enjeux majeurs pour Miguel Vercruyce est la perception de l’apiculture par le grand public : « Les grands médias donnent souvent la parole à des apiculteurs amateurs, qui ne remettent pas toujours en question leurs pratiques ». L’un des points les plus sensibles concerne la mortalité des abeilles. « Beaucoup d’apiculteurs amateurs accusent systématiquement les agriculteurs et les phytos, sans considérer que la gestion de leurs ruches peut être en cause. Les empoisonnements arrivent quand les réglementations d’application des produits phytopharmaceutiques durant la floraison ne sont pas respectées. Ce sont des cas isolés, la majorité des agriculteurs respectent les heures de traitement », souligne l'apiculteur à la tête du Rucher des 4 vallées.

D’autres facteurs sont à prendre en compte, comme le varroa, un parasite redoutable présent en France depuis 1982, qui affaiblit les colonies et favorise la propagation de maladies. « Une gestion rigoureuse et un suivi attentif des ruches sont donc essentiels pour assurer leur bonne santé », rappelle l'exploitant.

Contrairement aux idées reçues, Miguel Vercruyce entretient une relation de confiance avec les agriculteurs locaux : « Je suis en très bons termes avec les agriculteurs qui accueillent mes ruches sur leurs terres. Nous échangeons régulièrement, et eux-mêmes reconnaissent à quel point les abeilles sont essentielles à leur activité. Ils n’ont d’ailleurs aucun intérêt à les mettre en danger, car leurs cultures pâtiraient du manque de pollinisateurs ». Cette communication permet d’éviter les risques pour les abeilles et favorise une cohabitation harmonieuse entre agriculture et apiculture.

Au détour d’un champ de colza, l'apiculteur loirétain s’approche de ses 60 ruches avec une aisance étonnante, sans les protections habituelles. « Je fais attention à la ruche que j’ouvre, car certaines de mes abeilles sont plus agressives que d’autres », précise-t-il. En plein cœur de l’hiver, il soulève délicatement le couvercle de l’une d’elles. Une cinquantaine d’abeilles apparaissent aussitôt. Peu perturbées par sa présence, certaines volent à sa rencontre, tandis que la majorité reste bien au chaud, regroupée sur les cadres gorgés de miel. « Vous voyez, elles sont en pleine forme, et pourtant nous sommes à quelques mètres d’un champ qui est traité », pointe-t-il.

Ce constat va à l’encontre des discours alarmistes qui accusent systématiquement les produits phytosanitaires d’être responsables de la disparition des abeilles. Miguel Vercruyce prouve au quotidien qu’avec une bonne collaboration entre agriculteurs, il est possible de préserver les colonies tout en cohabitant avec les pratiques agricoles modernes.

Un enjeu économique et environnemental

L’enjeu est d’autant plus crucial que les services de pollinisation dispensés par les insectes, principalement les abeilles, représentent une valeur estimée à 153 milliards d’euros par an, soit près d’un dixième de la valeur totale de la production alimentaire agricole mondiale, selon une étude financée par l’Union européenne en 2023. Sans les services indispensables de ces petites bêtes, l’approvisionnement en fruits, légumes, café ou cacao pourrait ne plus suffire à satisfaire la demande actuelle.

Pour Miguel Vercruyce, la clé réside dans une approche pragmatique et rigoureuse : « On a tous intérêt à protéger les abeilles, car elles jouent un rôle essentiel dans l’agriculture ». Une vision qui fait ses preuves et démontre que l’apiculture et l’agriculture peuvent coexister, dans un partenariat gagnant-gagnant.

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