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Portrait
Nadège de Saint-Jores, un rêve de fleurs

Il y a cinq ans, cette secrétaire médicale s'est reconvertie dans la fleuristerie à Porcheville (Yvelines). Elle vient d'être lauréate de l'opération Ma boutique à l'essai.

© C.A. - Horizons

À 14 ans, quand on lui posait la question du métier qu'elle souhaitait exercer, Nadège de Saint-Jores répondait : « Fleuriste ». À 18 ans, même réponse. Elle aime travailler de ses mains, partir de rien et créer une fantaisie de couleurs. Mais ses parents, artisans eux-mêmes, ne voulaient pas d'une telle profession pour leur fille, et l'ont poussée à faire des études de secrétariat. Elle devient donc secrétaire médicale, un emploi qu'elle va occuper pendant vingt-deux ans à l'hôpital de Poissy-Saint-Germain et à la clinique Saint-Germain, dans les Yvelines.

Mais l'idée de devenir fleuriste va ressurgir de manière inattendue. Éléanore, la fille de Nadège, alors en 3e, doit faire un stage d'observation en entreprise. Nadège de Saint-Jores lui demande le secteur qui l'intéresse : « la fleuristerie », répond Éléanore, estomaquant sa mère qui ne lui avait jamais parlé de son rêve d'enfance. Le stage plaît à Éléanore. Pour la suite de ses études, elle s'inscrit au prestigieux lycée horticole de Saint-Germain, en CAP.

Une reconversion avant 50 ans

En 2018, coup de théâtre : sa hiérarchie lui demande de travailler sur trois postes différents, un morcellement de tâches épuisant et dénué de sens. « Je suis rentrée chez moi en pleurant. J'avais 46 ans, que pouvais-je donc bien faire d'autre ? » Éléanore lui répond du tac au tac : « Tu voulais être fleuriste, inscris-toi en CAP avec moi ! ». En septembre 2019, mère et fille suivent les cours dans la même classe, se chamaillent pour avoir les meilleures notes, s'entraident.

L'épidémie de Covid complique les projets d'avenir. Néanmoins, alors qu'Éléanore poursuit son parcours avec son propre rêve, celui de devenir Meilleur ouvrier de France, Nadège de Saint-Jores commence à travailler, d'abord à domicile, pour des prestations événementielles. Elle trouve ensuite un local de 20 mètres carrés à Porcheville (Yvelines), une ville où elle a grandi. « Je me suis dit qu'ouvrir un commerce ici avait un sens, et permettrait de redonner de la vie au quartier », raconte-t-elle. Rapidement, une clientèle fidèle se constitue. Au bout de trois ans, il faut envisager un déménagement pour plus grand.

Elle candidate pour « Ma boutique à l'essai », une opération soutenue par le réseau Initiative Seine Yvelines. L'objectif est de tester l'activité pendant un an en octroyant un loyer modéré pour le local. Si tout va bien, le commerçant peut par la suite signer un bail classique. Nadège de Saint-Jores est lauréate et s'installe boulevard de la République le 16 septembre dernier. Elle envisage de développer encore plus son activité en créant des ateliers pour enfants. « C'est une vie différente de celle de salariée. Je n'ai plus mes week-ends, je dors parfois mal, mais je n'ai aucun regret », déclare-t-elle. Et ses parents ? Ils sont très fiers de leur fille fleuriste.


Dates clés :

  • Janvier 2019 : rupture avec le monde médical.
  • Septembre 2019 : commence un CAP de fleuriste.
  • 16 septembre 2024 : déménagement dans un nouveau local à Porcheville (Yvelines).
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