Aller au contenu principal

Néonicotinoïdes : vigilance et mobilisation restent de mise

Les députés ont adopté mardi 6 octobre le projet de loi autorisant temporairement les néonicotinoïdes en enrobage de semences. Le texte poursuit son parcours législatif tandis que le temps presse…

Assemblée nationale, mardi 6 octobre  : 313 pour, 158 contre et 56 ­abstentions. Après de vifs échanges entre députés, l’Assemblée a voté la dérogation à l’usage des néonicotinoïdes en enrobage de semences pour les betteraves. Autrement dit, les producteurs pourront utiliser des néonicotinoïdes jusqu’en 2023 de façon dérogatoire.

« Pourront » car le texte doit encore être approuvé par le Sénat où il sera présenté à la fin de ce mois avant de revenir à l'Assemblée pour adoption définitive.

Depuis ce premier vote devant la Chambre basse, les opposants au projet de loi n’ont pas baissé la garde. Ils mènent campagne sur les réseaux sociaux à coup de leitmotivs savamment orchestrés sur la culture de betteraves  : « Néonicotinoïdes tueurs d’abeilles » par-ci, « Néonicotinoïdes tueurs d’abeilles » par-là…

Les chaînes d’info en continu adorent et de nombreux journalistes font à peine l'examen agronomique de la situation… Leur manque de connaissances en la matière est criant et peu de personnes au sein des rédactions semblent avoir les compétences pour s'attacher aux faits et rétablir quelques vérités sur cette culture et les impasses techniques dans laquelle elle se trouve.

Parmi les relais d’opposition au projet de loi, on compte de nombreux élus de partis politiques (EELV, LFI…), des anciens ministres de l’Écologie (Corinne Lepage, Delphine Batho, Nicolas Hulot…), des prétendants à la présidentielle 2022 (Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon…), des associations de défense de l’environnement (Générations futures…), des ONG (­Greenpeace France…), voire de nombreux citoyens qui, le temps d'un tweet assassin, se sont arrogés les qualités d'agriculteur ou d'ingénieur agronome et savent toujours mieux que quiconque comment il convient de cultiver.

Redevenons sérieux. Car à l'heure des arrachages et au vu de la situation économique catastrophique que rencontrent de nombreuses exploitations, le temps presse…

Le calendrier législatif ne joue pas en faveur des producteurs et plusieurs recours sont encore susceptibles, une fois la loi votée, de la mettre à mal  : saisine du Conseil constitutionnel pour le contrôle de sa constitutionalité, contentieux devant le Conseil d’État et/ou la Cour de justice européenne… Et nul doute que l'arrêté nécessaire à l'application de la loi fera ensuite lui aussi l’objet d’un recours devant le juge administratif.

Les débats ne sont donc pas terminés et s'annoncent même encore musclés tandis que la filière souffre et que les betteraviers ont besoin d'y voir clair très rapidement. La mobilisation reste plus que jamais de mise.

Damien Greffin, président de la FDSEA Île-de-France, a ainsi réagi à la suite des résultats du vote devant l'Assemblée : « Pour notre territorialité qui inclut Paris et sa petite couronne, ce sont 49 députés sur 86 qui ont donné leur voix pour cette dérogation. C’est grâce aux actions de sensibilisation des responsables FDSEA/JA, mais aussi grâce aux rencontres auprès des députés des différentes circonscriptions que cette étape a été franchie. Nous leur adressons nos vifs remerciements ainsi qu’à tous ceux qui se sont mobilisés ».

« Bien entendu, a-t-il ajouté, nos actions de sensibilisation vont se poursuivre, le texte n'étant attendu au Sénat qu'à compter du 27 octobre ».

Laurence Augereau

Photo d'archive.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
La Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher a mis en place un comptage par drone au sein de la forêt de Marchenoir pour compter les grands gibiers, un dispositif inédit au sein du département.
Premier comptage de cerfs par drone sur le massif de Marchenoir
Il y a peu de temps a eu lieu un comptage de cerfs élaphes par drone à Marchenoir au sein du département de Loir-et-Cher. Cette…
Publicité