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Nicolas Dubreuil, explorateur polaire

Partageant son temps entre Barbizon (Seine-et-Marne) et une île isolée du Groenland où il possède une maison, Nicolas Dubreuil effectue des expéditions polaires. Un milieu dont il est spécialiste.

Sa première expédition polaire, Nicolas Dubreuil l’effectue à 18 ans avec un ami de ses parents qui travaille pour l’organisation Connaissance du monde. Il y retourne ensuite régulièrement pour des expéditions en kayak, ski et plongée, en parallèle de ses études, une thèse en informatique, puis comme maître de conférence à la Sorbonne. Au fil du temps, il anime également de plus en plus de conférences.

En 2001, il réalise une grosse expédition en plein hiver, avec des températures descendant à - 35 °C afin d’être certain d’avoir de la glace et une banquise solide. Mais il est victime d’un accident. Tombé dans l’eau, il a la chance de garder mains et pieds. Ce choc psychologique l’incite à arrêter son emploi à la faculté et à vivre de l’aventure en guidant de nombreuses expéditions (traverser la calotte glaciaire, accompagner des équipes de tournage, des scientifiques, etc.). « La première fois, on se rend au Groenland pour un tourisme particulier, pour ­l’exploit, puis pour les animaux. On est ensuite frappé par l’humanité des populations. C’est un mélange de tradition et de modernité où les activités traditionnelles (chasse, pêche) côtoient l’informatique », explique Nicolas Dubreil, qui a acheté une maison à Kullorsuaq, village traditionnel de 400 habitants d’une île isolée où « l’Homme et la nature ne font qu’un. J’y ai trouvé une nature différente où la moindre erreur ne pardonne pas. On chasse (le narval, l'ours) et on pêche pour manger. On fabrique des traîneaux avec de la peau de phoque. Ils ont un autre rapport à l’animal, teinté de plus de respect. Sur cette île, on trouve les derniers chasseurs, cette vie-là va s’éteindre ».

Nicolas Dubreuil a décidé de créer sa propre société d’expédition en partant des besoins des populations autochtones qui souffrent des interdictions européennes. Celle de la vente de peau de phoque, même si une exception a été inscrite depuis pour ces populations, leur a fait beaucoup de mal. « Eux demandaient à faire des expéditions à la manière des Groenlandais afin de faire découvrir leur vie, raconte Nicolas Dubreuil qui parle groenlandais. Parler la langue m’a ouvert leurs portes. La langue permet de comprendre un peuple ».

Nicolas Dubreuil travaille également avec des scientifiques de la Sorbonne qui souhaitent mieux connaître certaines espèces comme les narvals. « C'est valorisant pour les populations que des scientifiques s’y intéressent. »

Son intérêt pour la nature et son ouverture au monde, il le doit à ses parents qui, dès son plus jeune âge, l’emmenaient en voyage en camping-car. Aujourd’hui père d’une petite fille, il garde avec émotion des souvenirs d’une expédition avec elle en Antarctique. Avec plus de trente ans de recul, Nicolas Dubreuil observe des changements importants, mais « les populations gèrent les problèmes différemment de nous. Elles sont dans l’adaptation ».

Pour la seconde année, il a participé au Mois polaire à Barbizon (Seine-et-Marne), un beau moment de témoignage et d’échange.

Biographie

  • 1987 : première expédition en Colombie-Britannique.
  • 2001 : grave accident.
  • 2016 : naissance de sa fille.
  • 2023 : 1re édition du Mois polaire.
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