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« N’importons pas ce que nous ne voulons pas »

Répondant à l’appel national, la FDSEA et les JA de Seine-et-Marne ont débuté le blocage de la raffinerie de Grandpuits dimanche 10 juin dès 23 heures.

« Nous sommes ici pour dénoncer ce que l’État a accordé à Total au sujet de l’importation de l’huile de palme. Nous produisons de l’huile de colza pour les biocarburants. Que va devenir la filière construite par la profession ? Nous dénonçons également les distorsions de concurrence auxquelles nous sommes confrontées, et plus généralement la politique menée par le gouvernement au niveau agricole. N’importons pas ce que nous ne voulons pas », annonce la secrétaire générale de la FDSEA de Seine-et-Marne, Laurence Fournier, lundi 11 juin à Grandpuits, alors que les agriculteurs bloquent depuis la veille au soir ce site Total classé Seveso.

En effet, dès 23 heures dimanche 10 juin, plus de deux cents agriculteurs seine-et-marnais et quarante tracteurs ont bloqué l’accès camion de la raffinerie. « Preuve que les adhérents seine-et-marnais sont sensibles à cette question et mobilisés. Ils ont envie de défendre leur métier. Chaque canton a joué le jeu et s’est organisé afin d’être représenté en permanence. »

Au fil des jours, ils ont été rejoints par des agriculteurs des départements riverains : l’Aisne lundi, l’Yonne et l’Aube mardi, la Côte-d’Or et la Nièvre mercredi 13 juin.

Très organisés, les manifestants étaient prêts à ne rien lâcher et à faire durer le mouvement. 

A 11 h 30, mercredi 13 juin, le président de la FDSEA de Seine-et-Marne annonce la levée du camp aux manifestants. Le mouvement est suspendu dans l’attente du respect des promesses faites par le ministre de l’Agriculture. La profession reste vigilante et reviendra, s’il le faut, après la moisson.

Témoignages

Thomas Minost, agriculteur à Mons-en-Montois : « Je suis présent pour exprimer ma solidarité avec mes collègues et éviter de ronchonner seul dans mon coin. Il faut arrêter d’empiler les normes et laver plus blanc que blanc et d’importer des produits qu’on n’a pas le droit de produire.

Bertrand Dormion, éleveur ovin à Lizines : « À titre personnel, je ne cultive pas de colza mais je suis inquiet de ne plus pouvoir donner de tourteaux de colza à mes moutons et de devoir me tourner vers ceux à base de soja importés avec un risque d’OGM. Une filière régionale aidée pour produire des tourteaux de colza issus de l’usine du Mériot (Aube) risque d’être détruite. »

Benoît Davin, président de l’arrondissement de Soissons pour l’Union départementale des syndicats d’exploitants agricoles de l’Aisne : « Dans l’Aisne, une quarantaine d’exploitants sont venus soutenir le mouvement en Seine-et-Marne et deux bus ont pris la direction de Dunkerque. Si l’autorisation de l’importation d’huile de palme à l’usine de La Mède a été un élément déclencheur, c’est plus un ras-le-bol général contre un Président qui n’écoute pas la ruralité, qui ne connaît pas l’agriculture et ne veut pas l’entendre qui s’exprime. Il se dit Européen mais ne les écoute pas, comme pour le glyphosate. Aujourd’hui, il est en train de casser une filière oléagineuse ».

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