Aller au contenu principal

Expérimentation de semis de Cipan par drone avant moisson

La Fédération interdépartementale des chasseurs d'Île-de-France mène une expérimentation de semis de Cipan par drone avant moisson.

Les Cipan, ou Cultures intermédiaires pièges à nitrates, sont souvent un casse-tête pour les agriculteurs. Encadrés par la directive Nitrates, ils sont semés après moisson, dans des conditions parfois très sèches qui ne leur permettent pas toujours de lever. Outre leur avantage de captation des nitrates présents dans le sol avant l'hiver, la présence de ces cultures revêt un intérêt particulier pour la biodiversité, notamment pour le gibier. La Fédération interdépartementale des chasseurs d'Île-de-France (Ficif) a donc décidé de prendre le sujet à bras-le-corps et de mener une expérimentation. Début juillet, les agents de la Ficif ont effectué des semis d'un genre tout particulier : au drone et dans des parcelles encore non moissonnées pour espérer profiter de conditions d'implantation plus favorables.

25 kg/ha et 4 ha à l'heure

Ce jour-là, c'est à Aubergenville (Yvelines) que l'expérimentation est menée en partenariat avec Suez et la communauté d'agglomération Grand Paris Seine et Oise, qui procéderont à des études sur la parcelle tout au long de la présence des Cipan et notamment, à l'issue, à des pesées de biomasse.

Le drone agricole, acquis par la Ficif grâce à l'éco-contribution, survole d'abord la parcelle une première fois, à vide, pour cartographier le site. « On prend différents repères sur la parcelle à semer. Ensuite, au moment du semis, l'appareil sera capable de piloter seul ses passages et rentrera automatiquement à sa base de départ lorsque son réservoir sera vide », explique le technicien de la Ficif, Guillaume Ripaux, qui pilote le drone. Positionné à quelques mètres de la parcelle, le drone est chargé de dix kilos de semence. « On utilise aujourd'hui un mélange de radis, vesce, tournesol, sarrasin, moha, trèfle, phacélie et bourrache, précise le technicien. On a choisi de faire cette expérimentation en semant à une densité de 25 kg/­ha et le drone vole à 6 mètres de haut. On avance à un rythme d'environ 4 hectares à l'heure car le drone revient à sa base toutes les 8 minutes pour le changement de batterie. C'est le début de cette technologie et à la vitesse où cela se développe, on sait déjà que l'année prochaine, l'autonomie des batteries aura sûrement doublé ».

Une culture de printemps à la suite

Pour cette première année d'expérimentation, les techniciens de la Ficif ont sélectionné, en lien avec les agriculteurs volontaires, des parcelles d'orge et de blé dans les trois départements de l'ouest francilien. « Du point de vue de la biodiversité, une parcelle nue après moisson n'a aucun intérêt. L'objectif est donc de trouver des solutions pour favoriser l'implantation et la levée des Cipan. Toutes les parcelles concernées auront une culture de printemps l'année prochaine afin de permettre aux couverts de rester en place le plus longtemps possible », précise Guillaume Ripaux. Une cinquantaine d'hectares ont ainsi pu être semés en Île-de-France ouest.

Parallèlement à ce dispositif, la Fédération des chasseurs de Seine-et-Marne a expérimenté le semis des Cipan avant moisson grâce à un automoteur sur 250 hectares. Le bilan des deux tests sera évalué d'ici trois ans.

Regardez notre vidéo :

 

Lire notre article plus récent sur le sujet : Cipan semés au drone : expérimentation aux bénéfices multifactoriels

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

De gauche à droite, Éric Thirouin, président de l'AGPB, François Jacques, secrétaire général d'Arvalis, Magali Filhue, déléguée générale de Brasseurs de France, Mélanie Franche, ingénieure chez Arvalis et animatrice de la filière Orges brassicoles, Philippe Dubief, président de la filière orges brassicoles pour Arvalis et l'AGPB, Jérôme Fabre, directeur de la région Est d'Arvalis, Benoît Piétrement, président d'Intercéréales, Jean-Philippe Jélu, président de Malteurs de France ...
La filière brassicole unie pour relever les défis
Renforcer la compétitivité de chaque maillon de la chaîne et anticiper les évolutions des marchés, telles étaient les priorités…
Olivier Hardouin (à g.) et François-Xavier Rone.
Olivier Hardouin, nouveau président de la FNSEA 41
La FNSEA 41 a tenu un conseil d’administration électif lundi 31 mars. Olivier Hardouin a été élu nouveau président du…
Lundi 31 mars, entre Itteville et Cerny (Essonne). Une dizaine d'agriculteurs se sont donné rendez-vous pour faire part de leur mécontentement.
Les agriculteurs se mobilisent à cause des routes trop étroites
Les agriculteurs de l'Essonne ont organisé une manifestation lundi 31 mars à l'aube. L'objectif était de démontrer la…
Le 6 avril, à Sours. Les chalands se sont déplacés en nombre à la brasserie de Chandres à l'occasion de son vingtième anniversaire, fêté sous un soleil radieux.
6 000 visiteurs pour les 20 ans de la Brasserie de Chandres
La Brasserie de Chandres, à Sours (Eure-et-Loir), a fêté ses 20 premiers printemps les samedi 5 et dimanche 6 avril autour…
Samedi 12 avril, à Louvres (Val-d'Oise). Plusieurs quads ont circulé sur une parcelle de betteraves semées moins de trois semaines avant.
Le Val-d'Oise œuvre face à la délinquance routière dans les parcelles agricoles
Avec le retour du beau temps, les agriculteurs doivent faire face aux nombreux passages non autorisés de véhicules, notamment des…
Flavie Delattre cultive des asperges sur son exploitation à Férolles.
Flavie Delattre cultive l’asperge et le lien humain
Issue du secteur médico-social, Flavie Delattre a repris la ferme familiale loirétaine il y a cinq ans. Elle y a implanté une…
Publicité