Aller au contenu principal

«  Notre activité est stratégique  »

Guillaume Perdereau est agriculteur à Rouvray-Sainte-Croix (Loiret) et vice-président d’Axéréal.

Horizons  : Comment votre coopérative a-t-elle adapté son organisation depuis le début de la crise sanitaire  ?

Guillaume Perdereau  : Cette crise est inédite et la coopérative s’est immédiatement mobilisée. Nous avons mis en place une protection des salariés et des agriculteurs qui viennent sur nos sites. Nous insistons quotidiennement sur le respect des gestes barrières. Pour les agriculteurs, nous avons mis en place un système de distribution sans contact, avec des commandes à distance et un retrait des colis sur site sur une palette isolée.

En effet, notre seconde priorité est d’assurer la continuité de nos activités. J’ai également vu beaucoup d’outils de sensibilisation circuler et être affichés sur les sites. Nous veillons par exemple à traduire les consignes dans plusieurs langues afin que les chauffeurs extérieurs en prennent connaissance. Tout le monde applique les règles et je salue le sens des responsabilités des salariés et des agriculteurs.

Les silos de la région sont-ils ouverts et accessibles  ?

Oui, tout fonctionne globalement bien. Quelques ajustements locaux ont eu lieu, par exemple l’arrêt de la distribution de produits phytosanitaires à Sandillon (Loiret), avec un report sur le site de Tigy (Loiret), mais cela reste marginal.

Les adhérents peuvent-ils s’approvisionner en phytosanitaires et autres intrants  ?

Absolument. Ils téléphonent avant et ils viennent récupérer leurs commandes sur place. Celles-ci sont mises à disposition sans contact avec les salariés. Notre activité est stratégique et le travail dans les champs doit se poursuivre sans accroc. L’approvisionnement en intrants est une priorité. Cette période particulière est aussi l’occasion de tester grandeur nature notre site de e-commerce, qui permet à des adhérents de recevoir directement leurs commandes chez eux.

L’épidémie de coronavirus perturbe-t-elle votre production  ?

Pour les productions agricoles, tout se poursuit normalement. Les agriculteurs sont dans les champs. Concernant nos sites de transformation, les usines ont mis en place des plans de continuité. Les gammes ont été resserrées et nous ajustons les productions en fonction du marché.

Quel est l’état d’esprit de vos adhérents et que leur avez-vous dit  ?

Depuis le début de la crise, nous informons les adhérents via nos canaux habituels  : Axéréal.pro, SMS, informations sur site etc. Globalement, l’information circule bien. Du côté des conseils de régions, nous maintenons des points réguliers pour échanger et faire remonter les attentes des agriculteurs. Les outils numériques sont précieux car ils nous permettent de maintenir en place nos instances territoriales, tout en étant à distance les uns des autres. Par ailleurs, les présidents de régions s’adressent régulièrement à leur conseil à travers une lettre d’information pour garder le lien en cette période si particulière.

Êtes-vous confrontés à des problèmes de stockage ?

Les dix premiers jours de confinement ont été difficiles. Nous avons notamment fait face à des difficultés logistiques. Mais les choses vont mieux. Notre secteur est prioritaire pour la nation. Notre structuration en filière nous permet de livrer correctement nos clients et d’assurer le fonctionnement de la chaîne alimentaire.

La crise perturbe-t-elle vos débouchés traditionnels ?

Notre groupe coopératif est agile. Néanmoins, il y a quelques adaptations. Par exemple, en meunerie, nous produisons davantage de farine pour les grandes surfaces et livrons un peu moins la boulangerie artisanale.

Quelles mesures avez-vous mises en œuvre face aux difficultés rencontrées et quels résultats espérez-vous  ?

Dans chaque branche, nous avons mis en œuvre un plan de continuité. Concernant l’activité agricole, notre objectif est d’accompagner les exploitants. L’enjeu  : la poursuite du travail en toute situation, dans les meilleures conditions de sécurité. Nous essayons d’anticiper au mieux l’évolution de la crise et nous nous adaptons au jour le jour.

Selon vous, quel peut être l’impact de la crise sur le cours des céréales  ?

Sincèrement, personne ne peut le prédire. Nous regardons les cours avec attention et nous nous assurons que la filière reste organisée pour s’adapter en permanence à la situation. Nous restons très vigilants au transport et à la logistique, vitaux pour que nos clients soient livrés.

Comment voyez-vous la prochaine moisson  ?

Cette année, les assolements ont été perturbés. Les blés n’ont pas été implantés dans des conditions parfaites, du fait d’un automne et d’un hiver pluvieux. Les colzas, qui avaient déjà connu une baisse, ont subi un épisode de gel récent. Les cultures semées actuellement sont confrontées à un déficit hydrique.

Nous souhaitons une météo favorable et nous saurons nous adapter  ! Espérons que cet épisode rappelle aux citoyens que notre métier est essentiel pour permettre au pays, même en période difficile, de s’alimenter sainement et en quantité suffisante.

Propos recueillis par Olivier Joly

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
La Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher a mis en place un comptage par drone au sein de la forêt de Marchenoir pour compter les grands gibiers, un dispositif inédit au sein du département.
Premier comptage de cerfs par drone sur le massif de Marchenoir
Il y a peu de temps a eu lieu un comptage de cerfs élaphes par drone à Marchenoir au sein du département de Loir-et-Cher. Cette…
Publicité