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Cristal Union
« Nous focaliserons nos ressources financières sur les sites qui apportent le plus de valeur ajoutée »

Avec ses dix sucreries et ses trois distilleries, le groupe Cristal union est désormais dimensionné pour se lancer dans la compétition mondiale trois ans avant la fin des quotas, date à laquelle il vise la fabrication de 2 millions de tonnes de sucre

Olivier de Bohan,  Président
Olivier de Bohan, Président
© Nicole Ouvrard

C'est un exercice 2012-2013 « historique » qu'ont présenté les dirigeants de Cristal union le 4 mars dernier à Reims. Même si Alain Commissaire, le directeur général du 5e groupe sucrier européen, affirmait vouloir rester «très humble» devant de tels résultats financiers.

Il faut dire que tous les paramètres étaient réunis pour afficher un résultat net de 178,8MEUR contre 155,2MEUR l'exercice précédent. le chiffre d'affaires, constitué pour 64% par le sucre et 22% par l'éthanol, s'élève à 1,957MEUR (+11%). Quant à l'EBE, il se monte à 368 MEUR contre 305 MEUR et la capacité d'autofinancement du groupe est passée de 48 à 307 MEUR entre les campagnes 2008/2009 et 2012/2013. Le fonds de roulement s'affiche à 245 MEUR. Pour Jean-François Javoy, secrétaire général, le groupe coopératif s'est désendetté très rapidement après l'acquisition de la Vermandoise en octobre 2011, où il a fallu réunir 1,04 Md d'euros en l'espace de 4 mois. De tels résultats sont « la combinaison d'un savoir-faire agricole, de performances industrielles dans des marchés au meilleur de leur forme », a-t-il estimé. « Ces résultats sont extrêmement bons parce que nous avons perçu les tendances du marché au moment où il le fallait », a rajouté de son côté Alain Commissaire en précisant que Cristal Union « était désormais prêt pour l'après quota ». une nouvelle ère qui s'ouvrira dès le 1er octobre 2017 mais qui est déjà dans tous les esprits depuis fort longtemps.

 

Réduction de l'empreinte Carbone

Pour preuve, le programme d'investissements soutenus du 13e groupe coopératif français.

« Nous avons investi 84 MEUR durant cet exercice clos le 30 septembre 2013 et nous prévoyons d'engager 150 MEUR dans les trois ans qui viennent », a précisé de son côté Olivier de Bohan, le président d'un groupe fort de ses 9 300 associés coopérateurs et 2 200 salariés permanents transformant 38% de la sole betteravière française (138 200 ha).

Car même si beaucoup a déjà été fait durant ces trois dernières années, Cristal union veut encore accroître ses gains de compétitivité d'ici 2020. « Nous voulons réduire notre consommation d'énergie de 10% et nos émissions de CO2 émis par tonne de betterave travaillée de 15% d'ici 2020», a expliqué Xavier Astolfi, le nouveau directeur général adjoint du groupe. Les derniers investissements se sont concentrés sur la réduction de la consommation énergétique, la baisse des rejets de Co2, la substitution du fuel au gaz ainsi que sur la valorisation de la biomasse en énergie. À ce sujet, « la méthanisation des produits ou coproduits issus du process industriel apparaît être une voie envisageable », estiment les dirigeants au vu des essais menés à Arcis-sur-Aube.

Conforter Bazancourt

Fort d'un tel programme d'investissements, Cristal Union veut également « cultiver encore plus de flexibilité » : qu'il s'agisse des fabrications d'un produit intermédiaire comme le sirop, permettant de fabriquer sucre ou alcool en fonction des marchés, ou de la flexibilité apportée par ses différentes matières premières travaillées. Dans le domaine, le groupe vient d'achever la construction d'un stockage de sirops de 45 000 m3 à Arcy-sur-Aube et entame une construction identique à Sillery. Il compte également augmenter la production de la ligne n°1 de Cristanol et rendre la n°2 beaucoup plus flexible, ce qui lui permettra de mieux s'arbitrer entre sirop de betteraves (n°1) et blé (n°2) . De tels objectifs se conjuguent également avec le plan de développement des surfaces présenté l'an passé et que l'industriel veut également associer avec l'obtention de meilleurs rendements aux champs... avec comme objectif d'atteindre une production annuelle de sucre de 2 millions de tonnes d'ici 2017-2018.

« Nous devons également conforter le dispositif de production qui s'appuie sur nos 4 pôles régionaux. Nous focaliserons nos ressources financières sur les sites qui apportent le plus de valeur ajoutée », a précisé Xavier Astolfi. Cristal union devrait axer ses efforts en priorité sur la Champagne et sur le sud de Paris et conforter davantage le site de conditionnement de Bazancourt où il prévoit d'augmenter les cadences de la sucrerie. C'est ainsi que sa capacité de traitement journalier devrait passer de 20 à 27 000t de betteraves travaillées par jour d'ici 2017.

Une organisation différente

Cristal union tourne ainsi une première page de sa toute jeune histoire. Créé en janvier 2000 par le regroupement de 4 coopératives (Arcis-sur-Aube, Bazancourt, Corbeilles et Eclaron), le groupe a grandi par acquisitions successives. Treize ans furent nécessaires à consolider les bases d'un groupe aux histoires différentes et aux cultures d'entreprises différentes.

Mais « même si on ne peut imposer une culture d'entreprise unique, nous avons dû réfléchir dès 2008 à une organisation différente », a précisé Alain Commissaire en évoquant le projet Sinapse qui a permis notamment d'adopter le système SAP : «C'est désormais un système d'informations essentiel et sur lequel Cristal Union peut s'appuyer». Désormais, Cristal union, en travaillant à la simplification de son organisation surtout depuis le rachat de la Vermandoise, entame une nouvelle phase : « Outre l'amélioration continue de son outil de production, Cristal Union travaillera en permanence à l'adaptation de son offre industrielle aux besoins des marchés tout en sécurisant l'offre aux clients ».

C'est la raison des investissements consentis dans le magasin de Bazancourt et de l'atelier de sucre liquide à Erstein. « On doit également apporter des réponses aux demandes sociétales du marché », a estimé Xavier Astolfi. C'est ainsi que CristalCo qui est actionnaire à 60,7% dans le terminal sucrier de dunkerque (ttS) pour l'exportation de sucres en containers 87 000t/an) devrait être doublé avec un investissement à Fontaine-le-dun. « Des outils pour développer l'exportation de sucres en containers mais aussi pour permettre également des réceptions à l'importation », a expliqué Jean-François Jaroy.

Nouveaux outils financiers

Depuis le 8 février 2013, Cristal union parle d'une seule voix à l'ensemble de ses clients : les équipes alcool (France Alcools et ethanol union) et les équipes sucre ont en effet fusionné dans CristalCo.

« Cristal Union a la volonté de travailler sur tout ce qui touche à la protéine végétale», soulignait en conclusion Olivier de Bohan. Alain Commissaire renchérissait de son côté en expliquant que le groupe saisira toutes les opportunités à condition de bien les valider. Ce fut le cas avec l'acquisition de la Vermandoise, sa participation financière dans GlobalBioenergie et son développement territorial en Algérie. la construction de cette raffinerie de sucre a pris beaucoup de retard mais « devrait être opérationnelle fin 2014 ou en tout début 2015 »... Cristal union a dégagé les moyens pour remettre son outil à niveau, possède désormais une frappe commerciale potentielle et réelle. Mais le groupe coopératif devra très vite réfléchir à la mise en place de nouveaux outils financiers de façon à assurer son développement futur. Il en est déjà question. En Champagne, un véhicule financier comme Siclaé a montré la voie.

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