Écotaxe.
« Nous ne voulons pas qu’on assimile les agriculteurs à des casseurs ! »
La manifestation qui devait avoir lieu le lundi 18 novembre est annulée. Jean Daudin, le président de la FDSEA du Loiret, explique pourquoi.

Jean Daudin : « Peut-être faut-il replacer nos revendications dans un contexte plus économique. »
Loiret agricole et rural : Pour quelles raisons la manifestation prévue le 18 novembre est-elle annulée ?
Jean Daudin : Nous avions fixé cette date-là car Jean-Marc Ayrault venait dans le département. Or, deux jours après que nous ayons annoncé une action, nous apprenions que le Premier ministre ne venait plus. Dommage car nous aurions pu lui porter nos problématiques et lui expliquer nos revendications. Intervient aussi la tournure prise, en huit jours de temps, par les évènements autour de l’écotaxe : le démontage de portiques, la détérioration de radars, etc. Face à l’ampleur médiatique et à la récupération politique, notre place dans ce type d’action n’est plus possible. Nos revendications demeurent. Mais nous ne voulons pas qu’on mélange les dossiers et qu’on assimile les agriculteurs à des casseurs !
LAR : Par quoi remplacez-vous cette manifestation ?
J.D. : Il y aura quelque chose. Peut-être faut-il replacer nos revendications dans un contexte plus économique. Nous réfléchissons à une action lors de laquelle nous pourrons réellement exprimer notre ras-le-bol de la pression fiscale de manière générale : taxes, charges, contrôles en tout genre, etc. Sous une forme restant à définir, cela pourrait associer d’autres acteurs de la vie économique ayant les mêmes contraintes que nous.
Ne pas se laisser entraîner
LAR : L’annulation de la manifestation est-elle motivée par la décision du gouvernement de suspendre l’écotaxe ?
J.D. : Non. Nous souhaitons que l’écotaxe soit supprimée pour le secteur agricole et agroalimentaire. Mais celle-ci n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase. La multiplication des autres taxes peut nous faire autant de mal : l’augmentation de la TVA sur les engrais même s’il ne s’agit que d’une avance de trésorerie, la multiplication par cinq de la taxe Ecophyto, le projet d’une taxe relative aux bords de rivières et destinée à payer la police de l’eau, le durcissement des normes environnementales et des contrôles afférents. Tout cela conduit à une réelle exaspération des agriculteurs. Si, rapidement, il n’y a pas de décision pour soulager cette pression, il faudra que nous trouvions un mode d’action et que nous remontions au créneau. L’enjeu : défendre une position claire de l’agriculture du Loiret. Soyons responsables et ne nous laissons pas entraîner !