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« Nous nous en sortons uniquement grâce à la vente directe »

À Chevreuse (Yvelines), la ferme de la Grand’maison subsiste grâce à la vente des bovins, porcins, ovins et volailles uniquement en vente directe à la ferme.

Chevreuse (Yvelines), le 15 mars. L’éleveuse Martine Peltier parvient à équilibrer les comptes de son exploitation grâce à la vente directe de toutes ses bêtes.
Chevreuse (Yvelines), le 15 mars. L’éleveuse Martine Peltier parvient à équilibrer les comptes de son exploitation grâce à la vente directe de toutes ses bêtes.

Devant la boutique de vente directe à la ferme, il peut y avoir jusqu’à une heure et demie, voire deux heures d’attente certains week-ends.

En plein cœur de la vallée de Chevreuse (Yvelines), la ferme de Grand’maison tire son épingle du jeu en écoulant la totalité de sa production directement au consommateur.

Installés sur le plateau agricole dans les hauteurs de Chevreuse depuis 2006, Martine et Frédéric Peltier élèvent 420 bovins, soixante brebis, quatre-vingts agneaux, mille volailles et quarante porcs.

Malgré les difficultés qui touchent le monde de l’élevage, le couple parvient à maintenir à flot l’exploitation, au prix de quelques sacrifices. 

« Nous n’avons pas augmenté le prix de vente de notre viande depuis trois ans alors que les coûts de main d’œuvre et de transport pour aller faire abattre nos bêtes ont, eux, augmenté », confie Martine Peltier : « Nous rognons sur nos marges pour conserver la clientèle. »

L’éleveuse reconnaît toutefois que c’est la meilleure option pour assurer la pérennité de l’entreprise. « Avant, nous vendions nos bêtes sans maîtriser le prix. L’activité vivotait. Et du jour où nous avons commencé la vente directe, nous avons observé un bond de 30 % de notre résultat en un an et demi. »

Depuis, les résultats se sont stabilisés mais le couple croit plus que jamais en cette solution. 

« Nous nous en sortons uniquement grâce à la vente directe », insiste Martine Peltier qui ajoute que l’exploitation « est autonome à hauteur de 80 % pour nourrir toutes les bêtes ». 

Malgré tout, les deux éleveurs doivent faire face à bon nombre de difficultés.

D’abord, celle de trouver des salariés « compétents, ou qui veulent bien faire ce travail, tout simplement », se désole Martine.

Ensuite, les aides de la Pac : « En tant qu’éleveurs, on nous avait dit qu’on toucherait plus, on n’a rien vu » et puis « les aides de minimis agricoles et celles de la MSA, ce ne sont que des foutaises. Un jour, on touche quelque chose et le lendemain, on nous le réclame et il faut rembourser parce que les règles ont changé... »

Les règles justement, l’éleveuse n’en peut plus : « On nous noie sous les papiers, les règles, les normes, j’en ai plein mon bureau. Il faut arrêter de tout changer tout le temps. Maintenant, les aides ne nous sont même plus versées en temps et en heure par rapport à l’engagement pris, mais on est engagé dans des emprunts, nous ! »

Sa plus grande crainte : qu’un jour, une réglementation naisse à propos de la vente directe. 

« C’est de plus en plus pratiqué dans les fermes mais ça commence à gêner les grands distributeurs. Imaginez qu’un jour, ils nous sortent quelque chose, ça pourrait nous tuer », craint l’éleveuse qui soulève aussi la question des dizaines, voire des centaines de kilomètres nécessaires pour aller faire abattre ses bêtes : Gacé (Orne) pour les bovins, Houdan (Yvelines) pour les porcins, Boutigny-Prouais (Eure-et-Loir) pour les volailles et Alençon (Orne) pour les ovins. 

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