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Patrick Vernon : « Une déception économique »

Patrick Vernon, président de la commission grandes cultures de la FNSEA Centre-Val de Loire, livre ses premières impressions sur les récoltes.

Président de la commission grandes cultures de la FNSEA Centre-Val de Loire et coprésident de la même instance à l’échelon départemental, Patrick Vernon, qui emploie un salarié, cultive 300 hectares à Santenay - 100 hectares de blé tendre, 100 hectares de tournesol, 90 hectares de maïs et 10 hectares de lin.

« Ne produisant pas d’orge, je n’ai pas encore débuté mes moissons, déclare le professionnel. En revanche, le lin arrive à maturité et sera récolté dans dix jours (ces propos ont été tenus le 25 juin, NDLR). »

Pour notre interlocuteur, ce lin oléagineux est une première. « Je souhaite trouver une alternative au colza car celui-ci n’est plus rentable  : mon sol offre une faible productivité et la gestion des insectes présente un risque important en raison de la suppression de certaines molécules, notamment les néonicotinoïdes, que nous utilisions en traitement de semence jusqu’en 2018. Le potentiel de rendement est en adéquation avec nos attentes  : environ 2,5 t/ha. En revanche, les produits homologués ne permettent pas de maîtriser les adventices. C’est une limite technique pour optimiser la production. »

Le céréalier récoltera son blé dans huit jours, soit deux semaines d’avance. « La non-vernalisation » et « l’excès d’eau en hiver avec un effet négatif sur le tallage » incitent le professionnel à se dire « pessimiste » pour les rendements.

Patrick Vernon évoque également le tournesol  : « La culture est bien implantée. Cependant, pigeons et gibiers ont provoqué des difficultés de levée. Le développement végétatif est bon mais rien n’est acquis car la sécheresse pourrait tout remettre en cause. (…) L’État réfléchit à une prime pour dynamiser la culture. Celle-ci est adaptée au climat de la région mais, pour des raisons sanitaires, elle ne doit pas revenir trop souvent sur les parcelles. » La récolte aura lieu en septembre.

Pour le maïs, qui sera récolté à l’automne, le producteur commente  : « L’implantation est bonne. Ma crainte réside dans les brûlures polliniques du fait de la chaleur. Par ailleurs, en raison des cours actuels, la culture manque de compétitivité. »

Au niveau départemental, le représentant syndical s’attend à « une année hétérogène en volume et en qualité, avec des différences entre les zones hydromorphes et les zones saines en période hivernale ».

Selon le professionnel, il en résultera « une petite moisson ». Exemple  : entre 40 et 50 q/ha en orge. Quid du colza  ? « Les récoltes précoces ne sont pas les meilleures du fait de la présence d’insectes » répond notre interlocuteur.

Patrick Vernon poursuit  : « Au niveau régional, le nord de la Loire tire son épingle du jeu alors que le sud de la Loire perd de la productivité en raison de la nature des sols. D’où une mauvaise implantation à l’automne. Or, les plantes mal implantées sont vulnérables aux excès de température et au manque d’eau. »

L’élu de la FNSEA Centre-Val de Loire conclut  : « 2020 laisse présager une nouvelle déception économique pour notre activité. La souveraineté alimentaire de la France a été un enjeu de la crise sanitaire que nous venons de vivre. Il ne faudrait pas que ce soit un feu de paille  ! »

Olivier Joly

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