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Plus vert donc plus cher : l’agriculteur doit être rémunéré

Les participants sont venus en nombre assister à l’assemblée générale de JA Seine-et-Marne qui se tenait jeudi 14 février sur le site du Grand-Parquet de Fontainebleau.

« L’agriculture française est de nouveau primée, et ce pour la troisième fois consécutive, « modèle le plus durable au monde », pourtant les médias ne l’évoquent jamais. Les exploitants agricoles n’ont pas attendu que les pouvoirs publics se réveillent, ils travaillent déjà pour demain. La plupart de nos nouveaux installés ont un projet innovant de diversification au sein de leur entreprise agricole afin de la pérenniser et de répondre aux besoins des consommateurs. »

C’est par ces mots que Sébastien Guérinot, coprésident de Jeunes agriculteurs de Seine-et-Marne, a conclu la table ronde « Plus vert, plus cher : comment faire ? » organisée dans le cadre de l’assemblée générale du syndicat jeune jeudi 14 février au Grand-Parquet de Fontainebleau. Face à ce constat, il a appelé les participants, dont la préfète de Seine-et-Marne et des élus locaux, à « les écouter, les encourager, les accompagner dans leurs démarches, vers un avenir plus clair ».

Et de citer une phrase de Raymond Barre : «  Un avenir, cela se façonne, un avenir cela se veut ».

Animée par la journaliste Pauline Bourdois, la table ronde donnait la parole à la filière alimentaire Du champ à l’assiette avec Philippe Jehan, président de la FDSEA de la Mayenne et producteur de lait, de volailles et d’œufs Label rouge qui a dû faire face en 1999 à la crise de la vache folle, Jean-Christophe Pierre, directeur agriculture au sein de la sucrerie Lesaffre pour les transformateurs, et Bernard Soyer, représentant de Familles rurales pour les consommateurs.

Arthur Courtier, coprésident des JA 77, a exprimé sa déception face à l’absence d’un représentant de l’UFC que choisir et la non-réponse de 60 millions de consommateurs. « Leur rôle est-il uniquement de dénoncer ? », a-t-il interrogé.

Depuis 1962, date de création de la Pac dans l’objectif d’augmenter la production, les demandes faites à l’agriculture ont évolué : mise en place des premiers quotas, développement des notions de verdissement et d’environnement, puis du bio.

Si tous s’accordent sur le fait de répondre aux attentes sociétales et de protéger l’environnement, ces efforts ont besoin d’être valorisés au niveau économique. « Concernant la culture de la betterave, le premier critère de durabilité est la rentabilité. Or, les différentes mesures créent des coûts mais pas de valeur ajoutée. En achetant local, le consommateur achète de la confiance, d’où l’acceptation d’un prix différent. Le consommateur doit également comprendre que l’agriculture n’est pas un loisir mais une activité économique », insiste Jean-Christophe Pierre.

Côté consommateur, la part de son budget dédié à l’alimentation s’est réduite au fil des ans. S’il est de plus en plus préoccupé par ce qu’il a dans son assiette, son capital santé…, paradoxalement il dépense moins.

« Le monde de la distribution impose sa loi. Pourquoi le consommateur est-il prêt à acheter un téléphone 1 000 euros et dont le coût de production est de 30 euros, mais dépense le moins possible pour se nourrir ? Ce n’est pas la valeur intrinsèque du produit mais ce qui le flatte, son standing », note Bernard Soyer.

Autre remarque, le manque de repères du consommateur. « La loi Egalim, au niveau de l’étiquetage dans l’élevage notamment, permettra de choisir ce qu’on veut, explique Philippe Jehan. Un gros effort de communication reste toutefois à faire avec en filigrane : si c’est plus vert, c’est plus cher. Nous devons être rémunérés. »

Le mot de la fin est revenu à la préfète Beatrice Abollivier qui a évoqué la tendance au plus vert : « Faites connaître vos pratiques en communicant, seule manière de lutter contre l’agribashing, et en jouant collectif. Témoignez de votre dynamisme. C’est à vous de relever ces défis ».

Au cours de la matinée, les adhérents étaient réunis en huis-clos pour évoquer les dossiers phares des Jeunes agriculteurs, dont l’installation (vingt-deux en 2018).

Enfin, chacun des participants est reparti avec une bouteille de vin de l’Aude, une opération de solidarité avec les viticulteurs de ce département fortement impacté par les intempéries.

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