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Pluviométrie, manque d'ensoleillement : quelles conséquences pour les cultures ?

Courant décembre, la chambre d'Agriculture de région Île-de-France a organisé trois réunions techniques hivernales en Seine-et-Marne. Celle de la région centre, à Brie-Comte-Robert, s’est déroulée en présence d’Arvalis.

Brie-Comte-Robert, mardi 17 décembre. Le bilan de la campagne 2024 a été l'occasion de mettre en exergue des points de vigilance pour le cycle cultural en cours.
Brie-Comte-Robert, mardi 17 décembre. Le bilan de la campagne 2024 a été l'occasion de mettre en exergue des points de vigilance pour le cycle cultural en cours.
© L.G.-D. - Horizons

Comme chaque année, les conseillers du service agronomie de la chambre d’Agriculture de région Île-de-France ont animé courant décembre des réunions techniques hivernales visant à dresser le bilan de la campagne 2024 et à se projeter sur 2025. L’une d’elles s’est tenue en présence d’Arvalis, mardi 17 décembre au campus Bougainville à Brie-Comte-Robert.

Pluviométrie exceptionnelle

La campagne 2024 a été marquée par une pluviométrie exceptionnelle en quantité (+ 40 % en moyenne) et en fréquence (+ 25 % en moyenne de jour). Cette situation se retrouve moins d’une année sur 20. De plus, en Seine-et-Marne, les secteurs les plus hydromorphes se superposent sur les secteurs les plus pluvieux.

Conséquence, en blé, globalement, une défaillance générale en PMG (Poids de mille grains) de - 8 à - 10 % est constatée, couplée à un nombre de grains par épi en recul de 3 à 4 % d’après les essais menés par la Chambre. Le décrochage apparaît début juin dès les premiers comptages. Si ces essais sont menés dans des conditions favorables, ils donnent une tendance de l’année.

Et le début de campagne 2025 est aussi marqué par d’importantes précipitations. Si leur fréquence au 15 décembre est moindre, l’ensoleillement est catastrophique (il était déjà limitant en 2024) avec un temps très humide et peu séchant.

Ainsi, un fort retard dans les semis a été pris (20 % des orges seulement étaient semés au 15 octobre) avec une forte pression limaces. Par contre, les parcelles sont désherbées si les exploitants agricoles ont pu y entrer.

Alors qu’en 2024 on faisait face à un environnement contraint pour l’enracinement en raison de phénomènes de battance et de prise de masse, ainsi qu'à l’impact du salissement, notamment du ray-grass, en 2025, les semis plus tardifs ont joué en faveur de la pression ray-grass.

Forte pression septoriose

2024 est aussi dans le top 5 sur vingt ans pour la pression de la septoriose. Cela a clairement impacté le PMG, mais de façon variable selon les variétés. De plus, en cas de perte de rendement pour maladie, on ne gagne pas en azote, ce qui explique la faiblesse des taux protéiques en blé.

La nutrition azotée a également été compliquée en fin de cycle dans certains secteurs (moins d’azote, azote qui reste dans la paille, remobilisation plus limitée).

Conserver l'efficacité des fongicides

Dans un second temps, les résultats des essais fongicides ont été présentés. Si on note une stabilisation des maladies sur blé, des phénomènes de résistance marqués apparaissent. Cependant, avec la nouvelle famille de matières actives, celle de la fenpicoxamide (les QiI), aucune résistance n’a été enregistrée depuis quatre ans. Il s’agit de la seule famille chimique dans ce cas, d’où l’importance d’alterner les matières actives afin de limiter ces résistances et d’optimiser et conserver les efficacités des fongicides. Les produits de biocontrôle ou de contact ont aussi leur rôle dans cet objectif.

Concernant les Qol (strobilurines), la résistance se retrouve partout avec 57 % de fréquence cette année. Pour les fongicides SDHI, la résistance est stable mais les mutations résistantes évoluent.

Ramulariose sur orge d’hiver

Mais ce qui a marqué l’année, c’est l’apparition de la ramulariose sur orge d’hiver, maladie rare qui a engendré jusqu’à 17 q/ha de perte de rendement. Les prochains programmes fongiques vont être orientés pour lutter contre la rouille naine et cette maladie qui peut se trouver dans les semences. Elle est aussi dépendante des conditions météo de fin de cycle (excès d’eau, hydromorphie, manque d’ensoleillement).

Colza et betteraves

Concernant le colza, il n’y a pas eu d’explosion du sclérotinia malgré les conditions météo qui auraient pu être favorables. Par contre, des maladies de fin de cycle se sont produites, dont une nouvelle, la mycosphaerella, favorisée par un hiver doux et pluvieux (15 % de perte de rendement) avec une sensibilité de la floraison à la récolte.

Un point betteraves a également été abordé avec un focus sur l’aspect maladie. L'importance du choix variétal a été rappelé. L'évolution des programmes a été présenté, une nouvelle solution existant pour cette campagne.

Enfin les participants à cette réunion hivernale, ainsi qu’à celles de Chailly-en-Brie et Provins, se sont vu remettre l’édition 2025 du recueil des seuils indicatifs de risque pour les bioagresseurs majoritaires en grandes cultures et pommes de terre, ainsi que le guide de préconisations pour la campagne à venir.

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