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Portrait.
Pour Christian Hubeau, l’avenir se dessine aujourd’hui

L’agriculteur de Bromeilles, qui prendra sa retraite en 2015, a trouvé son successeur et continue à investir.

« Cela va s’éclaircir au cours des six ou sept ans qui viennent ! »
« Cela va s’éclaircir au cours des six ou sept ans qui viennent ! »
© Loiret agricole et rural

Producteur de céréales et d’oléagineux à Bromeilles, Christian Hubeau prendra sa retraite en 2015. Et, dans les années qui viennent, ce sera également le cas de nombreux de ses collègues du secteur. « Cela va s’éclaircir au cours des six ou sept ans qui viennent » commente l’agriculteur. « Cependant, les exploitations ne resteront pas en jachère : les structures seront de plus en plus grandes. Mais plus on a de travail à faire, moins la qualité de celui-ci est au rendez-vous. Ce n’est pas la grandeur de l’exploitation qui fera la beauté de l’agriculture. Cela risque de se terminer en chacun pour soi. »

Christian Hubeau a trouvé son successeur : son gendre. Ce dernier réside en Seine-et-Marne, à une douzaine de kilomètres. « Les démarches ne sont pas encore engagées mais c’est rassurant de savoir que la reprise s’opérera dans le cadre familial » déclare le Bromeillois. Et pour entretenir une entreprise, il faut investir sans cesse : au printemps dernier, notre interlocuteur a acquis un distributeur d’engrais avec guidage GPS pour une somme de 22.000 €.

« L’ancien semoir à rampe, qui avait trente ans d’âge, était au bout du rouleau et j’ai passé beaucoup de temps à l’entretenir ! Or il faut aller de l’avant. Je n’ai plus besoin d’emmener ma remorque dans les champs pour aller épandre : je vais charger directement mes engrais à la coopérative de Puiseaux. J’épands mon engrais en vingt-quatre mètres alors qu’avec l’ancienne machine je travaillais en douze mètres. »

 

Un taux de protéines à 15,5 %

Quels sont les avantages du guidage par GPS ? « À mon arrivée sur la parcelle, je positionne mon distributeur pour faire le périmètre de la parcelle. Dès que celle-ci est enregistrée, je m’engage dans les passages suivants : l’automatisme se déclenche pour l’ouverture et la fermeture de l’épandage. Le GPS reconnaît l’endroit où il y a eu de l’engrais et se coupe automatiquement. Dans les pointes, le GPS travaille par tronçon et apporte la même quantité d’engrais que sur le reste de la parcelle. » Autres atouts du système : des économies d’engrais et un gain de temps.

En octobre 2011, Christian Hubeau a investi 75.000 € dans un tracteur de 150 CV. « J’avais un autre tracteur qui était un peu faible au niveau du relevage. » La machine en question, d’une puissance de 125 CV, totalisait 2.500 heures de travail : son propriétaire l’a revendue afin d’acquérir son nouvel engin. L’intéressé utilise son tracteur entre quatre cents et cinq cents heures par an.

Entre 22.000 et 25.000 € : c’est la somme que l’agriculteur dépense chaque année en produits phytosanitaires. Idem pour les engrais. « Je n’ai qu’un seul fournisseur : la coopérative de Puiseaux. Les techniciens ne poussent pas à la consommation. »

Le blé améliorant représente 60 % de l’activité de l’établissement. « Dans la mesure où la coopérative a un marché, on approvisionne celle-ci. » Le taux de protéines du blé améliorant se situe à environ 15,5 %. « Ce n’est pas plus difficile à faire que du blé panifiable. Mais il faut un suivi de la parcelle rigoureux. »

De 50 à 60 € de plus par tonne

Atteindre le taux de protéines exigé nécessite davantage d’engrais : de 50 à 80 unités en plus. La majoration de la rémunération qui y est associée, de 50 à 60 € de plus la tonne par rapport à du blé panifiable, trouve sa justification dans les coûts supplémentaires engendrés.

Cette année, l’agriculteur n’a rencontré aucun problème avec le tournesol alors qu’en 2012 il avait recommencé cette culture à trois reprises ! « Les pigeons étaient dans le colza et, quand le tournesol a atteint le stade de feuille, celui-ci ne risque plus rien. » L’exploitant poursuit : « On a fait les semis plus tard : le 22 avril au lieu de début avril. Conséquence : la terre étant réchauffée, le tournesol a levé plus vite et les oiseaux n’ont pas eu le temps de l’attaquer. »

Le professionnel fait encore ce commentaire : « Les pigeons ne migrent plus comme avant vers le Sud-Ouest et au-delà des Pyrénées. » Un signe du dérèglement climatique…

L’exploitation en chiffres

 

- SAU : 165 ha.

- Assolement avec, entre parenthèses, les rendements 2013 : blé tendre : 18 ha (77 q/ha) ; blé améliorant : 34 ha (68 q/ha) ; orge de printemps : 63 ha (67 q/ha) ; colza : 14 ha (25 q/ha) ; tournesol : 28 ha (40 q/ha) ; jachère : 8 ha.

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