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Precifield, acteur local de l’agriculture de précision

Cartographie des sols, pilotage de l’azote et développement de plateformes web pour les acteurs de l’agrofourniture constituent les trois axes de l’activité de Precifield.

Fondée par Alexandre Weil et Rémi Pelletier — également exploitant agricole en Seine-et-Marne —, Precifield, dont le siège social est basé à Vinantes, développe son activité autour de l’agriculture de précision au sens large.

Comme l’explique Alexandre Weil, l’objectif de Precifield est « d’apporter des solutions aux agriculteurs facilement adaptables via des Outils d’aide à la décision (OAD) pour optimiser les aspects économiques et environnementaux des exploitations ».

L’activité se divise selon trois axes : la cartographie des sols, le pilotage de l’azote, et la recherche et développement de plateformes web pour des acteurs de l’agrofourniture.

Des cartes de modulation

Au départ, les cofondateurs se sont lancés dans la cartographie des sols à l’aide de scanners tractés qui mesurent la texture, la matière organique, le pH et la topographie du sol en simultané. Des analyses de sol permettent de calibrer les résultats. Très rapidement, ils ont mis en place MyPrecifield.com qui permet de visualiser les cartes de sols obtenues, ainsi que celles de rendements et de biomasse. En comparant et analysant les cartes, il est alors possible de créer facilement ses propres cartes de modulation et de les exporter sur sa console.

Au fil du temps, avec l’accumulation de données, ils ont commencé à travailler avec l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, l’équipe, qui compte sept personnes et deux en prestation de services, se compose d’agronomes et d’informaticiens, les deux composantes des solutions apportées. L’entreprise dispose de 10 000 hectares cartographiés ou scannés et d’images satellitaires.

Au final, huit types de cartes peuvent être fournies comme la texture, la matière organique, le pH, la topographie, les zones de potentiel homogène (d’où découle la modulation de densité de semis), les teneurs P-K-Mg (afin de moduler les apports).

« Avec MyPrecifield, on pouvait tout piloter sauf l’azote », explique Alexandre Weil alors qu’avant l’explosion des coûts de l’azote seules 15 % des surfaces étaient pilotées.

Historiquement les cartes de modulation et conseils arrivaient trop tard et les agriculteurs ne tenaient pas compte du stade du blé mais de la météo. Ainsi, en cas de précipitations annoncées, on se dépêchait d’apporter de l’azote. De plus, les solutions proposées sur le marché étaient trop chères donc les agriculteurs les souscrivaient pour une ou deux parcelles seulement. La vision n’était que partielle et il n’était pas possible d’intégrer certaines spécificités. Precifield fournit l’OAD mais la décision revient à l’agriculteur. « La vraie valeur de notre conseil repose sur la collecte de milliers de cartes comparant différents points du cycle de végétation, mises en regard des cartes de rendements. »

Abonnement annuel

L’abonnement est annuel avec autant de conseils voulus en blé et colza. Dès le 1er avril, le conseil sur blé est réactualisé toutes les deux semaines (deux à quatre images satellitaires sont prises en deux semaines). La plateforme permet à l’agriculteur de modifier la carte de conseil. Et afin de ne pas perdre le contact, des visios ou des échanges téléphoniques sont organisées pour aider les agriculteurs à comprendre le conseil.

Ainsi, dans l'Hexagone, Precifield, qui travaille avec différentes coopératives, a réalisé du conseil en azote sur 100 000 hectares, avec une dominance dans le Bassin parisien, le Centre, les Hauts-de-France et l’Est.

« Big data, l'IA sont des outils puissants mais le risque est que des non-agronomes les sortent sans connaissances et sans intégrer le contexte. Pour l’avenir, Precifield s’intéresse au pilotage de l'azote sur d'autres espèces et de l’irrigation. Certains agriculteurs commencent à s’équiper d’enrouleurs et de rampes pilotant de manière intraparcellaire en se basant sur la réserve utile. C’est peut-être une des solutions pour justifier le bon usage de l’eau en tant qu'agriculteur », conclut Alexandre Weil.

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