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Premiers échos d'une moisson qui s'annonce bien médiocre

Depuis le début du mois, la moisson est bien entamée en Eure-et-Loir. Entre les gouttes, les parcelles d'orge récoltables tombent une à une. Colza, blé dur et blé tendre devraient suivre dans cet ordre…

Vendredi 5 juillet 2024, à Saint-Avit-les-Guespières (Eure-et-Loir). Les remorques se remplissent mais moins vite que d'habitude.
Vendredi 5 juillet, à Saint-Avit-les-Guespières (Eure-et-Loir). Les remorques se remplissent mais moins vite que d'habitude.
© H.C. - Horizons

Inutile de revenir ici sur les conditions météo qui ont impacté cette campagne depuis le début et encore aujourd'hui. L'inquiétude dominait donc dans les rangs des agriculteurs avant d'engager leurs machines dans les parcelles. Or, dès les premiers tours de roues des moissonneuses, de sortie aussi vite que possible du sud au nord de l'Eure-et-Loir, les réponses sont tombées.

« Ce n'est pas bon »

« Ce n'est pas bon, résume laconiquement Cyril Lucas que nous rencontrons par hasard vendredi 5 juillet à Saint-Avit-les-Guespières tandis qu'il bat la parcelle d'orge d'un collègue. Le sol est encore mou et dès qu'il y a du vert, ça ne passe plus. Par endroits, c'est très sale, même quand on a fait tout ce qu'il fallait. Et le rendement n'est pas là, j'ai par endroits 60 quintaux là où j'en faisais bien plus, et la qualité n'est pas là non plus… Ici, les terres sont bonnes, c'est propre et un peu meilleur », nuance-t-il. De fait, le compteur de la Class Orion 740 oscille autour des 7,5 tonnes.

Le directeur de la Coopérative agricole Bonneval Beauce et Perche (Cabbep), Guillaume Rivet, fait le même constat : « En orges d'hiver, on n'est pas bon, autour de 65 à 70 quintaux en moyenne là où on était plutôt sur du 90. Les meilleures font 80… Il y a aussi un manque de qualité. Nous soupçonnons un souci de gel à la méiose, il y a un taux de fusariose inédit, tout un tas de trucs qui font qu'au final ce n'est pas brillant. Et c'est sale. Néanmoins, plus on avance, mieux c'est. Les orges de printemps semées d'hiver sont de meilleure qualité mais pas terribles non plus ».

Globalement, le taux d'orgettes s'établit pour l'heure à Bonneval autour de 22 %, le calibrage est correct, tandis que protéines et PS remontent au fur et à mesure de l'arrivée des remorques. Des remorques qui d'ailleurs livrent au compte-gouttes, les opérateurs des silos ne sont pas débordés pour le moment. « C'est mou, tranche Guillaume Rivet. C'est une moisson molle et qui va durer. Nous allons vers une mauvaise récolte, comme en 2016 ou 2020. Ce n'est pas réjouissant mais nous en saurons plus dans les jours prochains ».

Incertitude pour le blé

Pour la suite des récoltes, le colza devrait enchaîner : « Les premiers échos de nos collègues de Loir-et-Cher ne sont pas terribles, de 20 à 25 quintaux », avertit le directeur de la Cabbep. Le blé dur sera battu ensuite et la moisson se poursuivra avec le blé tendre : « C'est toujours l'incertitude pour le blé tendre. Pour le moment c'est encore vert, on devrait démarrer dans quinze jours. On voit monter le risque fongi avec la fusariose mais il y a peu de risque de mycotoxines. Quant aux protéines, ça devrait aller ».

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