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Coopératives
Prix et disponibilité des engrais : l'inconnu

Face aux questions qui se posent autour des engrais, nous avons rencontré Frédéric Bourgeois, responsable des approvisionnements à la Scael.

Frédéric Bourgeois est responsable des approvisionnements à la Scael.
Frédéric Bourgeois est responsable des approvisionnements à la Scael.
© H.C. - Horizons

La récolte bat son plein mais les exploitants pensent déjà à la prochaine campagne. Et compte tenu des tensions géopolitiques, la grande inconnue pour eux est le niveau de prix et la disponibilité des engrais. Pour avoir quelques réponses, nous avons rencontré le responsable des approvisionnements du groupe Scael, Frédéric Bourgeois.

Tension sur le marché

« L'Union européenne a décidé d'une nouvelle taxe sur les importations d'engrais azotés russes à partir du 1er juillet, explique-t-il. Cette taxe sera évolutive sur quatre ans. En voulant se protéger de cette dépendance, on a créé un effet de tension sur le marché. Il est en dents de scie, volatil et globalement à la hausse depuis fin mai ». Un marché sensible également aux fluctuations des prix de l'énergie…

Concernant l'approvisionnement, le responsable relève que des flux se tarissent quand d'autres évoluent. Les Russes exportent hors Europe. « Être moins dépendant de la Russie, c'est une bonne chose, mais on fait comment ?, interroge Frédéric Bourgeois. Il y a des produits assez faciles à se procurer en Asie ou en Afrique, comme l'urée, mais pour l'azote liquide, c'est plus compliqué ».

Il y a bien quelques fabricants européens, mais c'est très insuffisant. « Et l'on ne peut pas se fournir beaucoup plus loin, souligne-t-il. Je suis assez tranquille pour livrer nos agriculteurs mais à quel prix ? La taxe est fixée à 40 euros/tonne aujourd'hui, ce sera 430 euros en 2028. Le marché ne sait pas trop bien comment se placer, les repères sont chamboulés mais la tendance est à la hausse ».

Fertiliser autrement

Les achats des agriculteurs se faisant en ce moment, la France ne pesant pas beaucoup sur le marché et la demande étant forte, les prix augmentent. « Ils sont un peu supérieurs à l'an passé mais c'est difficile de voir à moyen terme. Peut-être faudra-t-il fertiliser autrement, localiser davantage, précise-t-il. La Scael propose d'ailleurs des outils pour la modulation de dose intraparcellaire ».

Pour Frédéric Bourgeois, « plus tard, il faudra vraiment se couper de la Russie et importer d'ailleurs. Il reste quelques fabricants français, il faudrait essayer de les garder… Il y a des usines en Belgique. Nous travaillons avec tous ces gens-là mais il faut prendre en compte les coûts de transport. Peut-être que demain il sera difficile de se procurer certains engrais ».

Variations inéluctables

Concrètement, la solution pourrait être d'acheter en plusieurs fois, ou à prix moyens, ce que propose la Scael à ses adhérents. Cependant les variations de prix sont inéluctables et ne se feront pas dans le bon sens avant longtemps…

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