Aller au contenu principal

Question-Réponse sur les cours d'eau : Que font nos élus ?

Suite aux précipitations du week-end dernier, c’est la question pausée à la Rédaction par un lecteur assidu du Loiret agricole et rural.

© Loiret agricole et rural

Pour cet agriculteur du Canton de Bellegarde «Une haute administration a dépensé des centaines de milliers d’euros en diminuant le lit de la Bezonde. Cette même administration ne veut pas curer les cours d’eau si bien que les collecteurs de drainage se trouvent dans la vase et ne fonctionnent plus… ». On voit très nettement sur ces clichés l’état désastreux des champs. Certes la pluie du mois de mai est importante mais continue l’agriculteur...

«Nos parents et arrières grands parents doivent se retourner dans leurs tombes. J’ai 60 ans et je n’ai jamais vu un b..... pareil !!! Vivons-nous dans une dictature démocratique ou bien dans une démocratie dictatoriale sous le dictat des administrations ?». Telle est sa question qui fait écho aux interrogations des agriculteurs qui ont subi les dégâts des crues de la Bezonde, du Loing et de la Bonnée... ce week-end. Eric Thirouin dans l’article ci-contre fait le point sur la règlementation et ses discussions au niveau national.

Interview d’Eric Thirouin, président de la Commission Environnement à la FNSEA.

« La sortie du flou et des condamnations arbitraires »

La question de la définition et de l’entretien des cours d’eau, sur laquelle la FNSEA se mobilise depuis plus d’un an, semble en voie de résolution. Eric Thirouin revient sur les acquis de la dernière réunion qui s’est tenue le 21 avril entre la ministre de l’Ecologie et les différents acteurs concernés.

Après une dernière réunion avec Ségolène Royal cette semaine, une solution semble apparaitre quant à la définition et l’entretien des cours d’eau ?

Eric Thirouin : Effecti-vement, cela fait un an et demi que la FNSEA demande à ce que l’on clarifie la situation des cours d’eau, de façon à ce que l’on sache ce que l’on a le droit d’entretenir ou non pour éviter que les agriculteurs soient convoqués à tout bout de champ à la gendarmerie, comme cela a pu arriver par le passé. A l’issue de cette ultime réunion le 21 avril au ministère de l’Ecologie, Ségolène Royal a annoncé qu’elle enverrait aux préfets une instruction, dont la signature est imminente.

Concrètement, quels sont les points réglés par cette instruction ?

E.T. : L’instruction va permettre de cartographier les cours d’eau, et de répondre ainsi aux agriculteurs qui ont besoin de savoir si ce qui coule au bout de leur champ est un cours d’eau ou non. La cartographie repose sur une définition votée en première lecture du projet de loi Biodiversité à l’Assemblée nationale, et qui sera très probablement adoptée une fois le processus législatif terminé. Elle définit trois critères cumulatifs obligatoires : le cours d’eau doit comporter un lit naturel à l’origine, être alimenté par une source, et posséder un débit suffisant la majeure partie de l’année. Cette définition, issue de la jurisprudence (Conseil d’Etat), nous convient parfaitement. L’administration, en partenariat avec les acteurs locaux, a jusqu’au 15 décembre pour réaliser cette cartographie ou l’adapter quand elle existe déjà. Deuxième victoire dans ces annonces, la Ministre a exprimé sa volonté que, dans chaque département, soit rédigée une charte d’entretien des cours d’eau. Une autorisation devra être demandée pour les entretenir, mais ce ne sera pas le cas ni pour les travaux réguliers ni pour les fossés. En outre, la charte recense un certain nombre de pratiques d’entretien régulier, simples et naturelles, qui ne seront donc pas soumises à autorisation et permettront notamment de prévenir les risques d’inondation. Troisième victoire, en ce qui concerne les difficultés locales au niveau des contrôles : une charte du contrôleur-contrôlé, équilibrée et pédagogique, va être transmise aux agents de la police de l’eau et de la nature. Enfin, il a été acté que les contrôles opérés notamment sur les cours d’eau doivent faire l’objet d’un récépissé de visite envoyé au riverain ou à l’agriculteur concerné par le contrôle, si ce dernier est absent au moment dudit contrôle. Ce n’était pas le cas jusqu’à présent, et l’on pouvait se retrouver à la gendarmerie un an après alors que les preuves sur le terrain avaient disparu. Ce récépissé est un moyen de savoir ce qui peut arriver et de respecter les droits de la défense.

C’est donc l’aboutissement d’un long travail syndical ?

E. T. : C’est un travail de longue haleine mais qui permet la sortie du flou et des condamnations arbitraires. Nous sommes satisfaits de cette avancée qui va clarifier les choses, permettre un entretien régulier des cours d’eau et des contrôles apaisés sur le terrain. Après l’envoi de l’instruction aux préfets et sa signature effective, j’encourage les organisations agricoles à se mobiliser avec l’ensemble des délégués communaux, les administrations et les maires, pour répertorier les cours d’eau qui selon eux répondent aux trois critères cumulatifs de la définition. Nous avons envoyé aux FDSEA et FRSEA un guide facilitant cette démarche, car il va y a voir neuf mois de travail intense à faire pour que cette cartographie corresponde à la réalité du terrain.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
La Fédération des chasseurs de Loir-et-Cher a mis en place un comptage par drone au sein de la forêt de Marchenoir pour compter les grands gibiers, un dispositif inédit au sein du département.
Premier comptage de cerfs par drone sur le massif de Marchenoir
Il y a peu de temps a eu lieu un comptage de cerfs élaphes par drone à Marchenoir au sein du département de Loir-et-Cher. Cette…
Vendredi 18 juillet, à Cernay. Les établissements Duret ont organisé une démonstration de l'Axial Flow 10, dernière-née des moissonneuses-batteuses Case IH.
L'Axial Flow 10, star du Démo tour de Case IH 📹
Dans le cadre du Démo tour Case IH, les établissements Duret ont présenté plusieurs moissonneuses-batteuses vendredi 18 …
Jeudi 17 juillet, à Chevilly. Lors d’une visite dans une exploitation, la préfète Sophie Brocas et les représentants de la gendarmerie ont échangé avec les agriculteurs sur la recrudescence des vols en milieu rural.
La préfète de la région Centre-Val de Loire à la rencontre des agriculteurs
En Beauce loirétaine jeudi 17 juillet, la préfète du Loiret et de la région Centre-Val de Loire, Sophie Brocas, a rencontré…
Publicité