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Récoltes 2020 : des exploitations à bout de souffle

Jeudi 30 juillet, la FNSEA Centre-Val de Loire a fait un point sur la conjoncture agricole post-moisson.

Le 30 juillet à Orléans. Florent Leprêtre et Philippe Noyau, respectivement président et vice-président de la FNSEA Centre-Val de Loire ont appelé les pouvoirs publics « à passer aux actes ».
Le 30 juillet à Orléans. Florent Leprêtre et Philippe Noyau, respectivement président et vice-président de la FNSEA Centre-Val de Loire ont appelé les pouvoirs publics « à passer aux actes ».
© Doriane Mantez

« Il manque des quintaux… Mais la qualité est bonne  » a annoncé Florent Leprêtre, président de la FNSEA Centre-Val de Loire, lors d’une conférence de presse, le 30 juillet dernier à Orléans.

L’année 2020 est arrivée avec son lot de déceptions… On enregistre même, pour bon nombre d’exploitations, des résultats pires que ceux de 2016, qualifiée comme «  année noire  ». Sans grandes surprises c’est le mot « hétérogène  » qui a été choisi pour qualifier cette moisson 2020, avec - 30 à - 50 % du volume récolté sur bon nombre de parcelles. « Ça va être très compliqué, a t-il ajouté. Ce n’est pas le tout de faire de la qualité, il faut aussi de la quantité pour faire du résultat ».

Le bilan céréalier est « très décevant  » tout au long du cycle, de l’implantation à la récolte.

Les rendements en céréales, oléo-protéagineux mais aussi en paille pour l’élevage ne sont pas du tout au rendez-vous sur l’ensemble de la région Centre-Val de Loire. Bien que les aléas climatiques expliquent une partie des problèmes, le reste serait, selon le syndicat, lié à l’impasse technique.

«  Nous avons la certitude que l’on va vers l’impasse technique sur les molécules que l’on nous a retirées. Il faut des solutions alternatives équivalentes  ! Nous avons besoin de recherche et d'innovation, pour que l’agriculture puisse s’adapter et durer  ».

Florent Leprêtre a profité de cette réunion pour rappeler que les régions, les communautés de communes, les agglomérations, en complément de l’État, ont leur rôle à jouer  : « Il est plus qu’urgent de passer aux actes  ! Ceux qui ont les compétences économiques doivent accompagner l’agriculture à passer le cap. Les exploitations n’ont plus de marge de manœuvre et subissent de plein fouet la politique agricole française de décroissance ».

En attendant, le syndicat demande  : l’exonération de la TFNB (taxe foncière sur le non bâti), une avance sur aides Pac, à partir du 15 octobre pour « donner une bulle d’oxygène  », la mise en place d’un Fonds d'allègement des charges (Fac) accessible à tous les agriculteurs, l’effacement et/ou l’étalement des cotisations MSA, le soutien aux initiatives liées au stockage de l’eau, entre autres.

« C’est dramatique… de nombreux agriculteurs âgés de 40-45 ans se posent la question d’arrêter en plein milieu de leur carrière… Ils n’y croient plus, c’est le grand désarroi  ».

Un avis soutenu par le président de la chambre d’Agriculture régionale, Philippe Noyau : « Les responsables du pays ont beaucoup de responsabilités sur le maintien de l’agriculture. Dans l’immédiat, il faut se demander comment on fait pour accompagner les agriculteurs à repartir  ».

Une période compliquée, qui risque de durer au vu des prévisions météorologiques qui ne prévoient pas de pluie. De quoi miner un peu plus le moral des agriculteurs. C’est pourquoi les présidents ont conclu cet entretien en demandant « du bon sens et de l’indulgence  » de la part de toutes les administrations.

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