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Récoltes, semis, traitements : la pluie et le vent rendent la tâche compliquée

Entre pluie et vent, les conditions de travail sont parfois difficiles en plaine. Tour d'horizon de la situation, secteur par secteur.

Les semis d'automne sont rendus difficiles par une météo très pluvieuse. Pour la plupart, le labour est incontournable.
Les semis d'automne sont rendus difficiles par une météo très pluvieuse. Pour la plupart, le labour est incontournable.
© M.G. - Horizons

Si le début de l'automne a été sec et particulièrement doux, les journées pluvieuses et/ou venteuses s'enchaînent depuis la mi-octobre, rendant le travail des agriculteurs en plaine parfois bien complexe. Les récoltes sont ralenties, les semis s'effectuent dans des conditions bien souvent difficiles et la réalisation des traitements est périlleuse, voire parfois totalement impossible.

Des récoltes achevées presque partout

La récolte des maïs est achevée sur l'ensemble du territoire ouest francilien avec des rendements « bons à très bons, en moyenne au-delà des 100 quintaux/hectare », commentent les conseillers techniques de la chambre d'Agriculture de région Île-de-France, qui ajoutent : « Il n'y a pas eu de facteur climatique limitant cette année pour le maïs. La culture a bien valorisé les apports hydriques de l'été et a mûri correctement en septembre grâce à un temps doux et sec. À la récolte, les taux d'humidité sont satisfaisants et permettent aux agriculteurs d'économiser sur les frais de séchage ». À déplorer toutefois d'importants dégâts de sangliers, notamment dans le Val-d'Oise.

S'agissant des betteraves, la situation est moins évidente. Les arrachages sont en cours mais fortement ralentis par les conditions météo. Densité et teneur en sucre se révèlent faibles, principalement à cause d'un état sanitaire dégradé, la cercosporiose s'étant largement développée en plaine au mois de septembre.

Semis difficiles dans l'Essonne

Le sud-Essonne étant le territoire où les semis débutent traditionnellement le plus tardivement, c'est là où la situation se révèle être la plus complexe. « Nous avons pris pas mal de retard, concède le conseiller technique Chambre du Cercle d'Étampes-Méréville, Emmanuel Griard. La pluie depuis le 15 octobre n'a pas permis de débuter les semis correctement et les 120 à 130 mm de précipitations cumulées depuis n'ont rien arrangé. Les agriculteurs sont désormais obligés de labourer, ce qui réduit par deux le débit de chantier ».

Une situation aux conséquences multiples : certaines parcelles sont difficilement praticables et le labour engendre des coûts supplémentaires ainsi que la nécessité d'opter pour une densité de semis supérieure afin de compenser la date de semis tardive. « C'est encore marginal mais quelques agriculteurs envisagent de changer leurs assolements pour remplacer leur blé par une orge de printemps tant les conditions sont défavorables ».

Yvelines et Val-d'Oise moins inquiets

Dans les Yvelines et le Val-d'Oise, les semis étaient déjà bien avancés avant l'arrivée des pluies, les inquiétudes sont donc moins nombreuses. Environ 70 % des parcelles ont pu être emblavées. Néanmoins, pour les parcelles restant à semer, les conditions sont aussi complexes. « Il faut toutefois rassurer les agriculteurs qui se sentent pressés par le calendrier. Il est tout à fait possible d'effectuer de très bons semis jusqu'à la fin du mois de novembre, sans incidence sur le rendement en adaptant avec des variétés précoces », tempère le conseiller technique Chambre du Cercle du Pays de France, Stéphane Boulet.

Le casse-tête du désherbage

Le constat est unanime sur l'ensemble du territoire, les traitements herbicides et insecticides sont quasiment impossibles à réaliser du fait des conditions déplorables. « Les conditions humides et venteuses rendent les traitements quasi impossibles à réaliser. Or on sait désormais que s'agissant du désherbage, les applications pré-levée et post-levée sont déterminantes dans la gestion de l'enherbement de la parcelle. C'est inquiétant pour la suite », confie le conseiller technique Chambre du Cercle de Dourdan/Limours, Thierry Mulot.

Autre inquiétude de taille, la non-application des insecticides. « Les pucerons sont partout dans les blés et les orges d'hiver, se désole Christophe Daullé, conseiller technique du Cercle de Houdan/Rambouillet. Il va vraiment falloir surveiller les bonnes fenêtres de tir et sortir faire les applications dès que possible, même avec un léger vent ou même s'il y a quelques conséquences sur les sols car la balance bénéfices/risques sera de toute façon en faveur des traitements qui doivent être urgemment réalisés ».

Vigilance sur le colza cet hiver

Avec des conditions favorables depuis les semis, les colzas franciliens ont atteint des stades de développement plus avancés que d'ordinaire. Des élongations sont même fréquemment observées sur les boutons. Une situation qu'il va falloir surveiller de près, surtout en cas d'épisodes de gel ou de neige au risque de voir se développer les maladies et une plus grande sensibilité à la verse.

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