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Revenu agricole : les viticulteurs, bergers et laitiers rescapés de la baisse de 2014

C’est une baisse moyenne de 5% qui vient d’être constatée par les comptes de l’agriculture dont la commission nationale se réunissait ce 15 décembre.

© V. Marmuse / CAIA

Selon les données 2014 du SSP (Service statistiques du ministère de l’agriculture) la quasi-totalité des orientations économiques voient leur revenu baisser sauf les producteurs de lait, les viticulteurs et éleveurs d’ovins-caprins. Ces données concernent les exploitations moyennes et grandes, c’est-à-dire au «produit brut standard» supérieur à 25.000€.

Entre les producteurs de grandes cultures et les laitiers, c’est le grand écart mais pas dans le sens régulièrement constaté. Selon les statistiques du SSP, le revenu des producteurs de grandes cultures est en baisse de 44%. Celui des producteurs de lait progresse de 28%. En valeur absolue, le revenu moyen des premiers atteindrait 17 500 euros (11 400 pour les seules exploitations céréalières) et celui des seconds 30 100€. Le secteur des grandes cultures a été pénalisé par de fortes baisses de prix tandis que ceux du lait ont été en hausse jusqu’au dernier trimestre. De fortes baisses de prix sont redoutées pour le lait en 2015.

Autres progressions de revenu constatées, celui des viticulteurs (+27%), celui des éleveurs d’ovins et caprins (+23%) tandis que le revenu des élevages avicoles est stable. En revanche, l’arboriculture fruitière (-56%), le maraîchage et l’horticulture (-5,5%), les éleveurs de bovins à viande (-21%) et les éleveurs de porcs (-18%) voient leurs revenus baisser en 2014. Ces données sont encore provisoires, cependant, et peuvent être corrigées lors d’une analyse ultérieure en juin 2015. Dans la plupart des cas, ces productions sont pénalisées par une contexte de marché de forte production et de baisse des prix.

Du coup, selon des chiffres calculés par l’Insee, la valeur globale de la production agricole serait en baisse de 1% en 2014. Les subventions sur les produits seraient en légère hausse (1,1 milliard d’euros) mais les subventions aux exploitations en général seraient en baisse de 0,7% (8 Mds€). Face à ces recettes qui se réduisent, le coût plus faible des principales consommations intermédiaires (énergie, aliments du bétail, engrais) a permis de limiter, dans certaines productions, les dégâts. La charge en produits de protection des cultures est toutefois en légère hausse en raison de l’effet prix. Selon ces données macroéconomiques de l’Insee, le revenu des facteurs de la branche agricole par actif en termes réels progresserait de 1,2%. Dans un communiqué, le ministère de l’agriculture utilise pour sa part la donnée : revenu net de la branche agricole par actif non salarié qui progresserait d’environ 6%.

Revenu agricole : baisse de 1,7 % dans l’UE en 2014, selon Eurostat

Le revenu agricole réel par actif est en diminution dans l’UE de 1,7 % en 2014 par rapport à 2013, selon les premières estimations d’Eurostat, l’office statistique européen, publiées le 15 décembre. Une augmentation de 1,2 % serait toutefois enregistrée en France, de même que des hausses nettement plus fortes dans sept autres États membres (Slovénie +13,3 %, Hongrie +9,1 %, Royaume-Uni +6,9 %...). Les baisses les plus marquées sont attendues en Finlande (-22, 8%), en Lituanie (-19,4 %), en Belgique (-15,2 %), en Italie (-11,0 %), en Estonie (-10,9 %) et au Danemark (-10,1 %). Entre 2005 et 2014, les estimations montrent que le revenu agricole réel par actif a augmenté dans l'UE-28 de 34,4 %, tandis que la main-d'œuvre agricole a diminué de 24,6 %, précise Eurostat.

Revenu agricole 2014: l'APCA s'interroge sur la crédibilité des statistiques

L'Assemblée permanente des Chambres d'agricultures (APCA) s'interroge, dans un communiqué du 15 décembre, sur les «estimations contradictoires des évolutions de revenu entre l'Insee (+6%) et le ministère de l'Agriculture (-5%)», dévoilées par la Commission nationale des comptes de l'agriculture. «Cet écart d'estimations porte atteinte à la lisibilité voire à la crédibilité de la statistique et des deux institutions», estime l'APCA, pour qui les chiffres décrivent tout de même «une stabilité dans le repli de l'économie agricole française», et l'incapacité des politiques nationales et européennes à «limiter l'extrême volatilité des revenus agricoles».

Revenu agricole 2014: la FNSEA constate une «baisse généralisée»

Réagissant, dans un communiqué du 15 décembre, à la publication des revenus agricoles 2014, la FNSEA fait le constat d'une «baisse généralisée des revenus en agriculture en repli de 25% par rapport au trois dernières années», à l'exception de «quelques secteurs qui tirent leur épingle du jeu». Pour le syndicat majoritaire, il faut, en réaction, «baisser les charges et simplifier les règles» pour restaurer la compétitivité des exploitations, envisager «des solutions assurantielles pour les protéger», et poursuivre le combat engagé sur le «produire et manger français» pour restaurer leurs marges.

Revenu céréalier : Orama invite les pouvoirs publics à «se remettre en cause»

Le revenu céréalier, de 11 400 euros en 2014 selon Orama, doit inciter les pouvoirs publics à «se remettre en cause», d’après le syndicat des grandes cultures, qui leur reproche de «fragiliser davantage les exploitations». «Il faut cesser de discriminer les producteurs de notre secteur dans l’application de la Pac en France ; il faut en finir avec l’accumulation de ces normes inutilement contraignantes ; il faut améliorer de toute urgence le régime du dispositif de la Déduction pour aléas. De la même manière, il faut fixer sans tarder des règles permettant de mettre en oeuvre dans les zones intermédiaires une mesure agroenvironnementale et climatique adaptée», selon un communiqué le 15 décembre.

Résultat courant avant impôts des exploitations moyennes et grandes

(Evolution 2014/2013 et valeur estimée entre parenthèses) – Source : SSP-Ministère de l’Agriculture :

  • Moyenne des exploitations -5% (24 400€)
  • Grandes cultures-44% (17 500€)
  • Arboriculture fruitière-56% (13 400€)
  • Maraîchage et horticulture-5,5% (21 300€)
  • Viticulture+27% (46 200€)
  • Exploitations laitières+28% (30 100€)
  • Bovins viande-21% (14 500€)
  • Elevages ovins, caprins+23% (20 000€)
  • Elevages avicoles = (20 700€)
  • Elevages porcins -18% (22 100€)
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