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Robot de traite ou pas, un éleveur reste un éleveur

Alain Leprêtre, éleveur laitier en Sologne, était l’un des premiers agriculteurs du département à s’équiper d’un robot de traite au début des années 2000. Quelques années après, il fait le point.

Installé depuis 1985, Alain Leprêtre est éleveur bovin en Gaec avec son frère à Souvigny-en-Sologne. L’exploitation compte aujourd’hui un cheptel de 80 vaches laitières et fonctionne depuis seize ans avec un robot de traite.

Précurseur dans l’achat d’un robot, Alain Leprêtre ne se verrait pas revenir en arrière. « À l’époque, nous passions 1h30 matin et soir pour traire nos 65 vaches dans une salle de traite qui datait de 1977. Rénover la salle de traite représentait  un gros chantier avec des travaux de maçonnerie (environ cent mille euros), alors que le robot, à 150 000 euros, ne demandait aucun aménagement, nous garantissait une bonne productivité et surtout nous soulageait d’heures de travail ».

Finies les deux traites manuelles quotidiennes. Les frères Leprêtre ont donc fait le choix d’investir dans un robot de traite deux boxes avec une capacité pouvant monter jusqu’à cent vaches laitières par jour.

Amorti en onze ans, le robot a été intégralement changé par la société Belge ERMS en 2012. « En dix ans, la technologie a totalement évolué. Avec le nouveau robot, tout se passe tout seul. S’il m’appelle c’est que l’on a oublié d’appuyer sur un bouton ou qu’une vache ne veut pas sortir. L’alarme sonne, au grand maximum, deux fois par semaine et moins de quatre fois par an la nuit. Et c’est souvent pour peu de choses ».

Le robot est devenu, en quelque sorte, les yeux de l’agriculteur.

Il permet de connaître instantanément le niveau de qualité du lait, de lister les vaches en alerte « quantité de lait », de détecter une bête à la conduite anormale, etc : « Les vaches ont le confort de pouvoir circuler en libre service 24h/24. Si l’une d’elles est en chaleur, s’il y a une quelconque anomalie, le robot détecte l’animal et le place à l’isolement. Aujourd’hui les bêtes sont beaucoup plus calmes, moins bousculées. Même les génisses ne peinent pas à rentrer dans le box de traite (après deux jours d’acclimatation). C’est un saut technologique en termes de données, de compréhension, d’analyses. »

Et d’ajouter : « Je ne suis pas informaticien, pourtant, je m’y suis mis en 2012 et m’y suis bien adapté. Cependant, je pense n’utiliser le logiciel qu’à seulement trente pourcents de ses capacités. Je ne me sers que des données utiles au quotidien, et ne suis pas toujours derrière l’ordinateur... ».

Alain explique qu’un éleveur reste éleveur : il aime ses animaux et passe du temps avec ses bêtes. « Le robot de traite ne transforme pas les vaches laitières en robot à lait ! Ça nous change un peu l’organisation du travail, mais c’est plutôt un cap psychologique. Bien que la traite ne soit plus à faire, nous devons venir matin et soir pour observer la santé des bêtes, nettoyer, soigner les génisses, entretenir l’outil et regarder informatiquement ce qui se passe dans le troupeau ».

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