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Séchage du maïs au gaz : récolte précoce et contrats antérieurs, des atouts

Les filières agricoles sont impactées par la flambée des prix de l’énergie et le risque de devoir faire face à des ruptures d’approvisionnement. Zoom sur le cas du gaz dans les entreprises de l’aval en grandes cultures.

© archives Horizons / L.G.-D.

En ce début d’automne, la flambée du coût des énergies et les craintes face à leur disponibilité sont dans tous les esprits des acteurs des filières agricoles, de l’amont à l’aval en passant par les exploitants agricoles. Toutefois, en fonction des contrats d’achat, du type de production et des périodes de consommation, les conséquences sont plus ou moins prégnantes.

Zoom particulier sur le gaz dans les entreprises de l’aval en grandes cultures. Outre le prix, les explosions en mer sur des gazoducs inutilisés ont remis les craintes de pénurie de cette énergie au cœur de l’actualité.

Chez Valfrance, où la période de séchage de maïs est en cours, « on aborde cette campagne de manière sereine, explique le directeur Laurent Vittoz. L’approvisionnement en gaz de la coopérative étant régi par un contrat qui court sur plusieurs années. Ce contrat permet de limiter l’envolée du prix du gaz et par voie de conséquence celle du séchage du maïs. Cette négociation antérieure permet d’aborder la période de manière confiante et il en sera de même l’an prochain ».

Environ 40 000 tonnes de maïs étaient collectées en ce début d’automne sur les 110 000 espérées. La récolte a commencé début septembre avec une montée en puissance rapide, les poupées étant sèches, les producteurs vont devoir les couper rapidement pour éviter des pertes en cas d’intempéries.

Moisson précoce, « une chance »

La campagne de maïs étant en avance, « nous ne craignons pas les risques de coupure d’alimentation en gaz. C’est une chance d’avoir une moisson précoce car si des coupures interviennent, le séchage sera fini depuis longtemps ».

Alimenté en gaz de ville, ce coût représente 80 % du poste énergie du séchoir à maïs. La hausse à intégrer a plus pour origine les prix de l’électricité et des carburants pour acheminer le maïs vers le séchoir.

« Si l’augmentation est raisonnée, on ne peut pas se permettre de ne rien faire. » La hausse globale du séchage sera de 7 euros par tonne de maïs.

En cas de délestage d’électricité, seule la ventilation des silos sera concernée, les groupes froids n’étant plus activés à cette date. La seule difficulté concernerait le chargement car cette énergie est nécessaire pour activer les cellules. « Si ce n’est que quelques heures, il n’y a pas de souci. Le tout est que nous soyons bien prévenus. »

Chez Terres bocage Gâtinais, l’envolée du coût des énergies engendre des coûts supplémentaires comme partout. Les deux bases portuaires dont dispose la coopérative — à Cannes-Écluse (un tiers en partage avec 110 Bourgogne) et Nemours — permettent de réduire les transports routiers et donc de réaliser des économies de GNR. Outre le prix, concernant le séchage du maïs, les inquiétudes se portent vers les problèmes d’alimentation en gaz.

Autre exemple, Planète chanvre à Aulnoy, où un nouveau contrat doit être signé pour l’électricité. « Actuellement en négociation, il pourrait possiblement être multiplié par trois au niveau de l’usine. On attend que la situation se détende », souligne le président Franck Barbier. Quant au séchoir des graines, il fonctionne avec des bonbonnes de gaz. À ce jour, l’augmentation est maîtrisée (10 euros/tonne).

Partout, les entreprises et producteurs cherchent des solutions pour réduire le coût et sécuriser leur approvisionnement comme les sucreries qui ont avancé le début de leur campagne, le développement de la cogénération dans les serres… Si les ministres de l’énergie de l’UE sont parvenus, le 30 septembre, à un accord sur des mesures d’urgence pour atténuer la flambée des prix de l’énergie, ils ne sont par contre pas arrivés à un compromis sur la question du plafonnement des prix du gaz à ce jour.

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