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Sécheresse, le nouveau stress

Réunie en session le 10 septembre, la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher a voté plusieurs motions pour soutenir les agriculteurs et interpeller les pouvoirs publics.

Le 10 septembre à Blois. Le président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Philippe Noyau (à g.), et son vice-président Arnaud Bessé ont fait le point sur l’actualité agricole du département.
Le 10 septembre à Blois. Le président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, Philippe Noyau (à g.), et son vice-président Arnaud Bessé ont fait le point sur l’actualité agricole du département.

La chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher (CA 41) s’est réunie en session ordinaire pour passer en revue l’ensemble des sujets d’actualité lundi 10 septembre à Blois.

Sous la présidence de Philippe Noyau, la grande majorité des sujets qui touchent directement le secteur agricole ont été discutés et remis sur papier, sous forme de motions, dans le but de faire réagir l’État sur la situation difficile des agriculteurs.

« Aujourd’hui nous devons chercher des solutions alternatives, a affirmé Philippe Noyau. La sécheresse qui nous touche depuis cet été est un motif supplémentaire. »

2018 est encore une année agricole difficile économiquement pour l’ensemble des exploitations agricoles : difficultés d’implantation des colzas, retard pris dans l’instruction et le règlement des Maec. La sécheresse estivale, qui touche le département depuis la mi-juillet, n’arrange en rien la situation.

« Elle a des conséquences directes sur l’affouragement des troupeaux, principalement pour les systèmes herbagers. S’il ne pleut pas avant la période de froid, l’herbe va rester de la paillasse et nous allons perdre jusqu’à 40 % des surfaces fourragères, a souligné Arnaud Bessé, vice-président. Il est aujourd’hui nécessaire d’accompagner l’évolution des pratiques et la résilience des entreprises. »

La Chambre est également revenue sur le sujet épineux du glyphosate, rappelant qu’Emmanuel Macron maintient son souhait d’interdire son utilisation d’ici à 2021 (bien que la mesure ne figure pas dans la loi Agriculture et alimentation). Pour Philippe Noyau : « Il faut maintenir l’utilisation raisonnée du glyphosate au-delà de ces trois ans. La Chambre et les agriculteurs sont sur le coup pour trouver des solutions alternatives qui diminueraient le nombre d’interventions ».

Selon Arnaud Bessé, « en l’état des connaissances et des pratiques actuelles, les solutions alternatives à l’utilisation du glyphosate sont onéreuses économiquement, impactantes pour l’environnement, et réduiraient significativement la biodiversité ».

Quant au cuivre, approuvé au niveau européen jusqu’en janvier 2019, le renouvellement de son homologation pose des questions qui inquiètent le monde agricole.

« Il faut que l’autorisation d’utilisation du cuivre soit renouvelée. L’agriculture biologique, mais aussi conventionnelle, en a besoin contre les maladies fongiques et cryptogamiques », a appuyé le président, soutenu par son vice-président : « En Loir-et-Cher les professionnels sont passés de 40 kg par an et par hectare à des doses raisonnées : entre 4 kg et 6 kg. Il faut que les moyens financiers soient mobilisés par l’État pour permettre des travaux de recherche de développement afin de concilier la protection des vignobles et l’objectif de maîtrise globale de l’utilisation des produits phytosanitaires ».

La séance s’est clôturée autour de la problématique du coût du travail et notamment la fin des exonérations des charges sociales sur les contrats des travailleurs occasionnels. « L’emploi des travailleurs saisonniers est indispensable dans les exploitations agricoles, a clamé Philippe Noyau. En France, l’emploi coûte environ 20 % plus cher qu’en Espagne et 30 % plus cher qu’en Allemagne. Ce n’est pas normal. Il faut que les charges soient les mêmes partout en Europe. »

Dans sa motion, la Chambre dénonce la suppression du CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) et du dispositif Tode (Travailleur occasionnel demandeur d’emploi) annoncée par le Gouvernement dans le projet de loi de finances et demande un allègement du coût du travail.

« 25 % des exploitations agricoles du département sont plus ou moins concernées par ces deux suppressions », a précisé Arnaud Bessé. Philippe Noyau a calculé « qu’un exploitant agricole devra débourser environ 240 euros de plus chaque mois pour un salarié à temps plein ».

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