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Édito
« Si nous avons les moyens de nos ambitions, nous avons l'avenir devant nous »

Agriculteur à Commeny (Val-d'Oise), Damien Radet est secrétaire général de la FDSEA Île-de-France.

Damien Radet

« Après l'année très compliquée que nous venons de vivre, j'espère que vous avez passé de joyeuses fêtes de fin d'année, entourés de vos proches. Je souhaite à chacun d'entre vous une très bonne année 2021, en l'espérant bien plus normale tant sur le plan agronomique que sociétal, même si la page de la crise sanitaire n'est pas définitivement tournée.

Sur le plan agronomique, 2020 est à oublier rapidement. Après un automne 2019 humide empêchant des implantations dans de bonnes conditions, 2020 a connu une sécheresse importante qui a touché toutes les cultures, conjuguée à des problèmes parasitaires sans précédents, conséquences d'un climat doux mais surtout de l'abandon de moyens de destruction année après année. Ce qui nous a conduit dans le mur…

Si le ministère de l'Agriculture reconnaît aujourd'hui cet état de fait, grâce à la mise en garde et au travail de nos syndicats, nous sommes toujours dans l'attente de solutions qui tardent à se mettre en place du fait de vents contraires d'autres tendances politiques et idéologiques. Pourtant la crise de la Covid-19 devrait nous faire prendre conscience de l'utilité de protéger notre environnement et de nous protéger, ce qui ne peut se faire dans le monde d'aujourd'hui sans chimie.

Cette crise devrait également changer les attentes globales de la société – du moins à court terme – et permettre de revenir à des fondamentaux vitaux. Néanmoins, pour que notre métier reste attractif, encore faut-il qu'il repose sur des prix rémunérateurs tant les contraintes environnementales, administratives et sociales pèsent aujourd'hui sur les résultats de nos exploitations. Nos rendements plafonnent, nos charges progressent chaque année tandis que les prix ne suivent pas tous les ans.

L'alimentation est devenue un dû à moindres coûts quand dans le même temps la société veut nous dicter nos moyens de production. Des choix sont à faire rapidement. Sont-ils envisageables avec des gouvernants qui donnent le sentiment d'avancer à l'aveugle et qui n'ont aucune stratégie à moyen terme ?

Il est temps d'établir un cahier des charges des exigences claires et précises de la société afin de bâtir un modèle agricole économiquement durable. À mon sens, cela ne pourra se faire sans des protections de marché solides ; ce qui semble illusoire dans le monde actuel. Mais je l'affirme, sans cela, le réveil sera douloureux pour tout le monde.

Pour autant, soyons un peu plus optimistes. On aura toujours besoin de se nourrir, et les crises de tous ordres continueront d'exister obligeant les États à avoir une politique d'autonomie agroalimentaire. Dans ce contexte, et parce que nous avons des territoires parmi les plus productifs au monde, il va de soi que si nous avons les moyens de nos ambitions, nous avons l'avenir devant nous.

Comme je le dis tous les ans, il est essentiel à mon sens de rester solidaires et fédérés. Et même si certains font le constat que nous ne sommes pas toujours efficaces, seuls nous sommes voués à l'échec et à la disparition.

Notre Fédération a encore fait la démonstration cette année de ses forces combatives et obtenue des avancées certaines. Elle a également mis en place des projets importants, sur les pollinisateurs par exemple, sujet ô combien d'actualité. À chacun de le reconnaître au travers de l'adhésion qui lui est proposée. »

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