Coopérative
TBG : des tonnages en blé meuniers en hausse
Présidée par Corinne Bonnet, l’assemblée générale de Terres bocage gâtinais (TBG) s’est déroulée le 25 novembre à Nemours. À l’issue de la partie statutaire, contexte européen et budget de la Pac étaient au programme.
Présidée par Corinne Bonnet, l’assemblée générale de Terres bocage gâtinais (TBG) s’est déroulée le 25 novembre à Nemours. À l’issue de la partie statutaire, contexte européen et budget de la Pac étaient au programme.
C’est dans un contexte agricole maussade et compliqué (Mercosur, Pac, prix, etc.) que s’est tenue l’assemblée générale de la coopérative Terres bocage gâtinais (TBG) mardi 25 novembre à Nemours.
« Face aux nombreuses tensions, notamment géopolitiques, nous devons garder le cap comme d’autres avant nous ont su le faire. L’agriculture a atteint un point de bascule. Des Hommes de tout bord commencent à dénoncer les attaques envers le milieu agricole. Il est grand temps pour ceux qui nous gouvernent d’en prendre conscience et de donner un grand coup de projecteur sur la réalité de l’agriculture importée », a rappelé la présidente de la coopérative, Corinne Bonnet.
Le bilan de l’exercice 2024-2025 fait apparaître une collecte de 151 699 tonnes réalisée par 305 livreurs. Ce volume est en recul de 20 % par rapport à l’année antérieure et inférieur à la moyenne des cinq dernières années (181 938 tonnes), à cause de faibles rendements. À noter que le tournesol, récolté avec un taux d’humidité élevé, a nécessité un séchage important. Trois silos représentent un volume important de la collecte : La Chapelle-la-Reine, Égreville et Lorez-le-Bocage.
Alors que 40 % de la collecte se fait en blé, « depuis trois ans, les tonnages sont en hausse en meunerie grâce à l’écoute des conseils sur les variétés à emblaver. Nous sommes un acteur important et régulier de l'approvisionnement des meuniers. D’ailleurs, 100 % des tonnages de blé meunier sont vendus sur le marché intérieur sans insecticide de stockage », a précisé le directeur de TBG, Jérôme Condamy.
La collecte bio s’établit sur l’exercice à 3 013 tonnes, un volume en repli, réalisé par 23 adhérents.
Les différents partenariats avec des coopératives locales ou régionales, dans le but d’accroître le service aux adhérents, ont été détaillés.
Côté amont, une hausse des ventes de molluscicides, d'engrais et de semences est à retenir.
Dans ce contexte, le résultat de l’exercice s’établit à 226 219 euros.
Après des échanges avec la salle, parfois vifs, un hommage a été rendu aux administrateurs qui quittent le conseil d’administration après de nombreuses années à siéger.
La vice-présidente de la région, Valérie Lacroute, a profité de cette assemblée générale pour dresser le bilan des aides régionales et alerter sur le fait que, si la réforme de la Pac aboutissait à la disparition des deux piliers, la Région, actuellement gestionnaire du second pilier, ne pourrait plus procéder à des abondements.
Manque de visibilité
Dans un second temps, le vice-président de La Coopération agricole chargé des questions européennes, vice-président de la Cogeca (fédération européenne des coopératives) et éleveur bovin en Aveyron, Mickaël Marcerou, est revenu sur le contexte européen alors que les relations France-Allemagne sont plus compliquées et que la Pologne et la Roumanie commencent à être bien impliquées dans les discussions. Au Parlement européen, habitué à fonctionner avec des alliances, de nouvelles coalitions se font avec des alliances d’opportunités sur des sujets précis.
« Le manque de visibilité est prégnant », a dénoncé le représentant agricole alors que la productivité européenne est faible (2 500 à 4 000 euros/hectare contre 3 000 à 5 000 euros aux USA) dans un contexte de volatilité des marchés et de coûts de production en hausse.
Alors que le cadre financier pluriannuel définit le budget sur six ans, celui-ci est en forte hausse. Il était de 1 200 milliards d’euros et le prochain sera de 2 000 milliards. Si le budget européen augmente fortement, beaucoup de choses ont été agglomérées. Ainsi, alors que le budget de la Pac était de 346 milliards d’euros, avec la nouvelle programmation, il serait en baisse de 20 %, à 293 milliards. « Avec une Pac mutualisée, on évite de mettre trop de lignes et on laisse les États gérer. La Pac commune doit rester européenne. Nous avons besoin de retrouver de la compétitivité sur nos outils. »
Autre sujet évoqué, les évolutions du commerce à l’international, les droits de douane et les accords du Mercosur. « On doit arriver à simplifier l’Europe pour permettre aux entreprises d’avancer. Sur une programmation, on compte 13 000 textes, contre 400 aux USA. Une simplification permettrait un positionnement plus compétitif. Nous avons besoin de protéger les agriculteurs, les coopératives et les entreprises », a conclu Mickaël Marcerou.
Zoom sur la récolte 2025
Un point sur la récolte estivale et automnale 2025 a été fait.
- Avec un rendement moyen en hausse qui s’établit à 77 q/ha, le blé tendre présente un taux de protéines de 11,3, qui nécessite un gros travail d’harmonisation. En blé de force, le taux de protéines est meilleur que lors de la récolte 2024 mais n’a rien d’exceptionnel. Par contre, le poids spécifique du blé tendre et du blé de force est très bon.
- 60 % des orges sont de printemps.
- En maïs, à 102 q/ha, le rendement moyen en culture sèche est supérieur à celui attendu.
- La collecte de pois est supérieure à celle de 2024 mais reste anecdotique. Les surfaces sont maintenues pour des raisons réglementaires.
- 13 500 tonnes de colza ont été collectées, pour un rendement moyen de 38,7 q/ha.
- Le tournesol est en forte régression en raison des destructions des surfaces par les oiseaux et l’importance du séchage l’année d’avant.
- En sorgho, 2 603 tonnes sont collectées à ce jour.
- En bio, la collecte s’élève à 4 339 tonnes pour 27 collecteurs, un nombre en hausse.