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Techniques culturales simplifiées : innover pour le bien-être du sol

Le 13 novembre, dans le cadre de la dixième édition de Ferme expo à Tours (Indre-et-Loire), une conférence sur les techniques culturales simplifiées a été animée par Frédéric Thomas, agriculteur en Sologne.

« Il faut qu’on se lâche. » Frédéric Thomas, agriculteur dans le sud du Loir-et-Cher, observe régulièrement sa parcelle de repousse de colza dans laquelle il y avait des vesces. « Je la laisse jusqu’au printemps : si ça me convient, elle deviendra un colza, sinon un couvert. »

Ce céréalier pratique l’agriculture de conservation depuis vingt-cinq ans dans les terres difficiles de Sologne. Cette méthode a pour but de remettre l’agronomie au cœur du travail : minimiser les intrants tout en maintenant un revenu.

« En quelque sorte, je considère que c’est une chance d’avoir eu une exploitation dans un milieu défavorisé car ça a été plus simple pour moi de reconsidérer le sol et de penser autrement dès le départ. Il faut accepter de se retrousser les manches et de jouer avec des systèmes compliqués », témoigne l’agriculteur lors d’une conférence sur les techniques culturales simplifiées organisée par le réseau Cuma et la chambre d’Agriculture d’Indre-et-Loire, le 13 novembre à Ferme expo, à Tours (Indre-et-Loire).

Au fil des années et des voyages, en France et à l’étranger, Frédéric Thomas a constaté l’efficacité de cette pratique culturale : « Avec un rendement de maïs de 120 quintaux par hectare aux États-Unis, avec zéro unité d’azote, sans irrigation ni travail du sol, on peut supposer que le sol va bien. »

Chez lui, il a aussi évalué l’évolution du sol en prenant des photographies campagne après campagne et en comparant sa parcelle en semis direct sous couvert à celle de son voisin. « Au bout de six ans de pratique, mes sols géraient mieux l’eau, nous avons approfondi les réserves. »

Tout ce travail ne s’est pas fait en un claquement de doigts. Il a fallu du temps, des essais, des échecs — car selon lui, « la réussite ou l’échec d’un couvert tient aux détails » —, et surtout de la persévérance.

Son but était, et est toujours, de préserver la matière organique, développer l’activité biologique des sols et aller vers des couverts imposants.

Dès le départ, le compost lui a permis de gagner de la matière organique, d’aller chercher les oligoéléments et de maintenir le PH.

Après avoir mis en place ses mélanges de couverts, ses rotations, ses expérimentations sur maïs notamment, ou encore sa technique de pré-traçage d’un sillon, l’agriculteur s’est lancé dans la réintroduction d’élevage avec la brebis solognote. « Avec un couvert diversifié, bénéfique pour le sol, on laisse aussi le choix du menu aux moutons. Le plus difficile est de gérer les parcs électriques », précise Frédéric Thomas.

Ce dernier ne se donne aucune limite et cherche constamment à améliorer ses pratiques.

Cela passe par des rencontres — dans les Landes, certains utilisent des canards pour le désherbage d’une parcelle de maïs —, le travail en commun avec d’autres agriculteurs au sein du groupe « techniques culturales innovantes » suivi par un conseiller de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, par les Cuma et le nouveau matériel (l’utilisation du strip-till, par exemple) mais aussi par une philosophie bien pensée : « Il faut se gratter la tête plutôt que la terre. »

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