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« Tereos passera à 130 jours de campagne »

Guillaume Joly, responsable du service betteravier à Tereos Artenay (Loiret) revient sur la campagne qui vient tout juste de s’achever.

Horizons : La campagne se termine. Quel est le fait marquant ?

Guillaume Joly : La campagne s’est terminée le 4 janvier. C’est la plus longue campagne au sud de Paris : elle aura duré 98 jours…

Ouh là… on est loin des 110 jours prévus !

C’est une campagne assez courte, cela est dû à une légère baisse du rendement. Il s’établit à 83,5 tonnes à 16 % de sucre par hectare. C’est une baisse de 10 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.

Etes-vous déçus ?

Ce n’est pas un si mauvais rendement que ça, au vu de l’année. On s’y attendait. L’excès d’eau du printemps et le déficit d’ensoleillement de juin ont laissé des traces. Ensuite, l’été a assaini les parcelles, puis le recourt à l’irrigation a été nécessaire. Les conditions de septembre à novembre ont permis d’obtenir finalement une bonne croissance automnale. …mais les conditions d’arrachage étaient favorables. Un chiffre est assez exceptionnel : la moitié des tonnages a été arrachée après le premier novembre. Ce délai s’explique par la météo clémente, bien sûr, mais aussi par notre campagne de communication en faveur d’un arrachage tardif.

Les maladies ont-elles été pénalisantes ?

L’été sec a limité la pression des maladies du feuillage. A l’automne, la reprise des attaques a été bien maîtrisée par les traitements fongicides, même en cas d’arrachage tardif. La conservation en silo a été bonne tout au long de la campagne.

Comment abordez-vous la fin des quotas ?

La fin des quotas entraînera une plus grande volatilité des cours du sucre mais, d’un autre côté, elle peut nous offrir des ouvertures à l’export au moment où la consommation mondiale de sucre augmente. Pour prendre cette place, il faut qu’on améliore encore notre compétitivité, même si elle est déjà bonne par rapport à nos concurrents européens. Pour le faire, nous devons allonger les campagnes et obtenir un meilleur rendement tout en réduisant notre impact environnemental. La fin des quotas, Tereos s’y prépare depuis de nombreuses années en mettant en place une série d’actions pour gagner en compétitivité et réduire ses coûts.

Quel bilan tirez-vous des vagues d’augmentations de surfaces ?

Avec l’objectif d’augmenter la durée des campagnes tout en payant au mieux la betterave, le groupe Tereos a proposé des nouvelles surfaces à ses planteurs historiques et il a proposé d’accueillir de nouveaux planteurs, en particulier au sud de Paris. Même si nous pouvons accueillir encore des candidats, l’objectif global de 20 % d’augmentation de surfaces est atteint. Ca nous a permis de stabiliser le site et de mieux absorber les coûts fixes de transformation et valoriser dans la durée les productions des coopérateurs. Ça nous permet désormais de viser les 130 jours de campagne. 

Comment intégrez-vous la transformation numérique dans vos projets ?

Le groupe Tereos vient de créer un outil d’aide à la décision qui permet à l’agriculteur de caler au mieux sa date d’arrachage en fonction de la météo et des dates d’enlèvement. Ca nous permet de limiter les pertes au stockage, qui est notre enjeu majeur des prochaines années. On travaille aussi sur la productivité : nous allons faire un essai sur le désherbage localisé grâce à un robot. Le groupe Tereos a désormais en son sein une cellule spécifique sur l’innovation.

En 2017, si vous aviez un seul message à envoyer aux producteurs, lequel serait-il ?

Je leur dis de ne pas avoir peur de passer dès l’an prochain à 120-130 jours de campagne. Nous les accompagnons pour ça. Nous faisons des essais sur la protection fongicide en cas d’arrachage tardif. Le groupe a des références depuis quinze ans sur la conservation des silos. Tereos propose la prise en charge de la protection contre le gel des arrachages tardifs. Nous proposons aussi d’accompagner, y compris financièrement, les aménagements pour l’accès aux silos. Notre détermination est claire et nous y mettons les moyens parce que c’est celle de nos adhérents.

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