Aller au contenu principal

Tereos pénalisé par la chute historique du prix du sucre

Le premier groupe sucrier français a vu son résultat net divisé par dix en 2014/2015 à cause de l’effondrement des cours mondiaux.

© Cedus

«Dans un environnement marqué par une baisse historique des prix du sucre, Tereos a réalisé une bonne performance opérationnelle», s’est félicité, le 9 juin, Alexis Duval, président du directoire du premier groupe sucrier français, en dévoilant les résultats annuels de l’exercice 2014/2015, clos le 31 mars 2015. Le groupe coopératif, devenu le troisième groupe sucrier mondial, affiche une baisse de 8,5% de son chiffre d’affaires, à 4,3 milliards d’euros. Quant au résultat net, il a fondu de 90% à 17 millions d’euros. La marge opérationnelle s’est, elle, effondrée, passant de 14,7% à 10,5%. «Il y a une conjonction de cycles de prix très bas sur l’ensemble de nos métiers», a reconnu Alexis Duval. Après une cinquième année d’excédent mondial de production, les stocks de sucre sont au plus haut depuis dix ans, et les cours mondiaux au plus bas depuis sept ans. Le marché de l’éthanol est également en berne, les prix étant plombés par la chute du cours du pétrole. Enfin, la demande européenne pour l’amidon et ses dérivés est en baisse. «Il y a une surcapacité industrielle de 20% sur ce marché, suite à des fermetures d’usines de fabrication de papier et de carton en Europe», a précisé Alexis Duval. Dans ce contexte, Tereos ne s’attend pas à une amélioration de ses résultats en 2015/2016.

Trois milliards d’euros d’investissement sur cinq ans

Malgré tout, le groupe reste optimiste pour l’avenir. «Nous avons réalisé de très gros investissements dont nous allons récolter les fruits», a commenté Alexis Duval. Le groupe coopératif a prévu d’investir 3 milliards d’euros sur cinq ans, dont la moitié en France, pour se préparer à l’après-quota en 2017. Le prochain exercice verra la finalisation de son programme d’économies d’énergie en France, qui vise à réduire de 15% la consommation dans les usines du groupe et de 20% les émissions de CO2. «Sur l’ensemble de nos activités, notre ambition est de dégager 100 millions d’euros de gains opérationnels récurrents d’ici à trois ans», a indiqué Alexis Duval. Le dynamisme de l’Asie et du Brésil offre à Tereos des opportunités de développement et d’exportations importantes. En Chine, l’amidonnerie de blé à Dongguan et l’amidonnerie de maïs à Tieling sont entrées en production avec des perspectives de forte croissance. Les deux usines auront atteint leur plein niveau de rentabilité d’ici quatre à cinq ans. En Indonésie, troisième importateur mondial d’amidon, Tereos a acquis l’unique amidonnerie du pays avec le groupe FKS, premier importateur de grains dans ce pays. Au Brésil, où le groupe détient huit sites industriels, l’amidonnerie de maïs de Palmital, inaugurée en juillet 2014, a déjà atteint sa pleine capacité de production.

Rapprochement toujours en vue avec Cristal Union

Dans la perspective de 2017, le groupe se félicite d’avoir acquis au mois de mai le plus gros distributeur de sucre Napier Brown au Royaume-Uni, où il contrôle désormais un quart du marché. Surtout, il n’abandonne pas toute idée de mariage avec Cristal Union. Le groupe coopératif connu pour sa marque Daddy a jusqu’à présent refusé les avances de son prétendant et s’estime suffisamment armé pour résister, seul, à la libéralisation européenne du secteur sucrier. «Pourtant, a expliqué Alexis Duval, avec la fin des quotas, la consolidation est inévitable. Il me paraît normal et évident qu’on ait une réflexion au niveau français». Une union qui, selon lui, permettrait de générer d'importantes synergies dans la logistique et les achats notamment et de se rapprocher du numéro un européen, Südzucker.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Vendredi 26 septembre, à Blois. Deux convois d'une dizaine de tracteurs chacun ont traversé les routes de la ville en opération escargot, avant de rejoindre la préfecture.
Les agriculteurs sèment leur colère devant la préfecture de Loir-et-Cher 📹
À l'appel de la FNSEA 41 et de JA Loir-et-Cher, une quarantaine d’agriculteurs ont sorti les tracteurs, vendredi 26 …
Les dégâts de sanglier sur les cultures de printemps représentent des pertes économiques considérables pour de nombreux agriculteurs.
Un premier pas pour lutter contre les sangliers en Loir-et-Cher
Après la demande formulée par la FNSEA et JA 41, une réunion avec le préfet de Loir-et-Cher s’est tenue mardi 7 octobre au…
Jeudi 11 septembre, à Orsonville (Yvelines). Les agriculteurs présents lors de la réunion organisée par la Chambre ont pu comparer des variétés de sarrasin.
Vers une filière sarrasin pérenne en Eure-et-Loir ?
La chambre d'Agriculture a réuni des acteurs de la culture du sarrasin et des agriculteurs pour une demi-journée technique jeudi…
André Cellier, arboriculteur du côté de Mont-près-Chambord, connaît en ce moment une récolte bien plus mauvaise que celle de l'année précédente, en partie à cause des aléas climatiques.
Une saison compliquée pour les pommes
Les récoltes de pommes sont en cours en Loir-et-Cher et cette année 2025 est particulièrement compliquée pour certains…
À 10 h 30, un groupe d’agriculteurs s’est réuni devant le magasin Leclerc de Pithiviers. Ils ont mené une action d’étiquetage des produits étrangers (miel, sucre, fruits, pâtes à tartiner…) et sensibilisé les consommateurs. Cette initiative visait à dénoncer en particulier la concurrence déloyale que subit la France.
Des actions dans le Loiret pour dénoncer le ras-le-bol 📹
La FNSEA 45 et les Jeunes agriculteurs du Loiret se sont joints vendredi 26 septembre aux différentes actions qui ont maillé…
Nainville-les-Roches (Essonne), mardi 23 septembre. La nouvelle préfète du département a rencontré la profession agricole dès sa prise de fonction.
La nouvelle préfète de l'Essonne rencontre les agriculteurs
En fonction depuis le 22 septembre, Fabienne Balussou, nouvelle préfète du département, a rencontré la profession agricole…
Publicité