Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en grandes cultures de Thibaud Guillou à Luplanté.
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en grandes cultures de Thibaud Guillou à Luplanté.



« Je tenais d'abord à vous remercier Monsieur le préfet, pour l'attention que vous portez au monde agricole depuis votre arrivée. C'est très apprécié », lance Thibaud Guillou, qui reçoit donc Hervé Jonathan, en pleine moisson, mardi 8 juillet sur son exploitation de Luplanté (Eure-et-Loir).
Moisson remise
Si l'exploitant avait bien préparé sa belle moissonneuse Claas Lexion et sa coupe de 9 mètres pour emmener le préfet faire un tour dans une parcelle de blé, les 30 mm tombés deux jours plus tôt privent le représentant de l'État de cette expérience immersive. Partie remise…
Avant cela, en présence de la directrice départementale adjointe des Territoires, Sophie Blainville-Wellburn, du président de la Chambre, Yohann Serreau, et du président de la FNSEA 28, Bertrand Petit, Thibaud Guillou présente au préfet les tenants et aboutissants de son exploitation.
L'occasion de comprendre que sans une activité complémentaire, une exploitation céréalière de 200 hectares ne permet pas d'en tirer un revenu suffisant. Aussi Thibaud Guillou, après avoir été double actif après son installation à la suite de son père en 2006, a saisi l'opportunité de travaux à façon pour un, puis deux voisins, pour revenir à 100 % sur ses terres. « L'ETA me permet de travailler à bas coût sur l'exploitation et d'avoir un salarié », témoigne-t-il.
La discussion s'engage ensuite sur de nombreux sujets : les problèmes de désherbage à venir en terres drainées, l'irrigation nécessaire pour qui veut trouver un peu de diversification, le prix des céréales qui ne couvrent qu'à peine les charges, le casse-tête de la commercialisation, la taxe sur les engrais russes, les études HMUC (Hydrologie, milieux, usages et climat) sur le bassin Loire-Bretagne ou la récolte en cours aux rendements très hétérogènes. « J'ai fait autour de 70 quintaux en orges, ça a l'air bon en colza mais décevant en blé », relève-t-il.
JA à 17 ans
Thibaud Guillou parle ensuite de ses engagements. Syndicaux d'abord puisqu'il a rejoint les rangs de Jeunes agriculteurs à 17 ans, pour le moiss-batt-cross : « J'ai toujours dit que je conduirais la Veuve noire (la machine du canton, NDLR) et je l'ai fait ». Il devient président de la structure départementale entre 2010 et 2013, s'engage pour la chambre d'Agriculture et est également élu municipal, ce qui réjouit le préfet qui estime que les agriculteurs ne sont pas assez nombreux dans ces conseils.
Évoquant ses perspectives, Thibaud Guillou se dit d'un naturel optimiste, « mais je suis inquiet par la conjoncture actuelle. Il y a beaucoup d'incertitudes concernant le désherbage en zone drainée, un loupé et ce sont des rendements divisés par deux. J'ai envie de transmettre ce que nous avons bâti à mes enfants, mais je ne les pousserai pas. J'aimerais surtout que l'avenir soit plus lisible ».