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Méthanisation
Mer : un projet de méthanisation en filière céréalière

Depuis 2018, un groupe de céréaliers du secteur de Mer travaille sur un projet de méthanisation. Jérôme Genty, leur président nous éclaire.

Jérôme Genty, président de Biogaz Mer, surveille de près l'avancement des travaux de l'unité de méthanisation.
Jérôme Genty, président de Biogaz Mer, surveille de près l'avancement des travaux de l'unité de méthanisation.
© L.G. - Horizons

Non, les méthaniseurs ne fonctionnent pas qu’avec des effluents d’élevages. Les sept exploitations de la société Biogaz Mer le prouvent. Depuis 2018, un groupe d’agriculteurs céréaliers des environs de Mer s’est constitué pour mettre en place une unité de méthanisation dans la commune. Jérôme Genty, agriculteur à Courbouzon, en est le président.

Les origines

Cette aventure a démarré en mars 2018. Jérôme Genty et plusieurs agriculteurs des environs de sa commune sont conviés à une réunion, organisée par la chambre d’Agriculture autour des énergies renouvelables. « Personnellement la question m’intéressait depuis un moment. Après l’année calamiteuse de 2016, j’ai remis en question le métier et l’avenir. Plutôt que de broyer du noir et de me demander comment on allait s’en sortir, j’ai voulu me projeter dans des projets pertinents et en adéquation avec mon activité initiale », explique Jérôme Genty.

L’agriculteur s’intéresse notamment à la méthanisation. « Je savais que l’on pouvait injecter du gaz dans le secteur, mais à cette époque on entendait parler de méthanisation qu’en élevage, alors je ne pensais pas que c’était possible en grandes cultures. » Lors de la réunion avec la Chambre, en échangeant avec le technicien, il découvre son erreur. « Il nous a appris que la méthanisation pouvait se faire en production céréalière grâce à l’implantation de Cultures intermédiaires à vocation énergétique (Cive, NDLR). »

Un petit groupe de cinq agriculteurs se constitue alors. Peu à peu, ils seront rejoints par d’autres exploitants. « En octobre 2018, on a commencé à être un groupe assez solide. La Chambre nous a beaucoup accompagnés au début, elle nous a permis de mettre le pied à l’étriller et nous a donné les bonnes ficelles. » Au printemps 2019, une association est créée, puis en juin 2019 la SAS Biogaz Mer est fondée. Jérôme Genty est choisi pour endosser le rôle de président. « Au fur et à mesure que l’on a avancé, des personnes ont lâché. Certaines avaient d’autres projets et devaient faire un choix. L’investissement était aussi très lourd et les aides hypothétiques. » À l'heure actuelle, sept exploitations sont engagées dans la SAS.

Lourdeur administrative

« Aujourd’hui, plus on avance, plus on est sûrs de nous. » Pourtant, les dossiers sont lourds et ont de quoi décourager. « Au fur et à mesure que l’on progresse, on prend conscience de l’ampleur du projet. On se pose beaucoup de questions : est-ce qu’on a la force d’avancer ? Est-ce qu’on a les épaules pour cela ? Les questions sont d’autant plus grandes qu’il ne faut pas oublier que l’on doit aussi gérer l’activité de nos exploitations. Nous sortions d’une période très compliquée. On ne pouvait pas se tromper dans les choix de gestion », rappelle le président.

Les mois janvier, février et mars 2020 ont été particulièrement difficiles pour les associés. « On devait constituer nos dossiers ICPE, de permis de construire et de demande de subvention à l’Ademe. » Et même si un bureau d’études les aide, la tâche n’en reste pas moins énergivore. « Quand on a déposé les dossiers, on était soulagés. Mais ensuite, la période d’instruction est très longue. D’autant que la Covid-19 ne nous a pas aidés. On s’est aussi rendu compte qu’il y avait beaucoup de problèmes de communication entre les services administratifs. » Résultat : le dossier ICPE aura abouti en onze mois au lieu de cinq et les travaux auront pris six mois de retard. Ceux-ci ont démarré en juillet 2021.

Culture de Cives

L’unité de méthanisation de Biogaz Mer devrait pouvoir être mise en service à partir d’août 2022. « Mais en tout état de cause, GRDF n’est pas prêt à recevoir le gaz avant octobre 2022. Nous envisageons donc une mise en route à partir de septembre 2022. » Chacune des sept exploitations a engagé 25 % de sa surface dans ce projet. « Cela représente environ 2 500 hectares de surface pour produire 450 hectares de Cive à l’année. »

Les cultures intermédiaires ont d’ailleurs déjà été semées pour 2022. « C’est un mélange de seigle, de triticale et d’orge », indique Jérôme Genty. Selon l’agriculteur, celles-ci présentent de nombreux avantages : « Les sols ne sont pas nus l’hiver donc on évite les fuites de nitrates, l’érosion, on alimente le sol en matière organique, on stocke du carbone et on réduit fortement les herbicides sur ces parcelles ».

La méthanisation sera également alimentée par de la pulpe de betteraves et des déchets de céréales. « Comme nous ne mettons que du végétal dans notre méthaniseur, le digestat qui va en sortir et que nous allons épandre sera bio. C’est merveilleux, nous fabriquons une énergie verte, un engrais bio et nous nettoyons nos sols grâce à la méthanisation », se réjouit le président.

Au total, 250 normo m3 de gaz devraient être produits chaque année par Biogaz Mer. “Cela représente environ 2 000 foyers. Nous allons donc alimenter toute la commune de Mer l’hiver.”

 

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