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Élevage
Maïs et fourrages : les tensions s’apaisent

Après trois années particulièrement compliquées, la tension sur les fourrages s’apaise et les silos se remplissent. Les rendements de maïs sont quant à eux presque aussi bons qu’en 2017.

Depuis 2017, les récoltes de maïs se sont avérées particulièrement décevantes en rendements et qualité. La tension sur les stocks de fourrages grandissait. À tel point que de nombreux éleveurs ont décidé d’arrêter la production de maïs pour se tourner vers des alternatives plus tolérantes à la pluie. Heureusement, la récolte 2021 a été favorable et les éleveurs loirétains ont pu refaire leurs stocks.

Une très bonne année pour le maïs

Terminés depuis près de trois semaines, les ensilages de maïs n’ont pas été de tout repos. Les éleveurs ont dû récolter entre les gouttes pour pouvoir tenir leurs objectifs. Objectifs atteints puisque 2021 est « une très bonne récolte », selon Jérôme Laviron, responsable du pôle viande et fourrages pour la coopérative Alysé depuis une trentaine d’années. « En ce qui concerne le maïs, 2021 ressemble à 2017. Après trois années déplorables, où les éleveurs ont jonglé entre sécheresse et manque de pluie, 2021 se révèle être une année clémente », précise-t-il. Grâce à des pluies régulières et suffisantes, le maïs loirétain a pu murir et sécher comme il se doit. « C’est une très bonne année en termes de quantité, souligne Jérôme Laviron. En moyenne, le Loiret se retrouve avec 15 tonnes de matière sèche avec des pointes allant jusqu’à 19 tonnes. Un éleveur est même monté à plus de 20 tonnes. Les rendements sont exceptionnels. La récolte se compose de 32 % d’amidon en moyenne. Il y a donc beaucoup de grains ».

Une bonne nouvelle, notamment lorsque l’on compare avec 2020 où le maïs avait séché sur pied avec très peu de rendement et pas de grain. En moyenne, les maïs ont été ensilés à 34 % de matière sèche avec des pics allant jusqu’à 50 %. Au delà de 35 %, le maïs perd de sa digestibilité et des problèmes de moisissures apparaissent l’hiver dans les silos contenant trop d’air.

Trouver des alternatives

Depuis une dizaine d’années, Alysé incite les éleveurs à varier leurs productions et à ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier. Dans cette optique, de nombreux éleveurs produisent du sorgho en complément du maïs. « Malgré de très bons rendements en sorgho cette année, il faut admettre que cette culture est moins productive que le maïs, précise l’expert Alysé. Cependant, le sorgho est moins gourmand en eau. Il pourrait donc mieux résister à un épisode de sécheresse ». De plus, le sorgho possède une capacité de reprise après sécheresse dont ne bénéficie pas le maïs. Il existe même des variétés multicoupes. Alysé propose également aux éleveurs de revenir aux méteils ou aux ray-grass/trèfle dans une idée d’économie protéique.

Enfin, malgré une bonne année pour la récolte de maïs, Jérôme Laviron tient à prévenir contre le parasitisme sur les animaux au pâturage. L’humidité omniprésente de cette année augmente les risques. Les éleveurs sont invités à faire des analyses coprologiques.


Témoignage

Marc Ben est agriculteur à La Chapelle-sur-Aveyron. Sur son exploitation, il produit avec son frère du méteil et de l'herbe pour nourrir ses 280 bovins et ses 90 cochons noirs. Il explique les raisons pour lesquelles il a arrêté la production de maïs.

Marc Ben : « 2021 était l’année où il fallait faire du maïs »

« Il s’agit d’un bon cru, plaisante Marc Ben. C’était l’année où il fallait faire du maïs ». Malheureusement pour l’agriculteur, il avait fait le choix d’arrêter sa production. « Nous avons stoppé le maïs car nous n’avions pas de bons résultats. Il a fallu faire un choix et nous nous sommes tournés vers des couverts de méteil. Cela fait trois ans que le mois de septembre est sec et que je ne pouvais pas semer de prairie. Avec mon méteil composé d’avoine, de pois, de vesce et de triticale, je couvre mes sols et gagne ainsi quelques degrés. Nous pouvons alors décaler les semis d’un mois et profiter de l’humidité du mois d’octobre. »

L’exploitation de Marc Ben était auparavant basée sur un ­système maïs pulpe avec 12 hectares d’herbe. Aujourd’hui, l’agriculteur en produit sur 90 hectares. « Nous faisons pâturer beaucoup plus. » Cette année, ses bovins lait auront pâturé du mois de mars au mois de novembre. Le pâturage ne représente plus que 20 % de la ration de ses bêtes à cette période. « Tous les ans, nous achetons des pulpes car l’herbe est riche en protéines mais pas en énergie. Nous remplaçons donc le grain par des pulpes afin d’augmenter l’énergie de la ration jusqu’au mois de février. Nous sommes vraiment sereins pour l’année prochaine. Nous pouvons mettre les bêtes au pré au mois d’avril, ça ne posera pas de problème. L'an dernier nous faisions une centaine de bottes de foin contre 500 cette année et nous avons rempli un silo de plus. C’est le jour et la nuit par rapport à 2020 », conclut Marc Ben.

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