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Chambre d'Agriculture
Menu copieux en session pour les membres de la Chambre

Les membres de la chambre d'Agriculture se sont réunis en session, le 22 novembre à Chartres. Au menu : budget, impact du coût des engrais et accompagnement dans la nouvelle Pac.

C'est par la présentation de son budget initial 2022 par son agent comptable, Véronique Damour, que débute le 22 novembre la session des membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir dans ses locaux à Chartres. Ce dernier affiche une certaine stabilité, des fondamentaux solides, et entérine la titularisation ou l'embauche de plusieurs personnes, principalement liée à l'évolution du conseil.

Calculette Pac

Son directeur, Didier Agez, fait le point ensuite sur les tarifs des services, qui restent inchangés pour la plupart. Puis, Maud Évrard et Carine Hardy expliquent aux membres le fonctionnement de la calculette Pac, intégrée dans le logiciel Mes Parcelles, utile pour calculer le nombre de points de son exploitation au regard de la nouvelle mouture de la Pac. Ces points qui permettent, si l'on en a le nombre suffisant, de percevoir les aides des éco-régimes. La calculette permet, en modifiant son assolement, de procéder à des simulations. « En Eure-et-Loir, 70 % des agriculteurs vont devoir modifier leur assolement s'ils veulent y avoir accès », pointe le président de la Chambre, Éric ­Thirouin.

L'impact du prix des engrais fait l'objet d'une intervention des agronomes Thierry Savoie et Jean-Baptiste Gratecap, pour déterminer quelles sont les marges de manœuvre des exploitants en la matière. « Nous avons une hausse très importante du coût de l'azote », entame Thierry Savoie en présentant des matrices* permettant de déterminer si l'on engage ou pas une partie de sa récolte en 2022. Selon lui : « Pour le moment, les prix compensent la hausse des engrais mais la situation devient à risque s'ils baissent ».

Des produits inutiles

À la question de savoir si l'on peut diminuer sa dose d'azote : « Non. Cependant, en cas de stock insuffisant, une diminution légère (moins 10 à 15 par rapport à la dose X) reste envisageable. Dans ce cas, il faut le faire lors du premier apport ». Pour sa part, Jean-­Baptiste Gratecap souligne qu'il faut partir du bon pied en mesurant les reliquats azotés sur plusieurs parcelles et dans tous les horizons.

Quelques règles sont rappelées également : l'engrais sera d'autant plus efficient qu'il sera apporté en situation poussante, sur sol humide et avec 15 à 20 mm autour de l'apport. Thierry Savoie invite les exploitants à rester sur les formes classiques d'engrais : « Les produits comme Azokeep n'apportent rien, les biostimulants non plus ». Enfin, les agronomes envisagent la possibilité d'impasse en potasse ou en phosphore. Ils ne sont envisageables que si l'on dispose d'une analyse de sol de moins de cinq ans et en se référant à la méthode Comifer. Elles seront plus faciles en potasse qu'en phosphore…

Trois délibérations

La session se poursuit par le tour de l'actualité agricole d'Éric ­Thirouin (lire ci-dessous), effectué en présence d'Adrien Bayle, le secrétaire général de la préfecture. En fin de session, trois délibérations sont adoptées. La première pour s'insurger des actes de dégradation des retenues d'eau en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres. La seconde concerne un investissement de la chambre consulaire pour la SCIC Sur le champ ! La dernière pour demander la levée des taxes douanières anti-dumping sur les importations d'engrais azoté. Le représentant de l'État s'est engagé à les remonter.


*Elles ont été regroupées dans une brochure et mises à disposition des ­agriculteurs.

Éric Thirouin

« L'agriculture est le sujet qui cristallise toutes les revendications sans expertise »

Éric Thirouin, président de la Chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir.
Pas de session de la chambre d'Agriculture sans le tour de l'actualité agricole de son président, Éric Thirouin. En quelques minutes, il évoque ainsi une dizaine de sujets. À commencer par l'envolée des prix de l'engrais : « Il ne faudrait pas que cette situation conduise les agriculteurs à opter pour de mauvaises stratégies de conduite des cultures avec un impact collectif sur nos filières ».

Il souligne également que « nous avons eu chaud » au moment des discussions sur la nouvelle Pac, puisqu'il était question de la « verdir » davantage et de réserver les aides des éco-régimes à une « élite ». Le président parle également de l'ouverture des États généraux des énergies renouvelables par le préfet et pointe le travail réalisé par la Chambre, notamment sur la méthanisation, par la rédaction de fiches destinées à accompagner les collectivités et les agriculteurs pour leur implantation.

Éric Thirouin pointe enfin la volonté de la préfecture et de la DDT d'organiser des États généraux de l'agriculture : « Je veux vous dire que nous avons déjà bâti ce travail il y a cinq ans. L'agriculture eurélienne est résolument en marche pour relever tous les défis [… ]. Je me méfie des superpositions de mesures. L'agriculture est le sujet qui cristallise toutes les revendications sans expertise. Je suis prêt au débat d'idées [… ] mais pas pour débattre de la politique agricole ».

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