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Toury : une fermeture lourde de conséquences pour le territoire

À l’initiative des délégués du personnel et du député Philippe Vigier, à la suite de l’annonce de la fermeture de la sucrerie, une réunion s’est déroulée le 26 avril à Toury, avec les élus du territoire et l’État.

L’annonce de la fermeture de la sucrerie de Toury engendre la mobilisation de tout un territoire, personne n’a l’intention de s’y résoudre.

Aussi, à l’initiative des représentants élus du personnel du site, Frédéric Rebyffé (CGT) en tête, et du député de la circonscription, Philippe Vigier, une réunion a été organisée le 26 avril dans une salle de la mairie. Ils y ont invité autour du représentant de l’État, le secrétaire général de la préfecture Régis Elbez  : le conseiller régional Valentino Gambuto, la vice-présidente du conseil départemental, Delphine Breton, le président de la communauté de communes, Jean-Louis Baudron, le maire de la commune, Laurent Leclercq, et une poignée de planteurs.

«  Toury ne serait pas Toury sans sa sucrerie. Pour moi, cette annonce est un drame et nous sommes contre cette fermeture  », a lancé son premier magistrat en ouvrant la réunion.

«  Cette mobilisation que l’on initie aujourd’hui c’est le début d’un chemin et ce chemin nous ne laisserons pas nous en détourner. Nous sommes là pour vous accompagner et ce ne sont pas que des mots  », a promis de son côté Philippe Vigier (voir également la vidéo ci-dessous), ajoutant que personne n’avait été mis au courant des difficultés de l’entreprise. Pour lui  : «  Sans les collectivités, rien ne se fait. En cas de plan social, nous ferons tout pour trouver des alternatives et des voies nouvelles  ». 

Ensuite, le représentant de l’État a dit que ses services seraient dans l’accompagnement pour assurer le reclassement de chacun des salariés.

«  Nous avons l’impression, à vous entendre, que la sucrerie est déjà fermée. Or, ce n’est pas le cas  », a relevé pour sa part le délégué CGT du personnel de l’usine, Frédéric Rebyffé, ajoutant  : «  Pour nous, la priorité est de garder notre outil de travail et notre emploi. Pour les planteurs, nous savons qu’il y aura un transfert sur les autres sites à proximité sauf que l’on oublie que ces sites, même en les faisant tourner sur 120 ou 130 jours, ne seront pas en capacité d’avaler toutes les betteraves de Toury. Pour les planteurs, il y aura aussi un impact sur le transport. De plus, la sucrerie fournissait l’irrigation, qui joue un rôle sur la richesse, s’ils doivent payer l’irrigation, il y aura des coûts supplémentaires. Par ailleurs, quand les betteraves sont stockées en silo, elles perdent de leur richesse. Il y aura donc un fort impact sur leur rémunération  », a-t-il pointé.

«  Quand Cristal Union est arrivé en 2012, il y a eu des promesses d’investissement mais le groupe a laissé l’usine se délabrer. Il a pris un outil de travail, certes ancien, mais en bon état. La sucrerie de Toury, en matière d’économie d’énergie, était une des meilleures de France. Nous avions aussi les meilleurs rendements betteraviers et une distillerie très performante. Lors des crises précédentes, c’est elle qui a sauvé l’économie du site… Elle produit de l’alcool surfin destiné aux apéritifs mais également, pour une bonne part, pour la Cosmetic Valley. Demain, si le site disparaît, les parfumeurs devront acheter cette matière première ailleurs. Lors des premières discussions que l’on a eues avec la direction, elle nous a expliqué que cette fermeture était une nécessité pour pérenniser les activités du groupe, alors il va falloir qu’elle nous explique sa stratégie face à la fin des quotas… D’autant que contrairement aux autres sucriers, Cristal Union n’a pas l’intention de baisser sa production  ».

Selon Frédéric Rebyffé  : «  Pour nous, il y a une remise en cause de la stratégie de Cristal Union et de la gestion de l’entreprise. Quand le groupe a acheté La Vermandoise avait-il déjà des idées sur l’avenir et sans rien dire à personne a laissé mourir la sucrerie  ? Est-ce que ça n’a pas été voulu  ? Tous les efforts faits pour rentrer dans le modèle Cristal Union n’ont servi à rien. Les salariés sont en colère parce que leur outil de travail va mourir. Nous avons rencontré beaucoup de gens et personne ne comprend cette décision. Aujourd’hui il y a un impact pour tout le monde, pour le territoire, pour la commune, pour les salariés, pour les agriculteurs à cause d’un groupe qui a vu grand et qui n’a rien vu venir… On voit très mal l’avenir du groupe et de la filière betteravière française  ».

«  La réunion d’aujourd’hui montre que nous sommes tous ensemble  », a souligné Delphine Breton. «  N’imaginez pas que nous soyons défaitistes, nous sommes des combattants, a ajouté Philippe Vigier.

D’ailleurs, il n’y a pas trente-six solutions, soit Cristal Union dit ’’on change de stratégie’’, soit un autre groupe reprend, soit le site de Toury est stratégique pour la Cosmetic Valley et elle pourrait investir…  ».

Hervé Colin

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