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GRANDES CULTURES
Moissons en Loir-et-Cher : premières observations

La chambre d'Agriculture a fait le point sur le début des moissons, en compagnie de Gilles Leroux, agriculteur à Veuves. La récolte du blé dur semble moyenne, les autres cultures afficheraient de bons rendements et une certaine qualité.

Lors de ses moissons de blé, Gilles Leroux constate que des parcelles présentent un grain de moins bonne qualité.
Lors de ses moissons de blé, Gilles Leroux constate que des parcelles présentent un grain de moins bonne qualité.
© M.-H.D.

Si elles avaient démarré il y a une quinzaine de jours dans certaines zones du département, les moissons sont en cours sur la totalité du Loir-et-Cher. Le rythme est intense, car il a fallu jongler avec les nombreuses averses de la semaine dernière et désormais, on redoute les orages pour ce week-end. La chambre d'Agriculture a regroupé les observations de quelques chefs d'exploitation, dont celles de Gilles Leroux, agriculteur à Veuves.

Blé dur

En blé dur, dans l'ouest Loir-et-Cher, soit la Gâtine tourangelle, les rendements semblent moyens. La céréale a été difficile à ramasser en raison de la verse, avec une paille plus verte. Quant à la qualité, les nouvelles ne sont pas très optimistes : « Une partie de la récolte a germé à la suite de la verse », annonce Gilles Leroux. Selon ce dernier, le blé meunier devrait passer en blé fourrager, ce qui signifierait « une perte économique mais cela reste à confirmer » avec les décisions prises par les négociants en céréales.

Orge d'hiver

En orge d’hiver, les rendements seraient bons et il n'y aurait pas de problèmes de qualité « à priori », selon la Chambre. Le taux de protéines se situerait dans une fourchette de 10 à 12.

Blé tendre

Les moissons du blé tendre ont démarré dimanche. Il y aurait du rendement et peu de problèmes de qualité. Une impression qu'il faut toutefois relativiser, car seulement 10 % de la récolte a été effectuée sur le territoire et selon la Chambre : « La situation serait hétérogène dans le département ». Les agriculteurs se méfient des pluies que les cultures ont subies : « En moyenne, nous avons 650 mm de pluie sur une année. En mai, juin, il est tombé 224 mm, puis en juillet 74 mm », avertit Gilles Leroux. Les cours devraient être en hausse à condition que les blés soient de bonne qualité.

Colza

Les moissons des colzas viennent de commencer dans le nord du département, « à priori, c'est pas mal, entre 30 et 40 ­q/­ha dans tout le département ». Là encore, seulement la moitié des récoltes a été faite, donc ce sont des chiffres à prendre avec prudence. Néanmoins, selon la Chambre : « Dans le sud, il y aurait de bons rendements ».

Cultures de printemps

« Les maïs, sorgho et tournesols sont très beaux avec zéro irrigation, ce n'était jamais arrivé. Et on n'a pas eu besoin de les traiter non plus », souligne avec satisfaction Gilles Leroux. Les agriculteurs espèrent donc que les orages ne saccageront pas ces cultures.

Les moissons vont se poursuivre jusqu'au mois d'août, au moins, en fonction des zones du département. « L'an dernier, la paille était déjà rangée », rappelle Gilles Leroux.

Des sols abîmés

Dans la Grande Sologne, après les fortes pluies de la semaine dernière, les agriculteurs qui en possédaient ont sorti les chenilles pour leur ­moissonneuse-batteuse afin de ne pas abîmer les sols. Quelques machines se sont embourbées dans les terrains. « En majorité, dans les parcelles impactées par les embourbements, la structure du sol aura pris », commente la chambre d'Agriculture.

 

 

Julien Perron : « Sauver le blé dur »

Julien Perron est responsable grandes cultures à la FNSEA 41. Pour l'agriculteur, qui avait commencé ses moissons il y a quinze jours, les journées démarrent très tôt dans les champs. Il a décidé de s'atteler en priorité au blé dur, motivé par les échos qu'il a eus : « Je vais le commencer mais vu ce que j'entends, c'est catastrophique. La germination a nui à la qualité. Le problème aujourd'hui, c'est qu'on ne connaît pas la règle, on ne sait pas ce que va devenir le blé dur ». En effet, cette céréale, si elle coûte plus cher à produire par rapport au blé tendre, est aussi mieux valorisée en raison de son taux de protéines. Ainsi, elle est rémunérée 280 euros la tonne, alors que le blé tendre est payé habituellement 185 euros la tonne. « L'enjeu financier est énorme », s'inquiète Julien Perron.
En ce qui concerne l'orge d’hiver, Julien Perron a rentré de 82 à 83 quintaux par hectare, avec un Poids spécifique (PS) de 64, soit « un peu plus que la norme ». Quant au blé tendre, les rendements de blé tendre semblent « plutôt bien ». L'agriculteur va s'efforcer de le valoriser au maximum pour tenter de compenser ses pertes en blé dur, sachant que « ça ne rattrapera pas la saison ».
Niveau colza, sur le tiers de ses parcelles, il a récolté en moyenne 44 quintaux par hectare. De quoi satisfaire pleinement le chef d'exploitation : « Avec cette année où il y a eu du gel et des températures très basses pendant la floraison, on peut dire que les rendements sont très bien. Et malgré ces conditions extrêmes, le colza est de très bonne qualité ».
Même satisfaction pour les cultures de printemps : « Le soja, le maïs d'ensilage et grains ont profité de l'eau et de la chaleur ». Si les chaleurs persistent, l'agriculteur aura recours à l'irrigation, ses cultures de maïs ou de soja consommant 5 mm d'eau par jour. L'homme fait également de l'orge brassicole. Sa récolte est aux normes, avec un PS variant de 62 à 63, et un calibrage de 93 (la référence se situant de 90 à 95, NDLR). Quant aux rendements, la moyenne s'élève à 90 q/­ha, « avec parfois une récolte de plus de 100 ­q/­ha », précise l'exploitant de Sainte-Anne.
M.-H.D.
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