Aller au contenu principal

Un dispositif alternatif d'aide à l'installation fait ses preuves en Dordogne

Avant-gardiste sur la question de l'installation, la Chambre d'agriculture de Dordogne lançait en 2010 un dispositif d'installation aidée, alternatif à la dotation jeunes agriculteurs. Le premier retour d'expérience est plus que satisfaisant : 100 % des bénéficiaires sont toujours en activité cinq ans plus tard.

© Jérôme CHABANNE

Encourager l'installation est un enjeu essentiel à l'heure où le nombre d'exploitations agricoles chute inexorablement (- 26 % en France entre 2000 et 2010). Les candidats potentiels ne sont pas tous éligibles à la dotation jeunes agriculteurs (DJA). Pourtant, dans certains départements, ils constituent la plus grande partie des nouveaux installés. C'est le cas de la Dordogne, où la Chambre d'agriculture a décidé, depuis 2010, d'accompagner ces «jeunes agriculteurs» à travers un dispositif d'aide spécifique. Ouvert aux candidats ne pouvant pas prétendre à la DJA, il permet aux personnes souhaitant s'installer de bénéficier d'un accompagnement technique et financier, par le biais d'un «prêt d'honneur» à taux 0, issu d'un fonds agricole porté par la Chambre d'agriculture de Dordogne et Initiative France, réseau qui aide à la création d'entreprises en zone rurale. Les porteurs de projet retenus par un comité d'expert bénéficient d'un prêt moyen de 15 000 EUR qui leur permet souvent d'appuyer une demande d'emprunt à la banque.

Accompagner les «exclus» de la DJA

«Lorsque je consultais les registres des nouveaux agriculteurs, je constatais qu'environ les deux tiers d'entre eux s'installaient hors DJA» témoigne Christophe Deffarges, responsable du pôle installation - transmission de la Chambre d'agriculture de Dordogne. Dès 2008, il s'interroge sur cette population. «En réalité, il s'agissait de profils qui ne remplissaient pas les critères nécessaires pour prétendre à la DJA : un peu trop âgés, diplômés mais pas dans le bon domaine..». Le conseiller de la chambre prend alors contact avec Initiative France, qui accompagne les créateurs d'entreprise dans divers domaines. En deux ans, le projet est monté. En 2010, quatre porteurs de projets utilisent ce circuit d'installation. À la fin 2015, ils sont cent trente-deux à avoir eu recours au prêt d'honneur, pour un montant total prêté de 2 MEUR. Pour l'année 2015 seulement, trente-huit agriculteurs se sont installés via le circuit « traditionnel » DJA et trente-deux grâce au prêt d'honneur.

Des chefs d'entreprise qui réussissent

Et les résultats sont probants : «Au décembre 2015, nous avons un taux de réussite de 100 % ! » se félicite Christophe Deffarges. Tous les agriculteurs installés grâce au prêt d'honneur sont encore en activité et remboursent régulièrement leur emprunt. Les projets montés sont variés : aviculture (27 %), maraîchage (14 %), bovins (12 %), centres équestres (11 %), ovins (7 %)... Mais les profils se ressemblent : « Il s'agit souvent de personnes âgées de 35 à 50 ans, qui s'installent hors cadre familial et se lancent dans une nouvelle vie après une première carrière professionnelle, explique Christophe Deffarges. Et on constate que ces gens réussissent : ils emploient plus de salariés que les bénéficiaires de la DJA ». Forte de ce succès, la Chambre d'agriculture de Dordogne a réussi à déployer son concept à la région Aquitaine, et en inspire d'autres. Le Nord-Pas-de-Calais prépare un dispositif assez semblable, explique Christophe Deffarges.

 

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Jeudi 20 novembre, à Pithiviers. Dorian Sagot, président de JA 45, Sébastien Méry et Éric Delorme, respectivement président et secrétaire général de la FNSEA 45, ont encadré la mobilisation.
Feux de la colère : deux mobilisations dans le Loiret 📹
Jeudi 20 novembre, JA 45 et la FNSEA 45 ont organisé deux rassemblements simultanés à Pithiviers et près de Courtenay.…
Bernard Doussineau est trufficulteur sur une parcelle de 3,5 hectares à Villeromain depuis plus d'une quarantaine d'années.
La trufficulture résiste en Loir-et-Cher
Le mois de décembre sonne le début de la récolte des truffes. Lors de l’assemblée générale des forestiers privés de Loir-et-Cher…
Jeudi 13 novembre, à Mont-près-Chambord. Le préfet de Loir-et-Cher, Joseph Zimet, a visité la Tonnellerie du Val de Loire.
Le métier historique de tonnelier perdure en Loir-et-Cher
La Tonnellerie du Val de Loire, l’une des dernières de la région, a ouvert ses portes au préfet de Loir-et-Cher, jeudi 13 …
Lundi 24 novembre, à Chartres. Le président de la chambre d'Agriculture, Yohann Serreau (à d.), a détaillé en session, et pour le préfet Hervé Jonathan, les éléments qui alimentent la crise agricole.
Une session plutôt sombre pour les membres de la Chambre d'Eure-et-Loir
Les membres de la chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir se sont réunis en session sous la houlette de leur président Yohann…
S'abonner
Pour profiter de l'intégralité du contenu de notre site Internet, recevoir votre journal papier dans votre boîte aux lettres…
Giremoutiers, lundi 1er décembre. Le président de Seine Grands lacs et de la métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, est venu à la rencontre des agriculteurs afin de poser les problèmes et trouver des solutions.
La gestion des inondations mobilise fortement en Seine-et-Marne
Alors que la profession agricole n’a pas été concertée en amont sur des projets d’aménagement, une réunion d’échanges avec le…
Publicité