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Modernisation
Un nouveau départ pour l'abattoir de Houdan

Repris par la coopérative Cooperl, l'abattoir de Houdan (Yvelines) a changé d'identité et, après quatre années de rénovation, s'appelle désormais Paris Terroirs.

Repris en 2019 par la coopérative bretonne Cooperl, l'abattoir de Houdan (Yvelines) Guy Harang a changé de nom et s'appelle désormais Paris Terroirs. Lundi 22 septembre, Cooperl a organisé une inauguration pour marquer cette nouvelle étape puisque le site sort de quatre années de rénovation. De nombreux acteurs du territoire ont été invités à l'image de Sophie Primas, sénatrice des Yvelines et porte-parole du gouvernement au moment de l'inauguration, de Jérôme Regnault, président de la commission agriculture et alimentation au conseil régional, d'Éric Zabouraeff, sous-préfet de Mantes-la-Jolie, ou encore de Damien Vanhalst, président du syndicat de Houdan. Outre cette modernisation, c'est un nouveau virage que prend l'abattoir avec le lancement d'une gamme de produits agroalimentaires en circuit court.

Des filières locales

Près de 1200 porcs sont désormais abattus chaque semaine pour le compte de la coopérative dans l'abattoir de Houdan, dont environ 200 porcs d'abattage à façon pour une dizaine d'éleveurs locaux, notamment de l'Eure et de l'Eure-et-Loir en raison de la fermeture des différents abattoirs de l'ancienne Haute-Normandie. « Nous avons réduit le nombre de cochons abattus sur le site pour se concentrer sur les produits filières locales », explique Philippe Coudray, directeur de l'abattoir de Houdan. « Dans nos cahiers des charges, ce que nous appelons local, c'est 150 kilomètres autour de l'abattoir et 200 kilomètres autour de Notre-Dame. Cela fait un pourtour du cochon du Bassin parisien. Pour les Parisiens, il n'y a pas plus local », détaille-t-il.

Pour vendre des produits locaux, Cooperl peut compter sur plusieurs marques, notamment Francilin qui est distribué sur les réseaux de boucheries et charcuteries. 15 à 20 éleveurs fournissent des porcs pour cette filière labellisée Le Porc Français, avec une volonté affichée par la coopérative de défendre le bien-être animal. Par exemple, Cooperl a arrêté la castration des mâles depuis plus de dix ans.

« L'alimentation des porcs se fait avec de la graine du lin permettant d'améliorer la qualité de la viande », témoigne Benoît Breemeersch, éleveur porcin en Normandie, adhérent à Cooperl et fournisseur de porc Francilin. « Contrairement à notre filière Localin où le porc est nourri de graine de lin toute sa vie, dans la filière Francilin, il ne l'a que sur sa partie finition, de ses 80 kilogrammes jusqu'à l'abattage », complète-t-il. Hormis ces deux filières, Cooperl vend également des produits étiquetés Cochon du Bassin parisien aux grandes et moyennes surfaces (GMS). Enfin, « nous avons aussi le logo Produits en Île-de-France, obtenu parce que nous sommes capables de transformer plus de 50 % de la matière en Île-de-France », précise Philippe Coudray. « La stratégie de la coopérative est de monter en gamme, celle de Houdan est l'une d'entre elles. Nous devons sensibiliser les éleveurs à ces montées en gamme pour trouver les équilibres financiers », argumente Bernard Rouxel, éleveur adhérent et président de Cooperl.

Des investissements pour la modernisation du site

Sur le plan technique, l'abattoir de Houdan a connu un important investissement de plusieurs dizaines de millions d'euros pour sa modernisation avec la construction d’un nouveau bâtiment de 1 000 m² portant la surface totale du site à 5 000 m². Le système de refroidissement couvre désormais l'intégralité du site avec deux zones de congélations, dont un tunnel et une chambre de stockage. « Ça nous permet de gérer des pièces (pieds, têtes, oreilles) que nous ne vendons pas sur le marché français et qui sont exportées vers des marchés étrangers, asiatiques ou autres », détaille le directeur du site. L'énergie générée par le froid est récupérée pour chauffer l'eau de l'usine et, ainsi, alimenter le site en eau chaude afin, entre autres, de laver les bétaillères et les camions. La transformation de la flotte de 15 camions a également été engagée avec la création d'une nouvelle station service et l'ambition de rouler uniquement au carburant B100.

L'investissement de Cooperl dans le site s'inscrit dans la politique de la coopérative de permettre à un maximum de personnes de vivre décemment du fruit de leur travail sur leurs territoires. « Investir dans cet outil, le moderniser, va permettre d'avoir des collaborateurs qui vont faire vivre le territoire », précise Bernard Rouxel. Derrière cette volonté, la coopérative espère également relancer l'élevage porcin en Île-de-France et dynamiser l'agriculture du bassin parisien. Malgré l'absence de producteur porcin localement, le syndicat de Houdan voit d'un bon œil ces investissements pour le futur du territoire.


Distribution

Avec le lancement de Paris Terroirs, l'abattoir se lance également dans la distribution de produits alimentaires avec les productions de l'abattoir, celles des marques de Cooperl comme Brocéliande, Madrange ou encore Montagne Noire produites dans les 17 usines de la coopérative, mais pas seulement. « Nous distribuons aussi des marques de produits franciliens, notamment de la protéine avec de la volaille, du lait et fromage avec la Ferme de Grignon, les lentilles de production locale », explique Philippe Coudray. « Nous avons des produits dans notre portefeuille, ce qui nous permet d'aller voir des clients pour leur proposer un catalogue plus riche. Aujourd'hui, un restaurateur, certaines GMS indépendantes ou même un boucher-charcutier-traiteur veut quelqu'un qui puisse lui amener une offre complète », détaille le directeur du site en donnant l'exemple des lentilles pour concevoir un petit salé ou du lentille-saucisse. « Si on vend la lentille, l'idée est de vendre la saucisse qui va avec », ajoute-t-il. Paris Terroirs distribue déjà des produits auprès d'acteur comme les cantines scolaires des Yvelines et des Hauts-de-Seine ou la restauration d'entreprises avec Air France par exemple.

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