Aller au contenu principal

Un projet de méthanisation bien défendu par deux agriculteurs

Sébastien et Thibaut Lefeu sont porteurs d’un projet de méthaniseur sur leur exploitation. À peine ébauché qu’ils étaient obligés de le défendre lors d’une réunion publique à Serville, le 13 novembre.

La salle des fêtes de la commune de Serville est bien garnie en ce 13 novembre. Il faut dire que ce soir-là une réunion publique est organisée au sujet d’un projet de méthaniseur porté par deux agriculteurs du secteur, Sébastien et Thibaut Lefeu.

Et si cette réunion a lieu, c’est qu’une partie de la population a eu vent du projet et qu’une ancienne association locale, l’Acedup*, a été réactivée pour s’y opposer ou pour le moins «  infléchir au mieux le projet  », selon son tract.

Ses adhérents craignent avant tout des nuisances olfactives et des impacts sur le patrimoine.

Ainsi, les deux agriculteurs ont-ils détaillé tous les tenants et aboutissants de leur projet de méthaniseur qu’ils souhaiteraient installer, loin de toute habitation, sur une de leurs parcelles de la commune de ­Marchainville, à un kilomètre du siège de leur exploitation situé à Cherisy. Cette unité de production de méthane serait alimentée uniquement par des Cive**, cultivées en interculture, et des issues de céréales de l’exploitation.

Elle produirait 13 millions de kW par an, injectés dans le réseau de Gedia, partenaire du projet, soit 10  % de la consommation du réseau qui dessert vingt-quatre communes du Drouais.

«  Nous sommes convaincus que c’est un projet vertueux écologiquement et économiquement. Les Cive sont bonnes pour la structure du sol et leur couverture, elles contribuent à diminuer la pollution par les nitrates et nous permettront d’utiliser moins d’herbicides. Le digestat, que nous épandrons sur nos parcelles, est riche en phosphore et en potasse, nous permettant de réduire de 75  % nos amendements chimiques.

Quant aux odeurs, il n’y en aura pas et il n’y aura pas de traversée de village par des camions car tous les intrants proviennent de l’exploitation  », ont-ils argué.

Pour eux, ce projet s’inscrit dans un objectif de neutralité carbone  : «  C’est une économie de trois millions de kilo de CO2 qui permettra à la commune d’avoir un ratio neutre  ». De plus, les deux exploitants prévoient l’embauche de trois salariés et d’autant de saisonniers pour mener à bien leur activité.

À l’issue de cet exposé, le débat s’est engagé et de nombreuses questions ont été posées. Par exemple  : «  Qui va contrôler ce que vous mettez dans le méthaniseur  ?  ». «  Nous n’avons aucun intérêt à y mettre autre chose que ce que l’on produit  », ont-ils souligné précisant qu’il y a des contrôles de la Dreal.

Ou encore  : «  Avez-vous prévu des dédommagements en cas de nuisance constatée par les voisins  ?  ». «  La réglementation autorise à construire ce type d’installation à cinquante mètres d’une habitation. Là nous serons à plus d’1,5 km et il n’y aura pas d’odeur…  »

D’autres ont demandé ensuite s’il y avait un risque d’explosion, il n’y en a pas, ou si le site était classé Seveso, et la réponse est non.

À la fin de la réunion, les deux agriculteurs semblaient rassurés  : «  Les gens cherchent des informations, d’autres ont des inquiétudes et des aprioris. Mais je crois qu’ils ont compris nos arguments. Maintenant nous allons attendre que tout cela mâture. Nous ne voulons rien imposer, juste montrer que le projet est vertueux. Nous trouvons dommage que les gens démontent les choses tout de suite. La planète flambe, il faut faire quelque chose… Le risque pour nous est énorme, les investissements sont conséquents (environ 4 millions d’euros, NDLR). Et nous sommes ancrés sur cette terre depuis sept générations, nous n’avons surtout pas envie de la détériorer  ». CQFD.

Hervé Colin

*Association contre l’établissement d’usine polluante

**Cultures intermédiaires à valorisation énergétique

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

Mardi 8 juillet, à Luplanté. Thibaud Guillou (à d.) montre au préfet Hervé Jonathan (au c.) le principe de fonctionnement du bassin tampon de son système d'irrigation qui lui permet de se diversifier.
Thibaud Guillou reçoit le préfet d'Eure-et-Loir pendant la moisson
En plein cœur de la moisson, le préfet d'Eure-et-Loir Hervé Jonathan s'est rendu mardi 8 juillet sur l'exploitation en…
Le député eurélien Olivier Marleix.
Le député Olivier Marleix est mort
Le monde politique est en deuil après l’annonce du décès d’Olivier Marleix, député Les Républicains d’Eure-et-Loir, survenu lundi…
En Île-de-France, la majeure partie des cultures ont vu le passage des moissonneuses-batteuses. L'occasion de faire un premier point des moissons.
En Île-de-France, une moisson 2025 précoce plutôt satisfaisante malgré quelques nuances
Le travail de moissonnage est bien avancé dans l'Île-de-France. Les rendements sont plutôt bons dans l'ensemble, surtout en…
Le canton JA s'est attelé à la préparation de son animation la semaine dernière.
JA 45 prépare le comice de Briare
C’est au lieu-dit Rivotte, à Briare (Loiret), que la communauté de communes Berry Loire Puisaye organisera son comice samedi 2…
Les rendements 2025 s’annoncent en hausse pour l’orge, le colza et le blé tendre, mais les faibles cours du marché compromettent la rentabilité des exploitations.
Moisson : précocité record et rendements contrastés en Loiret
Dans le Loiret, la moisson 2025 s’est déroulée à un rythme inédit, avec des résultats globalement bons. Mais les prix décevants…
Larchant, mercredi 1er juillet. L'unité de méthanisation Biogaz du plateau injecte dans le réseau depuis quelques minutes.
Le méthaniseur Biogaz du plateau injecte dans le réseau
Le méthaniseur Biogaz du plateau à Larchant a été mis en service le mercredi 1er juillet.
Publicité