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Agronomie
Un Rallye de la Chambre pour améliorer la résilience du colza

La chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir a organisé avec Terres Inovia, le 7 décembre, les premières étapes de son Rallye colza, de Pontgouin à Argenvilliers, suivi par une vingtaine d'agriculteurs.

Rallye Chambre
Rallye Chambre

La chambre d'Agriculture d'Eure-et-Loir, avec la participation de l'agronome Julien Charbonnaud de Terres Inovia, a organisé le 7 décembre les premières étapes de son Rallye colza. De fait, après quelques étés très secs perturbant la levée et d'autres soucis (insectes, adventices), cette culture s'avère parfois problématique, incitant certains exploitants à vouloir arrêter.

Pour éviter d'en arriver à de telles extrémités, la Chambre a eu l'idée de proposer à des agriculteurs de faire des essais sur leurs parcelles et de partager leurs expériences, histoire que chacun puisse progresser.

Les deux premières étapes le matin, chez Marc Fillon à ­Pontgouin, puis chez Alexis Bouchard à Digny, ont présenté un profil similaire du fait d'un manque de précipitations après le semis. Les deux exploitants ont montré un essai avec un colza associé à une plante compagne et ont conservé une bande témoin.

Le premier a fait en plus un ­désherbant anti-­dicot' en préventif : « Mais dans la bande témoin il n'y avait que des repousses d'escourgeons », a noté l'agronome Dominique Delaunay, à la baguette du Rallye pour la Chambre.

Selon lui, il ne faut donc pas traiter à l'aveugle : « Laisser des bandes témoins est riche d'enseignements et permet de constituer l'historique de ses parcelles ».

De son côté, Alexis Bouchard a peut-être fait avancer le ­Schmilblick par hasard. En effet, il a battu son précédent escourgeons en deux fois, à six jours d'intervalle avant de déchaumer l'ensemble et de semer son colza dans la foulée.

Or les deux bandes montrent un profil très différent : « C'est le jour et la nuit, a constaté Dominique Delaunay. Là où le déchaumage est intervenu juste après la moisson, le colza est deux fois plus gros. Soit l'humidité avait été mieux conservée, soit la paille plus sèche a été mieux broyée… En tout cas cela milite pour travailler rapidement et ça ne coûte rien ».

L'agronome reviendra avec sa moissonneuse en fin de cycle pour mesurer tout ça… Par ailleurs, son essai portait sur l'effet d'un engrais localisé sur la ligne de semis, or aucune différence significative n'était à noter par rapport au témoin.

Pour la première étape de l'après-midi, tout le monde s'est retrouvé à la ferme expérimentale de Miermaigne. Là, la chambre d'Agriculture conduit un essai historique depuis 1976 sur les engrais de fond, phosphore et potasse, l'essai PK pour les intimes. Or, cette année, dans cette parcelle, où certaines modalités n'ont reçu aucune dose de l'un, de l'autre ou des deux depuis le début, c'est justement du colza qui est implanté.

L'agronome de la Chambre, Jean-Baptiste Gratecap, a présenté ces essais. Et il a bien fallu se rendre à l'évidence, sans phosphore le colza ne pousse pas. En revanche, ici, il n'y a pas de réponse à la carence en potasse mais le sol étant assez calcaire, il en contient.

En tous cas, selon Julien Charbonnaud : « Pour rattraper une carence en phosphore, inutile de mettre double dose, il ne faut apporter que pour combler les besoins de la plante ».

Enfin, tout le monde s'est rendu à Argenvilliers, sur une très belle parcelle de Laurent Vasseur, à La Gaudaine, pour la dernière étape de ce rallye. De fait, le colza y est parfaitement développé, avec une biomasse de 2,6 kg, et devrait passer l'hiver à l'abri des ennuis. L'objectif ici était de montrer un colza semé au strip-till.

Un outil certes couteux mais qui a été acheté par quatre agriculteurs du secteur pour 140 hectares de colza et 80 de maïs. L'un d'eux a souligné : « C'est une méthode exigeante, il faut être au bon endroit au bon moment. Et s'il y a trop d'argile, ça ne marche pas bien ».

Là aussi, le colza a été associé à de la féverole et un engrais localisé ajouté au semis. Et là aussi, une petite erreur de dosage de l'engrais et de la quantité de graines de féverole sur une partie de la parcelle a permis de faire un constat. Ainsi, visuellement, il n'y a pas de différence notable entre la partie qui a reçu la juste dose et celle qui a vu sa dose d'engrais et de féverole triplée : « Nous verrons à la fin, s'il y a une différence de rendement », a conclu Dominique Delaunay.

Les prochaines étapes de ce rallye devraient être organisées mi-janvier et fin février.

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