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Une alliance locale gagnante

Maraîcher à Villiers-le-Sec (Val-d’Oise), Florian Dezobry s’est lancé dans un vaste projet de diversification. Après avoir créé son premier magasin de fruits et légumes, il se lance dans la transformation. Rencontre.

Dans le petit village joliment restauré de Luzarches (Val-d’Oise), Florian Dezobry installe chaque jour sur les présentoirs de son magasin de centre-bourg les légumes qu’il a fraîchement cueillis sur son exploitation maraîchère de Villiers-le-Sec, à quelques encablures de là.

«  J’ai ouvert Le Bon plant il y a quelques mois, explique-t-il, mais l’idée a germé dans ma tête depuis plusieurs années  ». Et le jeune agriculteur de 34 ans n’en est qu’au début d’une diversification qu’il souhaite «  large et cohérente  », constituée d’un réseau de boutiques et d’un atelier de transformation pour proposer conserves, légumes prêts à cuisiner et plats préparés.

Le projet est ambitieux et mené tambour battant depuis trois ans, Florian Dezobry ayant mis à profit ses différentes expériences professionnelles passées pour étudier le marché. «  Après un cursus d’ingénieur agricole puis un passage dans les marchés à terme et la restauration collective, je suis revenu en 2013 travailler en grandes cultures sur l’exploitation familiale. J’ai pu voir combien il était difficile avec les céréales et les betteraves de dépendre des marchés extérieurs  ; ça a été un vrai déclic. Je me suis dit qu’il fallait que je trouve des débouchés plus maîtrisables.  »

Décision prise, le jeune homme se lance dans la culture d’une dizaine de légumes de plein champ sur 3 hectares. Il y installe son premier point de vente et adhère au réseau Bienvenue à la ferme. La clientèle est au rendez-vous et confirme l’engouement des consommateurs pour les produits locaux et de saison.

Fort de ce succès, l’ancien maire de Luzarches le sollicite en 2019 pour reprendre ce premier magasin de centre-bourg. «  Aujourd’hui c’est gagnant pour tout le monde, entre le travail sur l’exploitation qui couvre désormais plus de 10 ha et l’ouverture de ce magasin, j’emploie quatre personnes à plein temps et douze saisonniers. D’ici la fin du mois d’août, j’en ouvrirai un autre à Chaumontel, tout près d’ici, et si je manque de légumes, je me fournirai auprès d’agriculteurs locaux  », ajoute-t-il.

Aujourd’hui, l’agriculteur est animé par son projet de transformation. «  En 2018, je me suis retrouvé avec 5 tonnes de tomates sur le dos et aucune conserverie alentour n’a pu m’accueillir. Le besoin d’une conserverie locale s’est donc imposé tout naturellement.  »

Après étude, et avec le soutien du Parc naturel régional Oise-Pays de France, de la chambre d’Agriculture, de la Région et du Département, le projet se concrétise. «  Cette conserverie, d’une surface de 2  300 m2, sera installée à Villiers-le-Sec, et opérationnelle d’ici quelques mois. Elle sera ouverte à tous les maraîchers franciliens qui souhaitent valoriser leurs produits et les vendre toute l’année. Moi, je m’attacherai à faire des soupes et purées.  »

Pour optimiser le fonctionnement de cet outil, Florian a trouvé des partenaires qui seront associés en amont et en aval de la ligne de production. « En goûtant les aliments déshydratés proposés par les deux associés de ­Dry4Good, leur projet m’a convaincu, car ils travaillent des produits du territoire qui ont du goût. »

Laurence Augereau

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