Aller au contenu principal

Arboriculture
Une année catastrophique pour les fruits à noyau

2021 n’aura pas été une année riche en fruits dans le département. Et pour cause : entre aléas climatiques et ravageurs, les fruits à noyau ont particulièrement souffert. Premier bilan.

Dans le Loiret, le gel n'a épargné personne. Ici, des fleurs de pommier gelées.
Dans le Loiret, le gel n'a épargné personne. Ici, des fleurs de pommier gelées.
© A.B. - Horizons

En plein milieu de la récolte de pommes et de poires, Betty Fidalgo, conseillère technique arboriculture à la chambre d'Agriculture du Loiret, propose de faire le point sur la récolte de fruits dans le département. Un bilan peu encourageant à cause notamment des épisodes de gel survenus au mois d’avril dernier.

« Le gel s’est éternisé »

« Mardi 6 avril, première nuit de gel, nous avons relevé des températures particulièrement basses pour la saison, allant jusqu’à - 8 °C sur certains secteurs », explique Betty Fidalgo. Malheureusement, cet épisode s’est répété et éternisé dans le temps. « Ce sont près d’une dizaine de nuits de gel qui vont ponctuer le mois et ce jusqu’à début mai », précise la conseillère.

Perte de la totalité des cerises

Les cerisiers ont été les principaux arbres touchés par le gel. Début avril, certains étaient proches de la floraison voire déjà en floraison. Les pertes sont aujourd’hui estimées entre 80 et 90 %. Malgré une protection par des bougies et d’autres moyens de chauffage, rien n’a pu sauver les cerises de ces températures hivernales. « Les bougies permettent de protéger les cerisiers jusqu’à des températures allant jusqu'à - 4 °C maximum, mais en aucun cas sur des gelées d’une telle intensité et sur une aussi longue durée, détaille la spécialiste. De plus, le système est relativement coûteux, il faut disposer 400 bougies par hectare. Avec un coût de 9 euros l’unité, ce sont près de 4 000 euros de dépensés pour une nuit de gel de huit heures ! ».

Concernant la protection par aspersion sous frondaison et sur frondaison, elle est efficace. Mais les fruits à noyau supportent très mal l’excès d’eau pouvant conduire à de l’asphyxie racinaire. De plus, très souvent la bactériose se développe à la suite de ces périodes de gel et de forte humidité, provoquant des dépérissements des branches fruitières. Par la suite, les cerisiers ont également subi une pression importante des oiseaux puis des mouches.

Les poires sauvées par l’aspersion

La récolte de poires est désormais bien avancée. Malheureusement, les volumes sont faibles. La mission d’enquête des calamités agricoles estime que les pertes s’élèvent à 70 %. En revanche, contrairement aux cerisiers, les vergers protégés par l’aspersion ont une récolte presque identique à la normale. « Il ne s’agit pas de la majorité des parcelles. Seulement la moitié des surfaces peuvent être protégées par aspersion. L’accès à l’eau étant le facteur limitant pour de nombreux exploitants », déplore la conseillère en arboriculture. Les quantités récoltées sont limitées en ce qui concerne les variétés d’été comme la william. « Les premiers retours de récolte annoncent des rendement 70 à 80 % inférieurs à la normale. » Si les dossiers de demande d’aide pour calamités agricoles sont déjà déposés pour les cerises, il faudra attendre la fin de la récolte pour les poires.

Les autres fruits

Pour le reste, le peu de pêchers, pruniers et abricotiers du département ont subi de plein fouet les dégâts dus au gel. Les pertes sont estimées entre 95 et 100 % sur ces espèces. Quant aux pommes, les pertes sont estimées à 55 %. Certaines variétés sont très touchées et d’autres ont des rendements proches de la normale. Avril aura donc été moins dévastateur en pomme qu’en poire. De façon générale, les calibres fruitiers 2021 seront plus petits que d’habitude. « La longue période froide et le peu de pépins dans les fruits sont de nature à limiter le grossissement des fruits », conclut Betty Fidalgo.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Horizons

Les plus lus

« La surdité de l’Assemblée nationale est intolérable »
Les présidents FNSEA et JA de la zone de diffusion d'Horizons s'unissent pour faire part de leur mécontentement à la suite du…
Jeudi 22 mai, à Sainte-Geneviève-des-Bois. Les employés du groupe Méthivier, mis à l'honneur, ont été largement applaudis par les nombreux spectateurs venus célébrer les 45 ans de l’entreprise.
Le groupe Méthivier fête ses 45 ans
Le groupe Méthivier a fêté ses 45 ans jeudi 22 mai à Sainte-Geneviève-des-Bois (Loiret) lors d’une soirée festive qui a…
Le Mée-sur-Seine, mardi 3 juin. Réunion des membres du conseil d'administration nouvellement élus. Un hommage a été rendu aux sortants.
Conseil d'administration électif de la FDSEA 77
Un conseil électif de la FDSEA 77 s’est tenu mardi 3 juin au Mée-sur-Seine. Samuel Vandaele et Pascal Verrièle sont…
De 1945 à aujourd'hui, 80 ans de défense agricole pour la FDSEA 77
La FDSEA 77 célébrera ses 80 ans lors de l'assemblée générale mercredi 28 mai à Coulommiers. Ils ont de 10 à 80 ans et…
Vendredi 23 mai
Des actions syndicales pour faire monter la pression
Plusieurs actions syndicales ont eu lieu en Île-de-France cette fin de semaine. L'objectif est de faire monter la pression avant…
Vendredi 23 mai, à Binas. Nicolas Léger a présidé sa première assemblée générale de la Cafo, en présence d'une quarantaine d'éleveurs de volailles.
La Cafo veut inciter de nouveaux éleveurs à s’installer
La Coopérative des fermiers de l’Orléanais (Cafo) a réuni une quarantaine de ses adhérents pour sa traditionnelle assemblée…
Publicité