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Société
Une conférence sur les métamorphoses françaises de ces dernières décennies

Dans le cadre de ses soirées-conférences, Groupama Paris-Val de Loire organisait, mardi 30 septembre à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), une conférence de Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l'Ifop, pour ses partenaires et adhérents.

Mardi 30 septembre, à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Jérôme Fourquet, de l'Ifop, a donné une conférence sur les métamorphoses françaises de ces dernières décennies.
Mardi 30 septembre, à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines). Jérôme Fourquet, de l'Ifop, a donné une conférence sur les métamorphoses françaises de ces dernières décennies.
© C.Y. - Horizons

Dans le cadre de ses soirées-conférences, Groupama Paris-Val de Loire organisait une soirée, mardi 30 septembre à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines), avec ses partenaires et adhérents autour du thème des « métamorphoses françaises », animée par Jérôme Fourquet, essayiste, sondeur, analyste politique et directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop.

Au cœur du sujet, un chiffre marquant. « La France compte aujourd'hui 400 000 chauffeurs-­livreurs, soit plus que les 380 000 agriculteurs recensés en 2020 », constate Jérôme Fourquet. La diminution du nombre d'agriculteurs s'est faite progressivement depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et le pays est passé de plus d'un million d'agriculteurs en 1988 à environ trois fois moins une génération plus tard. « C'est le plus grand plan social sectoriel et cela s’est fait calmement, silencieusement. On ne l’a pas remarqué, car les effectifs ont diminué mais la production est restée stable », explique l'essayiste.

Des exemples franciliens

Durant la fin du XXe et le début du XXIe siècle, la société française a connu de nombreuses métamorphoses, à commencer par un recul de l'agriculture, mais aussi de l'industrie, au profit d'autres secteurs comme la grande distribution ou le e-commerce. « Nous sommes passés d'une économie de la production à une économie de la consommation, du tourisme et de la logistique », note Jérôme Fourquet, avec une période et deux exemples franciliens symbolisant cette bascule : « Au printemps 1992, nous avons assisté le 31 mars à la fermeture du site de production de l'usine Renault de Billancourt (Hauts-de-Seine) qui comptait 4 000 salariés et qui a vu son histoire effacée, dont il ne reste presque plus rien désormais. Le 12 avril avait lieu l'inauguration d'EuroDisney en Seine-et-Marne, un parc qui accueille 16 millions de visiteurs par an, soit le plus gros site touristique d’Europe. Il compte 16 000 salariés, ce qui en fait le premier employeur monosite de France ». Les parcs à thème se sont multipliés et participent à l'économie française métamorphosée. Le ZooParc de Beauval, premier employeur du Loir-et-Cher depuis la fermeture de l'usine Matra à Romorantin-Lanthenay, est le deuxième plus gros client de JCDecaux, spécialiste de la publicité urbaine. L'infrastructure hôtelière locale ne vit que pour et par Beauval. La fréquentation du château de Chambord est liée à Beauval. « Les touristes dorment sur place le temps d’un week-end pour visiter le zoo et en profitent pour faire une escale à Chambord », raconte le directeur du département Opinion et stratégies d’entreprise de l’Ifop.

L'étalement urbain

Les métamorphoses françaises se sont également illustrées par une inégale désirabilité des territoires et par un étalement urbain. Cela s'observe par le bâti. « L'essentiel des zones rurales est peu densément peuplé sans arrivées et n'a donc pas besoin de nouvelles constructions. Le bâti a majoritairement été construit avant la Première Guerre mondiale », détaille l'analyste politique. Et d'ajouter : « La deuxième période de construction, durant l'entre-deux-Guerres, est surtout observable dans le Nord-Est dû à la ligne de front entre 1914 et 1918. De 1945 à 1970, la fin de la guerre d'Algérie, le début de l'immigration et le baby-boom marquent un essor urbain, le cœur des villes est aménagé avec des constructions verticales. Après 1970, la France périurbaine se développe jusqu'à 20 ou 30 kilomètres autour d'une ville-centre ou sur les littoraux avec des maisons individuelles. Plus récemment, c'est la poursuite de l'étalement urbain avec du bâti allant jusqu'à 30 à 40 km autour de la ville, ou jusqu'à 20 ou 30 kilomètres des littoraux ». L'essor du télétravail a également poursuivi cet étalement le long des lignes ferroviaires, TGV notamment, mais aussi RER en Île-de-France. « Historiquement, deux catégories de population pouvaient choisir où ils voulaient habiter : les retraités aisés et les professions libérales, notamment dans la santé. Aujourd’hui, il faut ajouter le cadre télétravailleur », constate-t-il. Pendant ce temps-là, les zones rurales continuent à perdre des habitants puisque les arrivées ne compensent pas les départs des jeunes et les décès.

Ces évolutions ont eu pour conséquence majeure la disparition des cultures régionales. « La part des personnes décédées dans une commune du département où elles sont nées a fortement diminué », affirme Jérôme Fourquet. Un phénomène qui justifie l’essor massif de la crémation. Enfin, sur le plan culinaire, la France a tendance à s'unifier. « L'huile d’olive a gagné la bataille face au saindoux et au beurre. Elle est majoritaire même au nord de la Loire », précise le sondeur. « La frangipane gagne du terrain sur le gâteau des rois. C'est notamment lié au mouvement de population et à la grande distribution qui propose les mêmes produits partout en France », conclut-il.

Lire aussi Groupama : une hausse des coûts face à l'émergence des risques climatiques

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