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Agriculteurs en colère
Une inauguration sous très haute tension

La veille, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, avait prévenu : « Le président de la République entend venir au Salon. Celui-ci ne se passera pas comme les éditions précédentes. » « Le Salon, c'est chez nous ! » avaient renchéri les agriculteurs, Porte de Versailles. Une partie a d'ailleurs dormi sur place, dans les tracteurs - ou pour certains, à l'intérieur du Salon, en catimini - pour attendre de pied ferme la visite d'Emmanuel Macron.

Initialement prévue à 9 heures, celle-ci avait été décalée à 8 heures, le 24 février, jour d'ouverture officielle. Très tôt, des centaines d'agriculteurs se massent devant les grilles du hall 1. La tension est extrême. Quelques minutes avant 8 heures, les manifestants réussissent à forcer l'entrée et se ruent à l'intérieur du pavillon. Les forces de l'ordre, débordées, parviendront à refermer les grilles une quinzaine de minutes plus tard, contenant à grand-peine le reste de la foule.

Dans le hall commence alors un véritable « jeu du chat et de la souris », selon les mots de Benoît Mazure, agriculteur à Morigny-Champigny (Essonne), et président du syndicat Hurepoix-Étampois, pour essayer de localiser le président de la République. « Où est-il ? », entend-on régulièrement. À plusieurs reprises, les manifestants s'agglutinent dans les allées, se heurtant d'abord à un cordon de sécurité de police, avant que les CRS ne prennent le relais. Des Marseillaises sont entonnées, des cris, des huées, des appels à la démission, des coups de sifflets saturent l'espace sonore. « Toute l'année, on crève ! Maintenant, ça suffit ! », s'exclame un manifestant, résumant l'humeur générale. Pour la première fois dans l'histoire du Salon, des bagarres éclatent au sein même du pavillon entre CRS et agriculteurs.

Un calme précaire revient en milieu de matinée, lorsqu'il devient clair que le président de la République est à l'étage, en discussion avec les responsables des organisations syndicales. En fin de matinée, Emmanuel Macron entame un débat, toujours à l'étage, avec les agriculteurs présents. « C'était complètement improvisé ; pour ma part, j'ai été prévenu cinq minutes avant », rapporte Frédéric Arnoult, agriculteur à Bouville (Essonne), et président de l'Union de l'Essonne, qui a pu exposer notamment les préoccupations des agriculteurs sur le sujet des molécules interdites dans les cultures.

Ce débat inopiné durera finalement plus de deux heures. Par la suite, Emmanuel Macron procédera à l'inauguration du Salon et déambulera dans ses allées, protégé par un impressionnant dispositif de sécurité. L'inauguration aura décidément eu une tournure particulière cette année.


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